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Roma : un chef-d’œuvre formel profondément humaniste (en Blu-ray, DVD et VOD)

Blu ray Roma 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5).

Synopsis :

Au début des années 1970, une famille aisée vit à Mexico dans le quartier Colonia Roma. Cleo est une des deux domestiques de cette famille. La famille est composée des parents Sofía et Antonio, des enfants Sofi, Pepe, Toño et Paco, et de Teresa, la mère de Sofía. Sofía est quittée par son époux. Les deux femmes, Cleo et Sofía, vont s'entraider.

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Titre original : Roma
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 2018
• Réalisation : Alfonso Cuarón
• Casting : Yalitza Aparicio, Marina de Tavira, Diego Cortina Autrey, Carlos Peralta, Marco Graf, Daniela Demesa, Nancy García García, Verónica García
• Durée : 2 h 14 mn 58
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français, anglais, allemand, italien, néerlandais, espagnol, danois, finnois, norvégien, suédois,
• Pistes sonores : Dolby Atmos (Dolby TrueHD 7.1) espagnol et mixtèque
• Bonus VOST : édition spéciale Blu-ray approuvée par Alfonso Cuarón - Camino a Roma, tournage du film et interview de d'Alfonso Cuarón (1 h 12 mn 53) - Un aperçu des coulisses du film, interviews de Yalitza Aparicio et Marina de Tavira, Gabriela Rodríguez et Nicolás Celis (prod.), Eugenio Caballero (chef déco.), Luis Rosales (dir. casting), David Linde (prod. exec.) et d'autres (32 mn) - la post-production du film : l’image de Roma avec Alfonso Cuarón, Adam Gough (monteur), Carlos Morales (dir. post-prod.) et Steven J. Scott (étalonneur) (20 mn 43), le son de Roma avec Alfonso Cuarón, Sergio Diaz, Skip Lievskay et Craig Henighan de l'équipe de post-production sonore (27 mn 14) - Roma nous rassemble, la tournée du film au Mexique et son impact social raconté par Gabriela Rodríguez et Nicolás Celis (18 mn 32) - bande annonce (2 mn 05) - teaser (1 mn 42) - livret exclusif sur le film rédigé par la romancière mexicaine Valéria Luiselli et l'historien mexicain Enrique Krauze (12 pages)
• Éditeur : Warner Home Video

