L'Appel de la forêt : un excellent film d’aventures qui trahit Jack London sans scrupule (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
À l'heure de la Ruée vers l'Or dans le Yukon, une région particulièrement inhospitalière d'Amérique. Pour avoir perdu tous ses gains au jeu, l'aventurier Jack Thornton se résigne, plutôt que de revenir à San Francisco, à reprendre l'exploitation d'une mine abandonnée. Pour s'y rendre, il forme un attelage de chiens que domine Buck, un Saint-Bernard indomptable qu'il sauve, adopte et dresse. Dans les étendues sauvages balayées par des terribles tempêtes de neige, Thornton et son compagnon croisent le chemin de Claire Blake, une jeune femme dont le mari a disparu…
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• Titre original : The Call of the Wild
• Support testé : blu-ray
• Genre : aventure, drame
• Année : 1935
• Réalisation : William A. Wellman
• Casting : Clark Gable, Loretta Young, Jack Oakie, Reginald Owen, Frank Conroy, Katherine DeMille, Buck (King) le chien
• Durée : 1 h 31 mn 40
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais
• Bonus : livret (16 pages) « L’Appel de la forêt. Un hiver 1935 » par Marc Toullec
• Éditeur : BQHL Éditions
Commentaire artistique
Le roman « The Call of the Wild » que publie Jack London en 1903 a été adapté une dizaine de fois au cinéma et à la télévision. Cette version réalisée par William A. Wellman est la première parlante après la première adaptation muette de D. W. Griffith en 1908. Aucun de ces films ne respecte la trame et l’esprit du roman qui narrait les aventures de Buck, un chien de traîneau dans le Yukon sur fond de ruée vers l’or du Klondike. Le scénario de L’Appel de la forêt se contente en effet de quelques emprunts au roman et ne se prive pas de broder une fiction extrêmement différente qui n’est même pas présentée du point de vue de l’animal ! La star du film n’est pas le chien, comme attendu, mais son maître Jack Thornton incarné par Clark Gable : l’acteur, en plein ascension, convenait à la perfection au projet du jeune Darryl F. Zanuck désireux de produire la première version parlante et qui imposa sa vision de l’intrigue aux deux scénaristes recrutés. Oubliées les péripéties imaginées par Jack London et les caractères puissamment dépeints : désormais le chercheur d’or, qui ne meurt plus comme dans le roman, aura l’allure décontractée de l’acteur, moins sombre et plus pince-sans-rire. Et, selon les bonnes vieilles recettes hollywoodiennes, une romance est indispensable à l’attrait de l’histoire : une séduisante migrante ayant perdu son mari en pleine nature sera ajoutée sans vergogne à la narration, incarnée par Loretta Young âgée de 23 ans, pas enthousiaste mais tenue par son contrat. Enfin, outre le chien Buck, joué par King un acteur toutou sympathique, pour aller au bout de sa trahison totale du roman de Jack London, Zanuck invente Shorty, le faire-valoir comique du duo de chercheurs d’or, joué avec aisance et abattage par Jack Oakie. Filmé partiellement en extérieur dans l’état de Washington par - 10°c, une torture pour toute l’équipe habituée au soleil californien, L’Appel de la forêt souffre des raccords douteux effectuées avec les scènes tournées ensuite en studio. Les conditions dantesques de tournage que Loretta Young détaillera dans sa biographie (cf., extraits dans le livret) auraient pu avoir raison du film sans la direction ferme et avisée de William A. Wellman, auteur du célèbre film aérien Les Ailes en 1927 et qui réalisera, entre autre, Une Etoile est née en 1937 et L’Étrange incident en 1943. C’est grâce à son travail obstiné et à sa fermeté malgré les caprices de Clark Gable que L’Appel de la forêt se démarque de la banale série B. Mais malgré tout son talent dans l’évocation de l’atmosphère fiévreuse des villes champignons de la ruée vers l’or, de la progression des émois amoureux, de la difficulté de l’existence dans des territoires ingrats et de la personnalité du chien Buck (séquence du pari, retrouvailles avec les loups), le cinéaste, limité par le scénario et les désirs de Zanuck, ne parvient jamais à retrouver l’âpreté et la force de la Nature chers à Jack London. Le film ne sera pas à l’abri de la censure : il existe plusieurs montages du film, oscillant entre 79 et 95 minutes, et celle de ce blu-ray, constitue la version originale intégrale inédite la plus longue mais qui finit mieux puisque, à la demande du public, Shorty Hollihan n’est plus assassiné. Des séquences censurées (code Hays de moralité) sont aussi rétablies comme celle de prostituée (jouée par Katherine DeMille). Pour la petite histoire, les deux stars du film ont eu une « liaison » pendant le tournage dont naquit une fille illégitime, Judy Lewis, future actrice, que son père biologique Clark Gable ne reconnaîtra jamais…
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Commentaire technique
Image : copie HD, nouveau Master 4K haut-définition, excellente définition globale avec un piqué faillible dû au grain argentique omniprésent et une légère fluctuation de l’image témoignant d’un scan sans doute fait sur un interpositif, superbe contraste profitant à la densité des noirs, échelle de gris homogène, image stable, propre nettoyée de ses défauts
Son : mixage monophonique anglais 2.0, clair, dynamique, sans distorsion ni souffle prononcé, pas de défaut, dialogues très intelligibles et bien équilibrés avec les ambiances (bruitages, musique)
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixage sonore : 
(3,5/5)
Bonus : (1,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0026164/
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