La Fille perdue : un mélo naturaliste à voir pour son actrice oubliée, Claudine Dupuis (en DVD et VOD)
Note artistique : 
(3/5)
Synopsis
Triste destinée que celle de Marguerite Le Goff. Fille-mère à seize ans des oeuvres d'un vacancier, elle essaie à Nantes de gagner sa vie mais succombe devant les promesses du peu recommandable Pierre qui l'a dénichée dans une boîte à matelots. Privée de son enfant, à quelle extrémité se résoudrait-elle si de braves gens ne compatissaient et si Jean-Marie, son ami d'enfance, ne l'emmenait avec lui ?
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• Titre original : La Fille perdue
• Support testé : DVD
• Genre : drame
• Année : 1954
• Réalisation : Jean Gourguet
• Casting : Claudine Dupuis, Gérard Landry, Robert Berri, Dora Doll, Zizi Saint-Clair, Gisèle Grandpré, André Roanne, Jean Clarieux
• Durée : 1 h 25 mn 30
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : Dolby Digital 2.0 monophonique français
• Bonus : entretien exclusif avec Geneviève Costovici-Gourguet (Zizi Sainte-Clair dans le film) le 18 septembre 2019 (23 mn 59) - bande annonce (4 mn 02)
• Éditeur : Doriane Films
Commentaire artistique
Avec La Fille perdue, Doriane Films poursuit son travail éditorial, commencé en 2007 avec le DVD Maternité clandestine (1953), concernant l’œuvre de Jean Gourguet. Ce cinéaste, aujourd’hui méconnu, fut un cinéphile passionné au point d’acheter et de gérer le cinéma l’Escurial à Paris dans les années 50. Cet «artisan du cinéma» fut un auteur complet, écrivant avec son épouse Michelle ses scénarii qu’il produisait et réalisait en indépendant (les Films SFP). Ses films, tournés entre 1928 et 1961, sont tout d’abord des mélodrames avant de devenir des films plus audacieux explorant des thèmes de société dans lesquels le sordide et l’humour pouvaient faire bon ménage. La Fille perdue témoigne parfaitement de son style singulier, fondé sur un tournage en décors naturels (Noirmoutier, Vendée, Paris), qui préfigurait la Nouvelle Vague, mêlant la hardiesse du drame (ici une fille-mère coincée dans l’engrenage de la prostitution) et une mise en scène très académique, frôlant parfois l’excès de pathos. Cette fibre mélo est complètement assumée dans cette intrigue d’une grande noirceur qui force un peu la note sentimentale tout en pointant les différences de classes qui fractionnent la société : la famille très aisée du docteur Devillers (André Roanne) et de son épouse Christiane (Gisèle Grandpré) est manifestement bien éloignée de la condition besogneuse de Marguerite (Claudine Dupuis) et de son mac Pierre (Robert Berri). C’est le sort de la petite Guitou (Zizi Saint-Clair : cf. bonus) qui va cristalliser les attentions de tous les caractères en misant clairement sur le destin pathétique de Marguerite, fille perdue à la croisée des chemins entre le bien (Jean Marie joué par Gérard Landry) et le mal (Pierre et ses potes), un choix conditionné par son désir d’assumer enfin son rôle de mère. Ce film, aujourd’hui oublié, a plutôt bien marché à sa sortie : il faut dire que son affiche, un brin provocante, mettait en valeur la superbe plastique de la sexy Claudine Dupuis. Cette actrice française, retirée du cinéma en 1961 et décédée en 1991, est hélas tombée dans l’oubli malgré une carrière qui avait démarrée avec le mémorable Quai des orfèvres (1947) mais qui s’est progressivement étiolée sous la direction son mari producteur/réalisateur Alfred Rode. Dans La Fille perdue, elle démontre qu’elle pouvait incarner avec une vraie intensité cette jeune mère sur la voie de la rédemption sans avoir à user exagérément de ses avantages physiques. Mélodrame désuet, La Fille perdue, comme la plupart des films naturalistes de Jean Gouguet est devenu un précieux témoignage sur la société française des années 50. À propos du cinéaste et du tournage, on ne manquera pas de regarder (cf. bonus) l’interview instructive de la fille du réalisateur, Geneviève Costovici-Gourguet, qui interprète dans La Fille perdue (son dernier film) la fillette Guitou.
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Commentaire technique
Image : copie SD, définition moyenne et manque constant de piqué dû au support DVD qui atténue partiellement la granulation argentique (tournage en 35 mm), image parfois instable, défauts et fourmillement, gestion faillible du contraste avec des noirs bouchés et des blancs sans nuance, gamme de gris irrégulière
Son : mixage français 2.0 monophonique, dialogues intelligibles, défauts et bruit de fond constant, aigus fluctuants, haut du spectre limité, dynamique correcte
Notre avis
Image : (3/5)
Mixage sonore : 
(3/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0157641/
Editeur : https://www.capuseen.com/films/7401-la-fille-perdue
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