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Cinq films des années 30 d’Ernst Lubitsch (en Blu-ray et DVD)

Blu ray DVD 5 Films de Lubisch 00

Note artistique globale : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Installé depuis 1922 à Hollywood, Ernst Lubitsch devient cinéaste à la Paramount en 1926, studio pour lequel il va réaliser ses plus brillantes comédies et affiner sa «Lubitsch Touch». La plupart de ses films, réalisés aux USA, sont censés se situer en France, pays pour lequel le cinéaste avait des affinités.

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L’Homme que j’ai tué : en 1919, Paul, un jeune soldat, est torturé par le remord d'avoir tué un jeune soldat allemand pendant la Grande Guerre. Il part à la recherche de la famille de ce dernier et prend peu à peu la place de celui qui a disparu…

Une Heure près de toi : une femme joue avec les nerfs de sa meilleure amie en voulant séduire son mari, le docteur André Bertier. Pour ce faire, elle va redoubler d'inventivité et insiste pour être soignée par lui. Le jeu peut commencer…

Si j’avais un million : un milliardaire mourant qui ne veut pas léguer sa fortune à ses enfants décide de donner un million de dollars à des personnes choisies au hasard dans l'annuaire.

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Sérénade à trois : deux amis artistes font la connaissance d'une charmante jeune femme nommée Gilda. L'un et l'autre tombent bien sûr amoureux de leur muse. Mais elle n'est pas prête à choisir entre les deux prétendants…

La Huitième femme de Barbe-Bleue : en achetant un pyjama sur la Côte d'Azur, Michael Brandon, milliardaire américain, fait la connaissance de Nicole de Loiselle, aristocrate française désargentée. Ils se marient, mais la jeune femme découvre qu'elle est sa huitième épouse…

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Titre français : L’Homme que j’ai tué - Une Heure près de toi - Si j’avais un million - Sérénade à trois - La Huitième femme de Barbe-Bleue
Titre original : Broken Lullaby - One Hour with You - If I Had a Million - Design for Living - Bluebeard's Eighth Wife
• Support testé : DVD (1) blu-ray (2-5)
• Genre : drame, comédie musicale, comédie dramatique, comédie romantique
• Année : 1932, 1932, 1932, 1933, 1938
• Réalisation : Ernst Lubitsch + George Cukor (2) + Norman Z. McLeod, Stephen Roberts, William A. Seiter, Norman Taurog, James Cruze, H. Bruce Humberstone (3)
• Casting : (1) Lionel Barrymore, Nancy Carroll, Phillips Holmes, Louise Carter, Lucien Littlefield, Tom Douglas, Zasu Pitts, Frank Sheridan (2) Maurice Chevalier, Jeanette MacDonald, Genevieve Tobin, Charles Ruggles, Roland Young, Josephine Dunn, Richard Carle (3) Gary Cooper, Charles Laughton, George Raft, Jack Oakie, Richard Bennett, Charles Ruggles, Alison Skipworth, W.C. Fields (4) Fredric March, Gary Cooper, Miriam Hopkins, Edward Everett Horton, Franklin Pangborn, Isabel Jewell, Jane Darwell (5) Claudette Colbert, Gary Cooper, Edward Everett Horton, David Niven, Elizabeth Patterson, Herman Bing
• Durée : 1 h 14 mn 03 - 1 h 17 mn 45 - 1 h 23 mn 39 - 1 h 31 mn 18 - 1 h 25 mn 31
• Format vidéo: 4/3 (1) - 16/9 (2-5)
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA monophonique 2.0 anglais (2-5), français (5) - Dolby Digital monophonique : anglais (1)
• Bonus : le film par Frédéric Mercier, critique à Transfuge (25 mn 08, 19 mn 01, 17 mn 47, 28 mn 54, 26 mn 59) - bande annonce (1 mn 09, 1 mn 21, 1 mn 16, 1 mn 10, 1 mn 14) - DVD du film (2-5) - galeries de photographies sauf 1 (3 mn 32, 1 mn 01, 1 mn 51, 1 mn 31)
• Éditeur : Elephant Films

