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L'Étang du démon : histoire de fantôme japonais (en Blu-ray, DVD et VOD)

Blu ray L Etang du demon 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Synopsis

Province d'Echizen, été 1913. En route vers Kyoto, le professeur Yamasawa traverse un village frappé par la sécheresse, perdu au milieu des montagnes. À proximité se trouve l'étang du Démon, objet de superstitions de la part des habitants. En effet, si la cloche du village ne sonne pas quotidiennement, le dragon retenu au fond de l'eau serait libéré et provoquerait un déluge mortel. L'arrivée de Yamasawa chez Akira et Yuri, le couple chargé de faire respecter cette tradition immuable, va bientôt mettre en péril cet équilibre…

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• Titre original : Yasha-ga-ike (夜叉ケ池)
• Support testé : Blu-ray
• Genre : fantastique
• Année : 1979
• Réalisation : Masahiro Shinoda
• Casting : Tamasaburô Bandô, Go Kato, Tsutomu Yamazaki, Koji Nanbara, Yatsuko Tan'ami, Hisashi Igawa, Norihei Miki, Juro Kara
• Durée : 2 h 04 mn 10
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 1.0 monophonique japonais
• Bonus HD : introduction de Masahiro Shinoda enregistrée le 18 juin 2021 à l'occasion de la présentation de son film à Cannes Classics en juillet (VOST, 2 mn 21) - Un univers parallèle toujours présent, entretien avec Stéphane du Mesnildot, essayiste, spécialiste du cinéma asiatique (2022, 19 mn 37) - Un déluge d'effets spéciaux, analyse de Fabien Mauro, essayiste et auteur de « Kaiju, envahisseurs & apocalypse » (2022, 12 mn 43) - bande annonce 2021 (VOST, 1 mn 44)
• Éditeur : Carlotta Films

Commentaire artistique

L’Étang du démon a été réalisé en 1979 par Masahiro Shinoda, assistant de Yasujirō Ozu qui devint, à partir de 1960, un des cinéastes engagés de la Nouvelle Vague. Il va être remarqué, entre autre, pour son superbe film Silence (qui inspirera Martin Scorsese en 2017) présenté à Cannes en 1972 et édité il y a peu par Carlotta Films. Adapté d’une pièce de kabuki très populaire, « Yasha ga ike » écrite en 1913 par Kyōka Izumi, L’Étang du démon appartient à la seconde période, plus apaisée, de la filmographie de son réalisateur. La transposition à l’écran des codes du kabuki, et sa théâtralité assumée par un tournage en studio des séquences surréalistes, est d’autant plus parfaite que le double rôle de Yuri et de la princesse Shirayuki est tenu par Tamasaburô Bandô, le plus grand onnagata (acteur homme jouant un rôle féminin : cf. bonus) vivant et « trésor national » ! Comme l’intrigue fait intervenir une grande part d’imaginaire et de surnaturel, avec créatures fantômes à la clé, L’Étang du démon a bénéficié de nombreux effets spéciaux, toujours très impressionnants (cf. bonus), concoctés par Nobuo Yajima, décédé en 2019. Les maquillages des créatures, les trucages optiques à l’ancienne et le recourt de paysages miniatures plus vrais que nature parviennent sans peine à nous convaincre de la « véracité » des nombreuses séquences fantastiques qui parsèment la narration, splendidement soutenue par la musique électronique singulière composée par Isao Tomita. L’atmosphère de conte poético-irréel que dégage L’Étang du démon doit beaucoup à la photographie esthétisante de Masao Kosugi qui a su capter la beauté des costumes et l’étrangeté envoûtante de cette histoire féérique marquée par son onirisme et sa fantaisie. Collant au plus près des règles du kabuki, à l’égal de Kon Ichikawa dans son drame La Vengeance d’un acteur (1963). Masahiro Shinoda nous propose un tableau dichotomique clairement symbolisé par les deux personnages masculins centraux le botaniste Gakuen (Tsutomu Yamazaki) et son ex-ami Akira (Gō Katō), collectionneur de légendes, devenu sonneur de cloche par nécessité. Le film, en effet, oppose la tradition d’un Japon, imprégné de superstition ancestrale, à la modernité rationnelle d’un Japon occidentalisé qui ne croit plus aux légendes. Mais c’est dans son double-rôle que Tamasaburô Bandô sublime le récit dans lequel il excelle à incarner, sans jamais être caricatural, la gestuelle subtilement codifiée d’une femme japonaise de l’ère Taishō tout comme celle, plus ostentatoire, de la princesse Shirayuki. Si L’Étang du démon est un film déroutant par son esthétique onirique, sa mise en scène affectée et son interprétation propre aux codes du kabuki, il mérité d’être vu comme une opportunité rare d’approcher une culture qui ne nous est guère familière. Admirable.

 

Blu ray L Etang du demon

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Commentaire technique

Le film, inédit en vidéo, a été restauré en 4K en 2021 pour la Shochiku Co. à partir du négatif original 35 mm. La remastérisation a été effectuée par Imagica Lab. Inc. pour le son et par Shochiku MediaWorX Inc. pour l’image sous la supervision de Masahiro Shinoda et de Tamasaburô Bandô qui ont été à l’origine du projet de restauration durant l’été 2020. .

Image : copie HD, très belle définition globale malgré quelques plans plus doux, bon piqué sur les détails, texture argentique homogène (tournage en 35 mm, Master Format 4K), image propre affectée ponctuellement de rares défauts et d’une très légère instabilité, gestion naturaliste du contraste avec du détail dans les nombreuses scènes en basse lumière, étalonnage chaud, colorimétrie chatoyante aux teintes nuancées, mais artificielles dans les séquences surnaturelles, et tons saturés

Son : mixage japonais monophonique 1.0, dialogues clairs et équilibrés, pas de souffle et de distorsion, très bonne dynamique sur les ambiances et la musique

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0079041/

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