La Vie est belle 4K : un classique de Noël restauré en très haute définition (en UHD et Blu-ray)

Note artistique : (5/5).

Synopsis :

Le décès de son père oblige un homme à reprendre l'entreprise familiale de prêts à la construction, qui permet aux plus déshérités de se loger. Il entre en conflit avec l'homme le plus riche de la ville, qui tente de ruiner ses efforts. Au moment où il approche de la victoire, il égare les 8 000 dollars qu'il devait déposer en banque. Le soir de Noël, désespéré, il songe au suicide. C'est alors que le Ciel dépêche à ses côtés un ange de seconde classe, qui pour gagner ses ailes devra l'aider à sortir de cette mauvaise passe.

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• Titre original : It's A Wonderful Life
• Support testé : UHD
• Genre : drame, fantastique
• Année : 1946
• Réalisation : Frank Capra
• Casting : James Stewart, Henry Travers, Donna Reed, Lionel Barrymore, Thomas Mitchell, Beulah Bondi, Frank Faylen, Ward Bond
• Durée : 2 h 10 mn 32
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc (HDR 10 et Dolby Vision)
• Sous-titrage : français, anglais, allemand, espagnol, italien, japonais, néerlandais, norvégien, finnois, suédois
• Pistes sonores : Dolby TrueHD 2.0 monophonique anglais - Dolby Digital 2.0 monophonique français, espagnol, allemand, italien, japonais
• Bonus : Restauration d’un classique apprécié avec Andrea Kalas et Laura Thornburg des archives Paramount (Restoring a Beloved Classic, 13 mn 03) - Secrets bien gardés : La Vie est belle avec Craig Barron, historien, et Ben Burtt, concepteur sonore (Secrets from the Vault : It's a Wonderful Life, 22 mn 11) - La fête de fin de tournage est belle tourné en 16 mm pendant la « party » (It's a Wonderful Wrap Party, 8 mn 04) - Blu-ray du film
• Éditeur : Paramount

Commentaire artistique

Classique incontesté du 7e Art, La Vie est belle, réalisé par Frank Capra en 1946, transpose à l’écran une nouvelle de Philip Van Doren Stern « The Greatest Gift » que l’auteur envoya d’abord comme carte de vœux de Noël avant de la publier en 1944. Le cinéaste, qui venait de créer sa société de production Liberty Films, a immédiatement saisi l’opportunité cinématographique de cette histoire dont il retiendra l’essentiel tout en modifiant certaines situations et certains personnages. Le tournage est entièrement effectué aux studios de la RKO (Culver City et Encino Ranch) avec une reconstitution impressionnante de la bourgade du film, Bedford Falls. Comme le tournage a lieu en été (juin-juillet 1946), les paysages d’hiver nécessiteront de nombreux effets spéciaux astucieux et nouveaux (cf., bonus sur les secrets de tournage) ainsi que des « Matte Paintings » quasi indétectables (scènes du pont). Si la musique de Dimitri Tiomkin contribue fortement à l’atmosphère de l’intrigue, c’est bien la magnifique photographie en noir et blanc de Joseph Walker et Joseph F. Biroc, superbement restituée par la nouvelle restauration 4K, qui confère à La Vie est belle son esthétique particulière et empathique (la version colorisée récente qui banalise et ruine ce travail est clairement à proscrire). Sorte de conte de Noël multi-diffusé aux USA durant la période des fêtes, le chef-d’œuvre de Frank Capra séduit immédiatement par son savant mélange dramatique de sentiments, d’humour et d’affection envers le genre humain : porté par un humanisme sincère, la fable transcende l’homme de la rue que James Stewart sait incarner à la perfection. La mise en scène parvient à maintenir un équilibre émotionnel subtil qui ne verse jamais dans le mélodrame - Frank Capra a d’ailleurs coupé plusieurs scènes jugées trop pathétiques - et qui ne galvaude pas le message in fine de l’intrigue : la vie est un splendide cadeau qu’il faut savoir accepter. Apparemment cette vision optimiste, pourtant très en accord avec l’idéalisme foncier de la nation fondée sur le libéralisme, n’était pas du goût du public d’après-guerre : le film sera un échec à sa sortie et, de surcroît, se verra souffler ses Oscar par le film Les Plus belles années de notre vie de William Wyler… avant d’intégrer par la suite le statut de classique incontournable du cinéma mondial. La Vie est belle est un de ces chefs-d’œuvre intemporels qui peuvent se regarder à l’infini sans jamais décevoir : conçu comme une ode enthousiaste à la vie des gens ordinaires, il conclut la trilogie des films idéalistes du duo Frank Capra et James Stewart. La Vie est belle bénéficie d’un casting remarquable entourant James Stewart avec la jeune et séduisante Dona Reed dans un premier rôle, Lionel Barrymore en méchant de service, Thomas Mitchell en oncle bonhomme, Gloria Grahame en fille sexy et Ward Bond en flic tendre ; Henry Travers en ange maladroit est irrésistible. La dramaturgie est parfaite et enchaîne, outre la longue description de la ville « négative » de Potterscity, les scènes cultes (patinage, pharmacie, bal et peignoir, téléphone, etc.). Film préféré de Frank Capra, James Stewart et Donna Reed, La Vie est belle conserve intact son message d’espoir : un film indispensable sublimé par sa restauration 4K, un authentique chef-d’œuvre.

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Commentaire technique

Selon le premier bonus (à regarder absolument), la restauration de La Vie est belle a été effectuée à partir du négatif original nitrate partiellement abîmé (mais sur 14 bobines, une seule était vraiment inutilisable) et deux masters (de seconde génération) nitrates à grain fin des années 40 qui ont été scannés chez Technicolor en 4K sur un scan Scanity n’utilisant pas les perforations ; la restauration et la reconstitution du film ont servi à fabriquer un nouveau négatif pour l’archivage du chef-d’œuvre.

Image : copie UHD, superbe image à la définition extrême tout en conservant la texture particulière du grain argentique original y compris dans ses subtiles variations (tournage en 35mm sur négatif nitrate riche en argent mais instable dans le temps), image débarrassée de ses défauts et dotée d’un contraste remarquable, étalonnage régulier, noirs profonds, blancs nuancés, gris bien échelonnés, nuances accrues en HDR

Son : mixage monophonique anglais 2.0, grande clarté sur les dialogues, bon équilibre avec les ambiances sonores sophistiquées créées à l’époque (cf., bonus sur les secrets de tournage), pas de distorsion ou de bruit de fond appuyé, spectre limité inhérent aux enregistrements d’époque ; VF monophonique 2.0 ancienne, soignée mais ne rendant pas compte du timbre des voix originelles (comme la diction si particulière de James Stewart)