Commentaire artistique

L’Homme que j’ai tué Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Ce n’est pas encore le temps de la «Lubitsch Touch» et ce drame finalement assez sentencieux peut surprendre chez un cinéaste plus attaché aux comédies pétillantes qu’au mélodrame affecté. Néanmoins, son adaptation d’une pièce pacifiste, écrite en 1930 par Maurice Rostand (fils d’Edmond), qui à son tour inspirera librement François Ozon (Frantz, 2016), ne manque pas de véhémence. Le cinéaste a su utiliser au mieux tout le potentiel du grand Lionel Barrymore et, dans une moindre mesure, celui de Nancy Carroll conférant au film une réelle dimension pathétique même si le jeu appuyé et daté de Phillips Holmes reste moins convaincant. Les thèmes multiples, l’absurdité de la guerre, le poids de la culpabilité, la voie vers la rédemption, sont abordés avec une gravité inhabituelle chez le réalisateur qui s’essaye à des séquences parfois maniérées mais non dénuées d’imagination (soldats au défilé ou à l’église, hôpital). Le film sera un échec commercial et incitera le cinéaste à ne plus tourner de mélo. Pourtant si L’Homme que j’ai tué n’est certainement pas un grand film d’Ernst Lubitsch, il vaut bien des mélos des années 30 et n’est pas du tout le fiasco que certains ont voulu voir. Une curiosité à découvrir.

Une Heure près de toi Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

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Ernst Lubitsch avait déjà adapté la pièce «Nur ein Traum» de Lothar Schmidt dans une version muette en 1924 Comédiennes avec Adolphe Menjou, son premier film américain, une brillante comédie du cinéaste saluée par ses pairs. En 1932, il signe (le nom de George Cukor au générique est un leurre, Lubitsch ayant refait toutes les scènes tournées) cette nouvelle version, Une Heure près de toi, qui est transformée en comédie musicale sonore. Le couple vedette Jeannette MacDonald et Maurice Chevalier de cette comédie de marivaudage, à base de savants quiproquos et de malentendus retors inaugurant la fameuse «Lubitsch Touch», assure avec entrain cette histoire pétillante de couples en péril ponctuée de numéros chantés. Il est évidemment question, sans jamais d’allusions visuelles ou dialoguées directes, de sexualité et de fidélité traitées avec la légèreté d’une comédie chantante à la tonalité vaguement amorale, mais à la conclusion rassurante. Revoir cette sympathique comédie, c’est profiter de seconds rôles savoureux et de la prestation nuancée de la remarquable Jeanette MacDonald ; Maurice Chevalier fait son numéro de gouailleur avec un «French accent». En dépit de quelques afféteries (acteur s’adressant au public), un divertissement léger et entraînant.

Si j’avais un million Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Ce n’est pas au sens propre un film d’Ernst Lubitsch puisque Si j’avais un million est un film à sketches dont le cinéaste partage la réalisation avec plusieurs autres confrères. En pleine dépression, le choix du studio de réunir les grands cinéastes du moment dont Norman Z. McLeod, Norman Taurog et H. Bruce Humberstone et des acteurs charismatiques tels que Gary Cooper, George Raft ou W.C. Fields était l’assurance d’attirer un maximum de spectateurs. Comme tout film du genre, le résultat est très inégal, selon les segments qui sont tous structurés pour aller crescendo vers une conclusion insolite, comique ou dramatique selon les histoires. Le sketch d’Ernst Lubitsh Le Greffier (The Clerck) est un modèle de concision : c’est le plus court, avec un seul acteur principal, et quel acteur Charles Laughton, et sans pratiquement aucune ligne de dialogue : tout est dans le rythme qui conduit à la chute inattendue. Savoureux !

Sérénade à trois Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5)

Cette comédie au thème très osé pour l’époque a été scénarisée et pratiquement réécrite par Ben Hetch à partir d’une pièce de Noël Coward : Ernst Lubitsh y dirige un trio d’interprètes emblématiques : Fredric March, Gary Cooper et Miriam Hopkins. Le thème est celui simplissime du triangle amoureux avec la question majeure : est-ce que la situation d’une femme convoitée par deux amis peut conduire à des relations strictement platoniques ! Le cinéaste traite l’intrigue à sa façon, le sous-entendu et l’ellipse, en se gardant avec brio de la moindre démonstration. La mise en scène et le montage rigoureux privilégient sans cesse la concision et impriment au film ce rythme sophistiqué et cette élégance qui sont la signature du cinéaste. La modernité de ton de Sérénade à trois, notamment le personnage de femme déterminée et parfaitement libre incarnée par Miriam Hopkins, surprend par sa résonnance contemporaine : sans jamais rien montrer mais en jouant sur la suggestion intellectuelle, Ernst Lubitsch atteint au comble de l’œuvre subversive en nous gratifiant d’une comédie amorale plaisamment jouée et délicieusement audacieuse.

