Paris nous appartient : un film d’auteur bâtit comme un thriller (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
À Paris, durant l’été 1957. Anne Goupil, une jeune étudiante passionnée de théâtre, rencontre par l'intermédiaire de son frère Pierre un metteur en scène, Gérard Lenz, qui répète Périclès de Shakespeare et lui propose un rôle. Mais les répétitions sont troublées par divers événements. Recherchant un enregistrement de Juan, un musicien espagnol, mort suicidé ou assassiné, Anne rencontre un groupe d'individus et parmi eux, Philip Kaufman, un journaliste américain en exil et Terry, une femme étrange et dure. Philip et Terry évoquent tous les deux un «complot mondial» aussi total qu'il est invisible, aussi impitoyable qu'il est ténébreux.
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• Titre original : Paris nous appartient
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1961
• Réalisation : Jacques Rivette
• Casting : Betty Schneider, Giani Esposito, Françoise Prévost, Daniel Crohem, François Maistre, Jean-Claude Brialy, Brigitte Juslin, Noëlle Leiris, Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Jacques Demy
• Durée : 2 h 21 mn 46
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique français
• Bonus : combo avec le Blu-ray du film et un DVD de bonus
• Bonus sur le DVD bonus : analyse du film par Pacôme Thiellement (2021, 49 mn 33) - entretien avec Betty Schneider (2021, 9 mn 33) - interview de Jacques Rivette dans Cinéastes de notre temps La Nouvelle Vague par elle-même (1964, 5 mn 52) - court métrage restauré Le Coup du berger de Jacques Rivette (1956, 28 mn 05)
• Éditeur : Potemkine
Commentaire artistique
Paris nous appartient est le premier long métrage de Jacques Rivette, rédacteur en chef aux Cahiers du cinéma. En 1956, le succès de son court-métrage Le Coup du berger (cf. bonus) incite ses collègues et critiques de cinéma, Eric Rohmer, François Truffaut, Claude Chabrol et Jean-Luc Godard, la « bande des jeunes turcs » selon André Bazin, à se lancer dans la réalisation. La production de Paris nous appartient sera une véritable aventure par son manque de financement, aucun producteur n’étant intéressé par le scénario, qui impose au réalisateur des emprunts financiers pour acheter la pellicule et pour louer le matériel. Le tournage dans le second semestre de 1958 sera donc discontinu et ne pourra se prolonger que grâce aux acteurs et aux techniciens non payés qui vont accepter de travailler en participation. Le film est achevé en 1959 avec l’aide financière de Claude Chabrol et de François Truffaut, fort du succès de son film Les 400 coups dans lequel, d’ailleurs, le futur film de Jacques Rivette est cité (les Doinel vont voir ce film au cinéma). Le film sortira en 1961 sans passionner les foules : en plein essor de la Nouvelle Vague, Paris nous appartient est un film atypique au scénario particulièrement embrouillé et à la narration confuse reflétant la discontinuité du tournage. De la Nouvelle Vague, la réalisation a retenu la prise de vue en décors réels : à ce titre, aujourd’hui, ce film entièrement tourné dans le Paris des années 50, est un formidable témoignage documentaire sur une capitale aux murs noircis, aux logements mansardés et exigus et au trafic urbain très limité, qui en disent long sur l’état de la société de cette époque. Mais l’intrigue est bien trop vagabonde même si on comprend que ce film d’auteur est écrit comme un thriller de série B, surfant sur un énigmatique complot mondial (un thème finalement bien d’actualité !) dont les initiés paranoïaques risquent leur peau à tout moment. Jacques Rivette semble savourer l’art de l’histoire décalée qui plonge son héroïne Anne (Betty Schneider : cf. bonus) et le spectateur avec elle, dans une aventure agitée et animée de personnages équivoques : Gérard et Terry (Giani Esposito et Françoise Prévost), Pierre (François Maistre), Philip (Daniel Crohem), etc. Si son intrigue emberlificotée et tortueuse est digne d’un Serial du muet, Paris nous appartient contient en germe les préoccupations artistiques futures du cinéaste qui tente la voie de l’expérimentation, politique et esthétique, en jouant la carte du récit codifié et du langage visuel innovant... à l’encontre du «cinéma de papa». Savant mélange de références littéraires et cinéphiliques, Paris nous appartient, qui nous gratifie d’un défilé séduisant de caméos (Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Jacques Demy) faisant oublier sa nébulosité narrative, est un film-clé dans la filmographie du cinéaste puisqu’il mettait en place, en citant Peguy en exergue « Paris n’appartient à personne », tous les éléments de son univers cinématographique créatif et angoissé.
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Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition, piqué sur les gros plans, texture argentique fine et homogène (tournage en 35 mm avec lots de pellicule différents), image propre, bonne gestion des contrastes, noirs francs, blancs nuancés, échelle des gris homogène
Son : mixage français 2.0 monophonique, dialogues clairs, bruit de fond constant mais relativement discret, quelques saturations sur les dialogues, excellente dynamique
Notre avis
Image : (4/5)
Mixage sonore : 
(3/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3/5)
IMDb
Paris nous appartient : https://www.imdb.com/title/tt0054156/
Le Coup du berger : https://www.imdb.com/title/tt0049095/
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