Les Crocs de Satan : Vincent Price, chasseur de sorcières (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Dans l'Angleterre du XVIIème siècle, Lord Whitman mène une guerre sans merci contre des villageois qu'il suspecte de sorcellerie…
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• Titre original : Cry of the Banshee
• Support testé : Blu-ray
• Genre : horreur
• Année : 1970
• Réalisation : Gordon Hessler
• Casting : Vincent Price, Essy Persson, Hilary Heath, Carl Rigg, Stephan Chase, Marshall Jones, Andrew McCulloch, Michael Elphick
• Durée : 1 h 26 mn 57 (version cinéma) - 1 h 31 mn 06 (Director’s Cut)
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais (les 2 versions), français (version cinéma)
• Bonus : boîtier Digipack limité avec le Blu-ray et le DVD du film en version cinéma - un livret (20 pages) « Les Crocs de Satan Mes sorcières bien-aimées »
• Bonus sur le Blu-ray : Les Crocs de Satan, version Director's Cut (VOST, 1 h 31 mn 06) - Les Crocs de Satan par Pascal Françaix, essayiste, critique (2021, 31 mn 33)
• Éditeur : ESC Éditions
Commentaire artistique
Les Crocs de Satan, un titre français bien improbable pour le film Cry of the Banshee (le cri de la Banshee), débute dans la version Director’s Cut avec un splendide générique animé par Terry Gilliam des Monty Python et constitue, selon une publicité éhontée, le centième film de Vincent Price. Dans la tradition du genre, le film démarre sur une citation d’Edgar Allan Poe (sans rapport avec le film !) qui introduit l’histoire du sinistre Lord Whitman (Vincent Price), prêt à tout pour neutraliser les femmes soupçonnées de sorcellerie. Le scénario original de Tim Kelly, écrit initialement pour le théâtre, ayant fortement déplu au réalisateur Gordon Hessler, c’est Christopher Wicking qui a réécrit l’intrigue. Dans cette nouvelle mouture, en constante évolution et qui ne concerne aucune Banshee (sorte de magicienne celtique), le récit fait référence à une religion druidique naturaliste ayant laissée de solides traces dans le folklore : ainsi Oona interprétée par Elizabeth Bergner, grande actrice des années 30, agit autant comme une sorcière célébrant le Black Sabbath que comme une prêtresse liée aux éléments naturels. Selon Christopher Wicking (cité dans le livret bonus), il faudrait lire cette histoire entre les lignes car elle exprimait les tensions sur le sol américain povoquées par la guerre du Vietnam entre le pouvoir politique et les hippies réfractaires à la fin des années 60 ! Comme souvent avec les productions AIP, le budget dévolu au film est dérisoire, imposant au cinéaste des trésors d’imagination qui se révèleront payants comme le tournage en décors naturels (dans une demeure victorienne) et la récupération des costumes du film de Charles Jarrott Anne des mille jours. Filmé avec une dextérité fascinante par le tandem John Coquillons (Le Grand inquisiteur, 1968) et Les Young, Les Crocs de Satan est un film de genre qui a fière allure en dépit de quelques ratés (maquillage, refus d’écrire la musique par Bernard Herrmann pour raison financière). Entièrement monté sur le nom et la notoriété de Vincent Price, le film souffre des tiraillements fréquents entre l’acteur et le producteur Samuel Z. Arkoff mais, bien heureusement, la star apprécie la mise en scène de Gordon Hessler qui lui permet d’improviser certains dialogues. Vincent Price peut aussi compter sur des actrices efficaces comme Hyllary Heath (Mauren Whitman) et Essy Persoon (Patricia Whitman) dont certaines scènes de nudité passeront à la trappe dans la version censurée et remontée pour les USA (une version reniée par Gordon Hessler et par Christopher Wicking). Malgré un rôle qui rappelle, en moins bien, sa prestation dans Le Grand inquisiteur, Vincent Price est toujours aussi impérial quand il incarne ce type de caractère, magistral et terrifiant, dont se complaisent les productions dans la grande tradition du film d’horreur gothique. Ce n’est certes pas un grand film de Vincent Price mais Les Crocs de Satan ne manque pourtant pas de ce charme singulier distillé par le cinéma d’horreur britannique. Malgré quelques carences dans le rythme et l'abondance de personnages secondaires rapidement entrevus, la qualité de la photographie, le soin apporté aux reconstitutions et le jeu impeccable de Vincent Price suffiront à contenter les fans de l’acteur et plus généralement tous les passionnés de cinéma gothique.
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Commentaire technique
Image Director’s Cut : copie HD à partir d’un interpositif, excellente définition en dépit d’un grain argentique assez présent (tournage en 35 mm), très bon piqué sur les détails et les gros plans, excelllent rendu des textures, image propre et stable, gestion très bien maîtrisée des contrastes avec des scènes lumineuses et des noirs denses, étalonnage chaud et chatoyant, colorimétrie naturaliste aux teintes pimpantes et tons nuancés
La version cinéma (internationale), amputée de scènes violentes et assortie d’une musique de Les Baxter, est tirée de la seule copie survivante chez MGM : un intermédiaire d’inversion de couleur ce qui explique une définition plus moyenne, une colorimétrie moins saturée et quelques défauts
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs et équilibrés, très belle dynamique sur les scènes d’action (foule, banquet) ; mixage VF 2.0 monophonique sur la version cinéma seulement, doublage daté, voix décollées des ambiances, préférer le VO avec le timbre de voix si particulier de Vincent Price
Notre avis
Image : Director’s Cut (4/5) version cinéma (3,5/5)
Mixages sonores : 
(3,5/5)
Bonus : (3,5/5)
Packaging : (3,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0065597/
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