Belfast : la jeunesse d’un cinéaste ou la fin de l’innocence (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Durant l’été 1969, Buddy, 9 ans, sait parfaitement qui il est et à quel monde il appartient, celui de la classe ouvrière des quartiers nord de Belfast où il vit heureux, choyé et en sécurité. Mais vers la fin des années 60, alors que le premier homme pose le pied sur la Lune et que la chaleur du mois d'août se fait encore sentir, les rêves d'enfant de Buddy virent au cauchemar.
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• Titre original : Belfast
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 2021
• Réalisation : Kenneth Branagh
• Casting : Jude Hill, Lewis McAskie, Caitríona Balfe, Jamie Dornan, Judi Dench, Ciarán Hinds, Josie Walker, Freya Yates
• Durée : 1 h 38 mn 05
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1 Noir et Blanc et Couleurs
• Sous-titrage : français, anglais, castillan, danois, néerlandais, finlandais, allemand, italien, norvégien, portugais, suédois, anglais
• Pistes sonores : DTS-HD MA 7.1 anglais - DTS-HD HR 7.1 allemand, italien, castillan - DTS 5.1 français
• Bonus : commentaire audio de Kenneth Branagh (VOST) - fin alternative avec commentaire optionnel du réalisateur (5 mn 36) - scènes coupées (2 mn 44) - Une ville d'histoires, Making of (9 mn 47) - L'Enfant qui est en vous (1 mn 54)
• Éditeur : Universal Pictures France
Commentaire artistique
Oscar du meilleur scénario original, Belfast a été écrit et réalisé par Kenneth Branagh en s’inspirant fortement de sa propre enfance dans la capitale de l’Irlande du nord au moment où s’affrontent catholiques républicains et protestants unionistes. Filmé partiellement dans la ville irlandaise, le film bénéficie de la superbe photographie d’Haris Zambarloukos, presqu’entièrement effectuée en noir et blanc avec quelques inserts en couleurs (ouverture, extraits de film, reflets). L’évocation, dans le « huis clos » » d’une rue de Belfast (reconstituée sur un aérodrome anglais désaffecté), dans laquelle se déroule la jeunesse de Buddy et cohabitent les personnages catholiques et protestants de l’intrigue, est très réussie : décors, costumes, etc. Pour compléter cette approche naturaliste, la musique a été composée par George Van Morrison, né dans la ville, et le casting est en grande partie originaire de Belfast : Jamie Dornan (Pa), Ciarán Hinds (Pop), Josie Walker (tante Violet) y sont nés. En revanche Jude Hill (Buddy) et Caitríona Balfe (Ma) sont d’ailleurs en Irlande du nord. Enfin, pour leur sixième collaboration, Kenneth Branagh a fait appel à la grande actrice britannique Judi Dench (Granny) dont la famille est originaire de Dublin. Avec son savoir-faire habituel, et une touche d’esbroufe dans la mise en scène, le cinéaste nous propose un spectacle très divertissant avec ses personnages pittoresques bien caractérisés et parfaitement incarnés. Une mention spéciale pour le jeune Jude Hill, stupéfiant de naturel, dont la capacité à l’improvisation aurait été captée par artifice (filmage non annoncé de répétitions), et pour Ciarán Hinds en grand-père bienveillant. Dans ce film, parfois inconsidérément comparé à Roma d’Alfonso Cuarón, Kenneth Brangah a visiblement mis beaucoup de lui-même pour raconter cette histoire ponctuée de « madeleines de Proust » : allusions aux distractions du jeune garçon, allant des jeux dans la rue et du chapardage à la bande dessinée (« Thor »), au cinéma (Un Million d’années avant J.C. avec Raquel Welsh) et à la télévision (film : L’Homme qui tua Liberty Valance et feuilleton : Star Trek), etc. En bon scénariste, il a su doser habilement l’émotion et l’humour, bien que son tableau social oscarisé (!) ne serve que de contexte lointain à ses souvenirs d’enfance : le propos de Belfast n’est pas celui d’une chronique historique sur la guerre civile mais bien cleui d'une narration de réminiscences enfantines. Tout le film, vu selon le regard innocent du jeune Buddy, neuf ans, n’approfondit jamais les conséquences intrinsèques des affrontements qui, par ailleurs, servent, cinématographiquement, à fournir quelques scènes d’actions spectaculaires qui se révèlent, somme toute, artificielles. C’est le principal écueil de ce film, par ailleurs sympathique, que de raconter, sur un mode anecdotique, quelques bribes de l’enfance du cinéaste avec une distance (quasi théâtrale) qui évite le mélo mais interdit toute réelle implication émotive. On est bien loin du fascinant Hope and Glory (1987) de John Boorman, même si Kenneth Branagh a indubitablement le sens du spectacle et un vrai talent pour diriger ses interprètes. Plaisant.
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Commentaire technique
Image : copie HD, définition impressionnante et piqué extrême sur les détails et les textures (tournage numérique avec caméras Arri Alexa LF et Mini LF, Master Format 4K), gestion très lumineuse du contraste pour ce tournage entièrement en lumière naturelle avec des noirs denses, des blancs nuancés et des gris bien étagés, séquences en couleurs avec un étalonnage chaud et une colorimétrie chatoyante aux teintes vives
Son : mixage anglais 7.1 (Dolby Atmos au cinéma), dialogues clairs, superbe dynamique sur les ambiances (affrontement, tirs, jeux des enfants) et la musique suggestive du compositeur d’Irlandais du Nord George Van Morrison, spatialisation spectaculaire et extrêmement immersive avec une répartition ouverte des effets surrounds, seuls les canaux de hauteur font défaut, LFE très efficace ; curieusement la VF 5.1 est le seul des doublages proposés non « lossless », voix claires, bonne dynamique, post synchro soignée mais artificielle (perte de l’accent irlandais), spatialisation plus étriquée par un manque d’ouverture
Notre avis
Image : (5/5)
Mixages sonores : VO 
(4,5/5) VF (3,5/5)
Bonus : (3,5/5)
Packaging : (2,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt12789558/
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