Commentaire artistique

Depuis 2006, Alfonso Cuarón avait en tête Roma, le projet d’un film autobiographique, qu’il n’aura réalisé dans des conditions idéales qu’en 2018, après le succès planétaire de Gravity (2013). Roma n’est pas un film comme les autres : il n’était pas destiné aux salles de cinéma mais, produit par Netflix, il a été diffusé en streaming, avant de sortir en blu-ray dans la prestigieuse collection de l’éditeur Criterion, une édition approuvée par le cinéaste dont on peut regretter le choix technique : pas de résolution 4K en UHD et donc pas de HDR10, ni de Dolby Vision ! Outre ses qualités techniques exemplaires, ce film est bien plus qu’un divertissement puisqu’il a contribué (cf. bonus) à modifier la loi mexicaine concernant les personnels domestiques. Encensé dans les festivals, Lion d’or à Venise, Golden Globe et Oscar du film étranger, Roma est un film d’auteur mexicain ambitieux, sans star et filmé en noir et blanc : c’est pour lui donner une plus grande chance d’élargir son audience que son auteur a choisi une diffusion sur une plateforme de streaming bien que le film ait eu droit aussi à une présentation en salles au Mexique (cf. bonus). Il s’inspire directement de l’enfance du réalisateur dans le quartier aisé de Colonia Roma à Mexico en rendant hommage à Libo (Liboria Rodriguez) qui était domestique chez les Cuarón et la nounou du cinéaste. D’ailleurs le scénario, qu’il a écrit, est presque totalement inspiré de ses souvenirs et tout son film est imprégné de ce travail de mémoire : histoire située entre le 3 septembre 1970 et le 28 juin 1971, meubles de la maison qui proviennent de sa famille, tournage effectué à Mexico et ponctué par le ballet aérien des avions de ligne, reconstitution exacte des lieux en studio (avenue Insurgentes) avec pas mal d’effets visuels, allusion au tremblement de terre (1985) et au massacre de « El Halconazo » pendant la fête de Corpus Christi (10 juin 1971). Filmé dans l’ordre chronologique, l’intrigue de Roma n’était connue que du réalisateur qui souhaitait conserver l’émotion pure et chaotique de la vraie vie en ne donnant aux acteurs que les répliques du jour et, à chacun, des explications antithétiques. Son film a été tourné en mêlant des interprètes non professionnels, comme Yalitza Aparicio, qui tient à la perfection le rôle principal de Cleo, et Jorge Antonio Guerrero, celui de son amant fan d’arts martiaux, et des comédiens reconnus, comme Marina de Tavira qui joue Sofia, la mère de la famille Adela. N’ayant pas la disponibilité de compter sur son chef opérateur habituel, Emmanuel Lubezki, Alfonso Cuarón a décidé d’être, avec brio, son propre directeur (le film a eu l’Oscar de la photographie) en peaufinant savamment ses cadrages en plans larges et en travellings incroyables (circulation dans les rues, course des domestiques) , ses éclairages et ses plans-séquences (cf. bonus) : il suffira de regarder la scène de l’extinction des lumières par Cleo ou la scène finale au bord de l’océan, avec travelling au-dessus des vagues, pour s’en convaincre. Mais Roma n’est pas qu’une prouesse technique pour l’image et un mixage de référence, dopé au Dolby Atmos (cf., bonus) : c’est avant tout une plongée intimiste dans les années de jeunesse du réalisateur vécues à travers les aléas de la vie de sa famille dans une société en mutation vues par Cleo, une des deux domestiques Mixtèques, dont l’exploitation est clairement illustrée (tâches diverses, linge, ramassage des déjections canines, etc.). La dimension émotionnelle du film est amplifiée par la force contemplative de scènes du quotidien rigoureusement décortiquées (lavage de la cour, stationnement de la voiture dans le couloir, repassage, etc.), d’intenses moments intimistes (démonstration d'arts martiaux par l’amant de Cleo, vie de famille, accouchement, baignade) et le dynamisme de grandes séquences ouvertement spatialisées (trafic dans l’avenue, tremblement de terre, insurrection étudiante, entrainement collectif aux arts martiaux). Tous ces instants sont organisés autour de la double destinée « miroir » des deux héroïnes du film, Sofia et Cleo, désavouées par leurs compagnons. Malgré une durée conséquente et l’abondance des thèmes abordés, comme l’importance des classes sociales inférieures, le rôle des femmes et le lien générationnel, Roma n’est jamais ennuyeux ou banal : au contraire, c’est un drame fascinant qui captive, et pas seulement pour son esthétique exceptionnelle. Véritable leçon de cinéma, Roma se distingue sans peine du tout-venant actuel : un chef-d’œuvre du 7e Art comme on en voit rarement et nourri de séquences mémorables conçues et réalisées avec un art consommé de la dramaturgie, du langage cinématographique et de la mise en scène. Le traitement du massacre des étudiants qui démarre par la banale visite d’un magasin d’ameublement à la recherche d’une poussette est, à ce titre, exemplaire. Du grand art.

 

Blu ray Roma

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Commentaire technique

Le Master numérique 4K est supervisé par Alfonso Cuarón. Selon le livret du Blu-ray, Roma a été tourné en numérique avec une camera Arri 65 à une résolution de 6560x3100 pixels, 24 i/s, format 2.11.1. Le format image retenu est 2,39/1 et la table de conversion (LUT) utilisée est celle modifiée du directeur photo Emmanuel Lubezki pour les films Birdman et The Revenant de manière à obtenir un naturalisme contrôlé. Le choix était d’arriver à un rendu final créatif qui ne serait pas simplement le résultat d’une conversion en désaturant l’image en noir et blanc

Image : copie HD, extrême précision avec un piqué extraordinaire sur les détails et la restitution des textures, l’origine du Master Format 4K natif ne fait aucun doute, grain d’une grande finesse, gestion irréprochable des contrastes, noirs profonds, gamme des gris extraordinairement nuancée, un blu-ray de référence

Le mixage original en Dolby Atmos a été créé par Graig Henigan et Skip Lievskay avec l’aide de Sergi Diaz, chef opérateur son, aux studios de Pinewood (Londres) et Deluxe (L.A.). L’exploitation de « toute la gamme Dolby Atmos » a permis de réaliser un mixage compact avec « un son audible depuis 65 points différents à chaque scène ».

Son : mixage Dolby Atmos espagnol/mixtèque, remarquable, dialogues précis, clairs et spatialisés, extraordinaire ambiances composées de sons immersifs occupant tout l’espace, multitude de détails sonores, dynamique impressionnante (tremblement de terre, fanfare, manifestation), canaux de hauteur et LFE savamment sollicités, un mixage sophistiqué créatif de référence

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleue(5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile griseetoile grise(2,5/5)

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IMDb : https://www.imdb.com/title/tt6155172/

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