La Huitième femme de Barbe-Bleue Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5)

Adapté de la pièce d’Alfred Savoir avec toute la maestria de l’écriture par Charles Brackett et Billy Wilder, La Huitième femme de Barbe-Bleue, comédie amoureuse ponctuée de savoureuses insinuations et de situations insolites est assurément un excellent exemple de l’habileté de mise en scène d’Ernst Lubitsch. Le cinéaste nous propose une brillante variation du duo romanesque entre un très riche mais très simpliste yankee, Gary Cooper, et une délicieuse jeune femme rusée issu de la noblesse française, Claudette Colbert, dont les aventures amoureuses sont assorties de personnages secondaires inénarrables comme celui de l’ahuri de service si bien campé par Edward Everett Horton. La prestation délicieuse de David Niven est en revanche limitée à son rôle de faire-valoir. Filmé en studio censé représenter la Côte d’Azur, avec des transparences que n’aurait pas reniées Hitchcock, et un casting anglo-saxon dont on savourera les tous premiers dialogues en français, la reconstitution n’est guère convaincante. Mais qu’importe le cadre, l’action est théâtrale à l’origine et le restera dans le film ; en revanche les échanges entre les deux acteurs brillent de toute la sophistication de la méthode Lubitsch. Cette «Touch», qui ne cesse de manier le symbole et l’ellipse avec une dextérité diabolique, est ici parfaitement secondée par la patte de Billy Wilder. En pleine contrainte du code Hays, Ernst Lubitsch n’arrête pas de jongler avec la censure et nous gratifie de scènes clairement à double sens, ne serait-ce que, dès l’ouverture, l’argument du pyjama. Les trouvailles fusent (American Understood, Czechoslovakia) et exigent l’attention, le cinéaste faisant confiance à la perspicacité de ses spectateurs. Une «screwball comedy» endiablée sur un amour-répulsion au mécanisme comique minutieusement réglé et parfaitement servi par ses acteurs charismatiques avec toute l’élégance coutumière qui caractérise la mise en scène de son réalisateur. 

Blu ray DVD 5 Films de Lubisch

Commentaire technique

L’Homme que j’ai tué
Image : copie SD, définition acceptable, quelques passages peu détaillés, bon contraste, bonne échelle de gris, défauts nettoyés
Son : mixage monophonique anglais clair avec un bruit de fond asssez prononcé, pas de distorsion, spectre limité

Une Heure près de toi
Image : copie HD, belle définition globale, léger grain, excellent contraste avec des noirs profonds, échelle de gris équilibrée
Son : mixage anglais monophonique clair et dynamique, équilibré, avec un léger souffle

Si j’avais un million
Image : copie HD, bien définie, grain, bon contraste, échelle de gris régulière, pas de défaut
Son : mixage anglais monophonique clair et sans distorsion, spectre limité, bruit de fond

Sérénade à trois
Image : copie HD, définition moyenne, des plans flous, bon contraste sans excès, des défauts (rayures très visibles, tache), gamme de gris homogène
Son : mixage monophonique anglais clair, spectre étroit, léger souffle, pas de distorsion

La Huitième femme de Barbe-Bleue
Image : copie HD, définition moyenne, manque très souvent de piqué, bon contraste, noirs denses, échelle de gris régulière
Son : mixage monophonique anglais clair avec un léger souffle, pas de défaut remarquable

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb
L’Homme que j’ai tué : https://www.imdb.com/title/tt0022725/
Une Heure près de toi : https://www.imdb.com/title/tt0023303/
Si j’avais un million : https://www.imdb.com/title/tt0023049/
Sérénade à trois : https://www.imdb.com/title/tt0023940/
La Huitième femme de Barbe-Bleue : https://www.imdb.com/title/tt0029929/

 

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