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[Test] Enceintes KEF LS50 : vont-elles détrôner leurs aînées, les célèbres LS3/5a ?

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La marque d’enceintes acoustiques britannique KEF avait présenté, lors du dernier salon de Munich, une mini monitor baptisée LS50, un hommage fait à la célèbre et incontournable LS3/5a conçue pour la BBC dans les années 60/70 et qui était équipé des haut-parleurs par ce même constructeur. Depuis cette période, les technologies des haut-parleurs, des coffrets comme des filtres, notamment développées par KEF, ont énormément évolué, mais est-ce un gage d’amélioration ? Nous avons donc testé ces LS50 et même comparé à des modèles LS3/5a d’époque.

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Un peu de technique…avant l’écoute

Ces petites enceintes, qui avouent tout de même un poids de 7 kg pièce, peuvent être applaudies par leur qualité de fabrication, mais aussi de finition. Le coffret, en latté de 1.7 cm d’épaisseur, est recouvert d’une magnifique finition laque noire avec le logo Kef dépoli sur le dessus. Il est rare de voir une telle qualité de fabrication dans cette gamme de prix. La face avant, de profil curviligne, réalisée en matériau synthétique, a été pensée pour un parfait écoulement des ondes vers l’arrière afin que les résonances parasites ne se multiplient pas au plus près du HP. Cette face avant est reliée, donc maintenue fortement à la face arrière de l’enceinte, par des tiges transversales pour optimiser la rigidité de l’ensemble. C’est justement cette face avant qui subit, en effet, le plus de perturbations car au contact direct des haut-parleurs. Des renforts internes en forme de croix participent, eux aussi à la rigidité de l’ensemble.

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A l’intérieur, nous trouvons le haut-parleur Uni-Q KEF. Il s’agit d'un transducteur coaxial avec tweeter placé au centre de la membrane médium/grave. L’intérêt de cette technologie Uni-Q est de créer une source sonore la plus ponctuelle possible, provoquant un parfait alignement physique donc temporel des centres d'émission des registres grave et aigu. Cette technologie coaxiale offre deux avantages de poids. Premièrement, le tweeter et le médium/grave (dans le cas d’une enceinte traditionnelle) s’interfèrent mutuellement et provoque de fait une chute de niveau aux fréquences de recouvrement. Deuxièmement, et dans le cas d’un HP coaxial, la directivité du tweeter se trouve virtuellement adaptée à celle du haut-parleur médium/grave. Ainsi, la création d’une image stéréophonique crédible devient une réalité. Directivité adaptée et synchronisation temporelle dans toutes les directions, voilà les apports incontestables de la technologie Uni-Q.

Le tweeter est un dôme inversé de 25 mm en aluminium/magnésium cuivré conçu pour que la fréquence de résonance soit repoussée au-delà de la zone audible (40 kHz). Elle possède un guide d’onde en forme de couronne pour améliorer son rendement tout en améliorant sa directivité. Ce diaphragme prend place au centre du haut-parleur de médium/grave de 13 cm de diamètre, à membrane réalisée dans un alliage magnésium et aluminium. Nous pouvons aussi insister sur la qualité des moteurs de ces deux transducteurs. Le médium/grave bénéficie d’une bobine de 4.5 cm (pour une membrane de 13 cm), placée dans une ferrite de 10.5 cm de  diamètre pour une épaisseur de 3 cm. Nous comprenons mieux la tenue en puissance de ces enceintes. Le moteur du tweeter, placé au centre, est un aimant annulaire puissant en néodyme. Nous sommes loin des deux HP KEF (B110 à cône bextrêne et tweeter à dôme T27 de 19 mm en Mélinex), utilisés dans les LS3/5a.

Mais tant d’innovations techniques vont-elles remplir toutes leurs promesses ? Passons à l’écoute.

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Les KEF LS50 à l'écoute

Tester ces enceintes seules, c’est une chose, les comparer à des LS3/5a d’époque, (même si pour les puristes les modèles employés ne sont que des 11 ohms Spendors, donc pas tout à fait les modèles originaux) ajoute un peu de piquant à ce test. Nous n’avons pas pu résister à cette comparaison en guise de fin du test, juste pour le fun. Pour faire fonctionner ces petites boîtes, nous n’avons pas hésité à leur coller un ensemble d’amplification Goldmund SR2 + Mimesis 7, relié avec du câble du même constructeur et côté source, les écoutes se sont réparties entre des fichiers lus sur PC (câble USB Wireworld) et un lecteur Cambridge Audio, ces deux sources étant connectées à un convertisseur Esoteric D-07x.

