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Le Cid : une brillante superproduction épique signée d’Anthony Mann (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Le Cid 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Au XIè siècle, en Espagne, le pays, ruiné et déchiré par des guerres fratricides entre les différentes provinces, est menacé par le redoutable émir Youssouf. Rodrigue Diaz, qui deviendra célèbre sous le nom du Cid, va appeler tous les espagnols à s'unir pour repousser l'envahisseur.

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• Titre original : El Cid
• Support testé : Blu-ray
• Genre : biopic, histoire
• Année : 1961
• Réalisation : Anthony Mann
• Casting : Charlton Heston, Sophia Loren, Raf Vallone, Geneviève Page, John Fraser, Gary Raymond, Hurd Hatfield, Massimo Serato, Frank Thring, Michael Hordem, Herbert Lom
• Durée : 3 h 08 mn 10
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais - DTS-HD MA 2.0 monophonique français
• Bonus : boîtier Mediabook limité avec le Blu-ray du film, le DVD du film (3 h 00 mn 38) et le DVD des bonus - livret sur le film rédigé par Stéphane Chevalier (100 pages)
• DVD bonus : Le Cid, figure christique, entretien avec Jean-François Rauger, directeur de la programmation à la Cinémathèque française (janvier 2021, 26 mn 50, réalisé par Stéphane Chevalier) - Le Cid ou la figure de Franco, entretien avec Samuel Blumenfeld, critique à la revue Positif (2021, 12 mn 38, réalisé par Stéphane Chevalier) - Le Cid, court métrage d'animation d’après Pierre Corneille d'Emmanuelle Gorgiard (2006, 25 mn 47, 1,85/1, 4/3, Dolby Digital 2.0)
• Éditeur : Rimini Éditions

