Test Dyson OnTrac : un casque nomade très technologique qui a la main lourde

Nous nous en doutions un peu, Dyson avait une idée derrière la tête après la sortie de son casque ovni baptisé Zone : celle de proposer un produit affichant la même base technique, mais sans l'étrange système d'aspiration et filtration de l'air. Sur le papier, son nouveau modèle haut de gamme OnTrac a tout pour se confronter aux meilleurs casques nomades, sans fil et à réduction de bruit active (ANC), de Sony ou Bose, ainsi qu'au dernier Ace de Sonos. C'est un casque techniquement très solide, mais qui ne conviendra pas à tout le monde.

Dyson OnTrac

Type : casque Bluetooth à réduction de bruit active
L'avis d'ON-mag :  (4/5)
Prix : 500 €

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Un poids lourd personnalisable

Si nous pouvons pointer du doigt d'où viennent les diverses inspirations stylistiques du Sonos Ace, dans le cas du Dyson OnTrac, il est difficile de déceler une quelconque parenté avec un produit existant, si ce n'est avec le précédent modèle Dyson Zone. Ce casque Bluetooth, particulièrement imposant sans être disgracieux, anguleux mais étonnamment aérien, affiche en effet la patte typique de la marque britannique d'aspirateurs. Ici, chaque élément paraît démontable.

Cette impression modulaire est partiellement vraie, puisqu'il est possible de détacher les coussinets et les caches en aluminium à l'arrière des oreillettes, dans le but de personnaliser l'esthétique. En plus des coloris proposés sur les versions de base, Dyson donne le choix entre sept couleurs de coussinets et sept coloris de caches. Cela permet à l'utilisateur de se constituer un casque à la carte, du plus sobre au plus extravagant.

Si la structure du Dyson OnTrac est principalement composée de plastique, le constructeur ne se moque pas de nous sur la qualité de construction. Très dense, parfaitement assemblé, ce casque est presque aussi sérieux que le B&W PX7 S2. L'ensemble ne grince pas, les coussinets et le repose-tête sont de très bonne facture. Pour ce qui est de la structure, il est difficile de reprocher grand-chose à Dyson. Malheureusement, cette qualité formelle s'accompagne d'un poids un peu trop élevé pour une création nomade : 451 g.  Malgré un bon équilibre et malgré la largeur suffisante du repose-tête, difficile de ne pas être dérangé par cet appareil lors des longues sessions d'utilisation. On doute que la cible féminine, en particulier, puisse adopter massivement ce casque.

Autre petite étrangeté, la housse de transport n'est ni vraiment rigide ni souple, mais extensible. Cela lui permet d'occuper peu de place lorsque l'OnTrac n'y est pas rangé, tout en protégeant bien ce dernier des chocs. Cependant, la présence d'ouvertures implique une mauvaise protection contre la poussière.

Ergonomie et réglages intéressants, mais avec des bémols

Comme tout bon produit moderne, le Dyson OnTrac est épaulé par une application maison sur Android et iOS, MyDyson, qui se révèle un allié très correct. À travers ses réglages, il est possible de modifier le type de réduction de bruit, d'activer quelques automatismes, ou encore de basculer entre trois égaliseurs : optimisé (standard, basses légèrement boostées), amplification des basses et neutre. Dyson a également eu la bonne idée d'installer un outil de mesure de l'exposition au son, afin d'alerter l'utilisateur sur un niveau excessif (soudain ou prolongé). Dommage de ne pas être allé plus loin, notamment dans les réglages sonores. L'application MyDyson laisse finalement un petit goût d'inachevé.

L'ergonomie des commandes du casque est quant à elle intéressante, puisqu'elle s'appuie principalement sur un joystick multifonction (semblable à celui des casques Marshall). Pourtant, là encore, un léger sentiment mitigé prédomine : le réglage du volume via le joystick est un peu capricieux et le changement de mode de réduction de bruit, qui consiste en un double tapotement sur la coque droite, connaît quelques ratés. Le constat est simple, Dyson assure l'essentiel, mais ne révolutionne pas la formule ni ne la porte à un degré ultime de maturité.

Il est également un peu triste de constater que le constructeur fait l'impasse sur une connectivité moderne (pas de compatibilité Bluetooth LDAC, Multipoint ou LE Audio), et la connexion filaire n'est possible qu'en jack vers USB-C (câble non fourni).

