La Cité magique : une comédie sociale sans le génie de Frank Capra (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Ancien joueur de basketball, Rip Smith dirige un institut de sondage d'opinions. Au bord de la faillite, il doit en renflouer les caisses. Pour y parvenir, il sélectionne la petite ville de Grandview dont l'opinion publique reflète celle du reste des États-Unis. Dans le plus strict anonymat, il s'y installe avec son équipe. Très vite, il se dispute avec la rédactrice en chef de la gazette locale, Mary Peterman, partisane d'un Grandview autrement plus progressiste et moderne que l'image figée dans le temps dont Rip Smith voudrait en donner.

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Titre original : Magic City
Support testé : Blu-ray
Genre : comédie
Année : 1947
Réalisation : William A. Wellman
Casting : James Stewart, Jane Wyman, Kent Smith, Ned Sparks, Wallace Ford, Regis Toomey, Ann Doran, Donald Meek
Durée : 1 h 43 mn 11
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
Sous-titrage : français
Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais
Bonus : combo avec le Blu-ray du film et le DVD du film - présentation du film par Patrick Brion (2024, 11 mn 56) - James Stewart, l'ami américain un film d’Éric Paccoud raconté par Laurent Gerra (2023, 69 mn 31)
Éditeur : Sidonis Calysta

Commentaire artistique

Prolifique entre 1920 et 1950, le réalisateur américain William A. Wellman dirige James Stewart en 1947 dans La Cité magique écrit par Robert Riskin collaborateur de longue date de Frank Capra. L’acteur est lui aussi un fervent interprète des films de Frank Capra et vient de jouer dans son chef-d’œuvre La Vie est belle en 1946, donc juste avant d’incarner le sondeur Rip Smith dans La Cité magique. Hélas, contrairement à La Vie est belle, la comédie de William A. Wellman sera un bide total à sa sortie. Pourtant le film ne manquait pas d’atouts en s’inscrivant dans la lignée des comédies typiques de Frank Capra mais visiblement le réalisateur de Wings (1931) n’avait pas la même aisance dans la comédie satirique que son illustre collègue. Le scénario semble s’inspirer très vaguement d’une analyse sociologique de Robert et Helen Lynd sur la ville fictive de Middletown (en réalité Muncie, Indiana) entre 1924 et 1937. Dans La Cité magique c’est la bourgade inventée de Grandview, nettement plus rurale, qui va servir de ville test magique aux sondeurs pour refléter l’opinion des USA. C’est donc là qu’échoue Rip Smith et ses assistants, M. Twiddle et Ike jouées par Donald Meek et Ned Sparks, pour renflouer son institut statistique, mais c’était sans compter sur l’opiniâtreté et le militantisme de la rédactrice du canard local, Marie Peterman (Jane Wyman), qui cherche à réveiller la cité assoupie. Bien évidemment James Stewart/Rip est amoureux de Marie/ Jane Wyman mais son faux profil d’assureur va vite être démasqué. La mise en scène est efficace, les acteurs sont très bon, spécialement le couple James Stewart et Jane Wyman, la photographie en studio de Joseph F. Biroc bien agréable, mais pourtant la comédie peine à trouver le rythme et la dimension malicieuse des modèles de Frank Capra auxquels elle fait constamment penser. Ce manque de fantaisie est sans doute à mettre sur le compte de William A. Wellman, cinéaste engagé et réputé pour son style réaliste, peu porté vers la légèreté et difficilement compatible avec la satire. La Cité magique est encore d’actualité concernant la critique de la fiabilité des sondages, mais son style hollywoodien daté et stéréotypé affaiblit la force de la caricature qui doit être vue aujourd’hui plutôt comme une sorte de comédie romantique nostalgique. Divertissant.

Commentaire technique

Image : copie HD, bonne définition et piqué satisfaisant sur les gros plans qui révèle clairement les nombreux extérieurs reconstitués en studio, texture argentique discrète (tournage en 35 mm, Master Format probablement 2K), image stable mais pas nettoyée (nombreuses taches blanches), excellent contraste respectant les éclairages tranchés, noirs soutenus, blancs nuancés, gris harmonieux

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Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs sans distorsion et bien équilibrés, belle dynamique sur les ambiances urbaines et la musique de Roy Webb, pas de souffle prononcé mais quelques imperfections sonores, aigus limités