Commentaire artistique

Des cinq superproductions que Samuel Bronston a entrepris de filmer en Super Technirama 70 mm dans ses studios de Madrid, et ailleurs en Espagne, la première, Le Cid, réalisée en 1961 par Anthony Mann, est certainement la plus épique et la plus réussie cinématographiquement. Tout comme plus tard dans La Chute de l’Empire romain (1964), la vérité historique est loin d’avoir été le principal souci des scénaristes Frederic M. Frank, Ben Barzman et Philip Yordan, Le Cid laisse le sentiment constant d’être une production colossale : on imagine très bien la gestion de la foule des figurants (7000), des scènes de batailles hautement spectaculaires (gérées par le fameux cascadeur Yakima Canutt), la préparation des costumes cousus à l’ancienne et des milliers d’accessoires, sans oublier le travail gigantesque pour peaufiner les décors extérieurs, comme, par exemple, enlever tous les éléments contemporains (signalétique, antennes, etc.), ainsi tout le front de mer et les remparts de Peñíscola ont été remodelés pour figurer Valence. Qui a eu la chance de voir le film en salle en 70 mm, garde sûrement le souvenir d’un spectacle hors norme avec un héros plus grand que nature. Le film a, certes, une origine moins noble puisque il est nourri d’une arrière-pensée : obtenir les bonnes grâces du dictateur Franco pour satisfaire les besoins d’un producteur qui ambitionnait, en Europe, de rivaliser avec Hollywood. Mais flatter le caudillo avec un héros finalement très consensuel et carrément tolérant, qui libère les princes Maures et compose avec eux, n’était pas vraiment la bonne stratégie  ! Il faut dire que du côté scénario les sympathies étaient plutôt à gauche… n’hésitant pas à pointer le fanatisme religieux avec le portrait caricatural de l’émir Ben Youssouf. Celui-ci est incarné par l’américain Herbert Lom qui excellera dans les seconds rôles et interprétera le fameux commissaire Dreyfus excédé par l’inspecteur Clouzeau (Peter Sellers). Le Cid a tout de la superproduction « hollywoodienne » classique : présentation «roadshaw» (spectacle incluant les musiques d’ouverture, d’entracte et de clôture), décors grandioses, nombreuses scènes de foule, pléthore de stars, séquences épiques entrecoupées de longs bavardages insipides. Mais c’était sans compter sur de formidable atouts : la superbe photographie sublimée par sa profondeur de champ de Robert Krasker (Le Troisième homme, 1951, Senso, 1954, Alexandre le Grand, 1956), la stature d’un comédien coutumier des rôles bigger than life, Charlton Heston, et la fougue de la mise en scène talentueuse d’Anthony Mann qui cherchait à se renouveler et échapper à ses nombreux westerns, pour la plupart salués comme des chefs-d’œuvre. La légende du Cid tombait à point nommé puisque ce héros mythifié avait quelque chose de très proche du genre : chevauchée dans les grands espaces, sens de l’honneur et noblesse d’esprit ! Le réalisateur pouvait exprimer sans crainte son sens du spectacle épique car Le Cid fût une superproduction indépendante qui ne lésina pas sur les moyens (30 000 vrais costumes, 35 vrais navires, etc.) et disposa des largesses du pouvoir espagnol : accès pour tournage dans divers monuments historiques (châteaux) et, pour la bataille finale, prêt par Franco de 1700 fantassins et 500 cavaliers. Comme toutes les superproductions, le casting réunit les grands noms du moment : autour de Charlton Heston, star incontestée du genre, le film aligne les célébrités : Sophia Loren (Chimène), dont les rapports avec la vedette masculine seront tendus, Ralf Vallone (comte Ordóñez), acteur italien de gauche et antifasciste, Genevieve Page (princesse Urraca), grande actrice française, divers acteurs shakespeariens comme John Fraser et Gary Raymond (cf. entretien dans le livret), etc. Le Cid a suscité de nombreuses analyses cherchant à traquer dans le film la métaphore (cf. bonus) que pouvait recéler le choix de ce héros militaire de la Reconquista, la période qui marqua la fin de la domination arabo-berbère en Espagne. Mais, in fine, Le Cid avait été conçu avant tout comme un très grand spectacle pour le plus grand nombre, ce qui impliquait un personnage d'exception dans un cadre nécessairement majestueux : un objectif parfaitement rempli par les choix artistiques d'Anthony Mann et de Samuel Bronston. On se souviendra longtemps de la dernière image du Cid/Heston « entrant dans la légende » : un grand moment de cinéma qui, il faut le souligner, est sublimé - comme tout le film - par la partition inoubliable de Miklós Rózsa. Sans ce spécialiste absolu de la musique épique (Oscar pour Ben-Hur en 1960), le film n’aurait pas la même fougue, ni la même grandeur archétypale !
Bien que Le Cid d’Anthony Mann n’ait pas grand-chose en commun avec la tragicomédie de Pierre Corneille (1637), le court-métrage en stop-motion d'Emmanuelle Gorgiard Le Cid (2006), qui adapte la pièce (des insectes jouent les humains), est un petit bijou à ne pas manquer (cf. bonus SD). Cependant malgré la qualité intrinsèque de ce bonus et la beauté du livret cartonné qui accompagne les disques, on aurait aimé disposer des suppléments américains vidéos sur la fabrication du film, sur le compositeur Miklós Rózsa, sur la restauration du film, etc., car pour cette édition, comme fréquemment dans les éditions hexagonales, les bonus vidéos consistent en entretiens d’intervenants qui, aussi experts soient-ils, peinent à captiver. Il reste à souhaiter, comme d’ailleurs pour les autres superproductions Bronston, que le film soit un jour édité au format 2,25/1 et sur un disque UHD 4K, seul format digne aujourd’hui de restituer toute la définition et la richesse d’information du procédé Super Technirama 70…

 

Blu ray Le Cid

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Commentaire technique

Image : copie HD, très bonne définition et excellente piqué sur les gros plans sauf quelques images qui manquent de précision, texture argentique fine et régulière, le format original du Super Technirama 70 est 2,25/1 mais ici la copie est en version 2,35/1 avec de légers rognages périphériques, image propre, très belle gestion des contrastes pour une image lumineuse avec de l’information dans les scènes en basse lumière, noirs soutenus, étalonnage chatoyant, colorimétrie chaude aux teintes vives et tons saturés

Son : mixage anglais 5.1 (remix : au cinéma 4 ou 6 pistes suivant le format de projection), dialogues clairs, quelques craquements passagers ponctuels, pas de distorsion ou de souffle, excellente dynamique sur les ambiances (tournoi, serment, batailles) et sur la superbe partition épique de Miklós Rózsa, spatialisation ample mais avantageant la scène sonore frontale avec effets latéraux, les surrounds sont peu sollicités et les LFE très limités ; VF 2.0 monophonique, niveau plus élevé que la VO, léger bruit de fond, dialogues clairs, doublage soigné mais très artificiel car les voix sont décollées des ambiances sans compter la perte de la spatialisation

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : VO etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5) VF etoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile griseetoile grise(2,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0054847/

 

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