Du silence et de l'endurance

Certes versé dans la technologie, Dyson reste un débutant dans le domaine de la réduction de bruit active (ANC). Malgré cela, et même s'il n'est pas encore un champion du genre, force est de constater que le constructeur britannique maîtrise son sujet. Si l'OnTrac est moyennement efficace dans les très basses fréquences, il isole parfaitement des sons très ronronnants et effectue un travail assez admirable sur les voix. Cerise sur le gâteau, l'efficacité de son système ANC reste intacte en environnement venteux. Enfin, et cela constitue un autre de ses avantages, son mode Retour sonore récupère assez naturellement les sons étouffés par les coussinets.

Les atouts du casque ne s'arrêtent pas là, puisque Dyson a créé avec l'OnTrac un véritable coureur de fond. La marque annonce une autonomie d'environ 55 h avec la réduction de bruit activée. En pratique, elle dépasse effectivement 50 h, ce qui classe ce modèle dans les meilleurs élèves de sa catégorie.

L'audio c'est sérieux

Bien que bleusaille en matière d'audio, Dyson, s'appuyant sur les bases de son précédent casque Zone, a créé ici un produit qui n'a presque rien à envier aux meilleurs concurrents. À l'écoute, première constatation : nous ne relevons aucune outrance sonore ni aucun manque criant. Dans le mode sonore Optimisé, la restitution se révèle à la fois puissante et détaillée ; l'OnTrac est à l'aise sur à peu près tous les styles musicaux, sans trop en faire.

Sans être parfaites ni les plus nuancées du marché, les basses sont bien appuyées et maîtrisées, tandis que les aigus évitent toute sensation d'artificialité. Malgré tout, c'est bien dans le haut du spectre que se nichent les limites de ce casque. Pas complètement linéaire, ce registre fait apparaître un très léger voile dans l'écoute, une scène sonore qui manque un peu d'ouverture. De fait, ce casque n'est jamais agressif ni même ennuyeux, mais il lui manque un petit quelque chose pour réellement briller, pour passer un cap.

Légèrement supérieur à un Sonos Ace techniquement (dans les aigus), l'OnTrac se permet d'être mieux réglé qu'un Sony WH-1000Xm5 ou même un Apple AirPods Max en termes d'équilibre tonal. Mais ces deux derniers, sans doute grâce à l'utilisation de transducteurs plus haut de gamme, affichent un peu plus de richesse sonore. Le casque de Dyson se classe ainsi dans le peloton de tête, mais pas sur le podium.

En résumé

Original et globalement réussi, le Dyson OnTrac n'est pas le meilleur casque Bluetooth du marché, mais il peut compter sur une base technique particulièrement solide et sur une sonorité sans défaut marquant. En revanche, difficile d'oublier son poids, très supérieur à la moyenne, point qui risque de lui fermer les portes d'une partie des utilisateurs.

Le Dyson OnTrac sur le banc de mesures

Mesure de la réponse en fréquences (compensée) du Dyson OnTrac. On remarque un certain équilibre tonal, toutefois marqué par des oscillations dans les aigus.

Mesure de l'isolation phonique. En rouge, le signal témoin. En bleu, avec ANC. En jaune pâle, l'isolation passive. En vert, le retour sonore.

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Spécifications

• Type : casque Bluetooth à réduction de bruit active
• Puce Bluetooth 5.0
• Codecs Bluetooth supportés : SBC, AAC, LHDC
• Port de charge USB-C
• Autonomie annoncée : 55 h avec ANC
• Commandes mécaniques et tactiles
• Réponse en fréquences annoncée : 6 Hz – 21 kHz
• Poids : 451 g
• Personnalisation : 4 coloris d'arceau (plus 2 sur le site Dyson) ; 7 coloris de caches de coques (interchangeables) ; 7 coloris de coussinets (interchangeables)
• Prix : 500 euros (50 euros la paire de coussinets ou de caches supplémentaires en option)

Notre avis

• Construction : (5/5)
• Confort : (3,5/5)
• Ergonomie : (4/5)
• Connectivité : (3,5/5)
• Isolation phonique :  (4,5/5)
• Autonomie : (5/5)
• Qualité sonore :  (4,5/5)
• Intérêt : (4/5)

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