La phrase "un peu de douceur dans un monde de brutes" résume bien l’ambiance sonore qu'offre les LS50. Une grande douceur générale, un son confortable et plein comme celle d’une électronique à tubes d’ailleurs. Les afficionados des David Guetta, ou autres «technoïstes» en seront un peu pour leurs frais, car si l’aigu est bien présent, il ne viendra jamais chatouiller vos oreilles, ou assaillir vos tympans. Et pourtant, l’écoute le prouvera, les détails dans cette partie du spectre sont bel et bien là. En complément, on trouve immédiatement une très belle image stéréophonique, une neutralité jamais prise en défaut et surtout une dynamique tonitruante.

CD-Lisa Ekdahl-Lisa-Ekdahl-Sings-Salvadore-PoeEn écoutant par exemple le magnifique disque de Lisa Ekdahl "Sind Salvadore Poe", on est immédiatement ravi par la dimension hautement sensuelle de la voie de cette chanteuse de jazz. Sa présence si proche, son timbre si particulier et envoutant, comme si elle chuchotait à nos oreilles des mots doux en toute intimité est un vrai bonheur. Dans le morceau "I don’t Miss You Anymore", c’est presque une confidence qu’elle nous fait, avec en soutien un saxophone chaleureux, vibrant dont on entend fort bien les sons d'anche comme ceux du corps de l’instrument. Cette sonorité à la fois fruitée et profonde vient nous faire frémir les oreilles. Le piano, juste derrière, en accompagnement presque discret, est bien délié dans son jeu avec un tempo qu’apporte une restitution rapide. Il est clair que la définition du médium est de haute qualité avec une matérialisation très physique des interprètes. D’autre part, nous avons déjà une première idée des qualités du registre grave des LS50, fruit de tout le travail effectué sur la rigidité de la caisse de résonance comme sur le principe de l’évent à profil d’expansion modélisé par ordinateur. Non seulement, il rejoint l’ensemble à l’abri de toutes questions, mais se montre très fluide et détaillé. Ici, KEF marque des points par rapport à ses concurrentes par ce mélange de fermeté et de définition. 

CD-damien-guillon-cantates-bwv-170-35Nous sommes ensuite passés à un autre superbe disque du chanteur Damien Guillon et son ensemble Le Banquet Céleste interprétant des Cantates et Sonates BWV 170 & 35 de JS Bach (fichier Qobuz Studio Masters). La voie de ce contre-ténor français, libre et riche dont chaque intonation est parfaitement reproduite, rejoint un ensemble instrumental de très haute qualité. La focalisation précise, la profondeur du champ, auxquelles s’ajoutent les réverbérations de ce lieu d’enregistrement rendent incontestablement cette interprétation de JS Bach très vivante. L’orgue est majestueux, puissant, remplissant la scène sonore parfaitement. Les détails du toucher du clavier du musicien, la puissance des tuyaux comme la tessiture large de cet instrument sont bien rendus et ce malgré la taille de ces enceintes. L’image stéréophonique privilégie la profondeur des plans sonores à celle de la largeur, même si ces LS50 remplissent agréablement l’espace situé entre elles.

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CD-Avishai-Cohen-Seven-SeasRestait à tester les capacités de dynamique, de transparence des LS50. Nous sommes donc passés à l’écoute du disque CD «Seven Seas» d’Avishai Cohen. L’introduction, très courte, avec piano, basse et percussions s’annoncent fièrement sans aucune confusion. Très beau mordant des coups de baguettes sur les cymbales, clochettes cristallines, mais sans brillance comme si nous leur demandions de rester toujours mesurées. Un mauvais mariage avec une électronique qui irait dans le même sens, pourrait aboutir à un ensemble un peu triste, autant le savoir avant l’achat de ces enceintes. En revanche, nous avons pu déguster les qualités de dynamique de ces enceintes. Ca pousse fort, très fort sans aucun effet de tassement même à fort niveau. Le grave est propre, net, avec de la matière et du détail.

Les KEF LS50 comparées aux légendaires LS3/5A

Nous nous sommes ensuite amusés à les comparer aux modèles LS3/5a que nous possédons et autant le dire tout de suite, nous ne sommes pas du tout dans la même approche sonore. Il peut arriver qu’un modèle nouveau ou un modèle hommage aille dans le même sens, avec des améliorations nettes, là ce n’est pas du tout le cas. Ces deux enceintes montrent des qualités qui s’avèrent souvent à l’opposé. Les LS3/5a conversent leur «joliesse», leur côté hyper attachant qui se fait au détriment d’un bas du spectre dès fois poussif dès qu'on l’entraîne dans ses retranchements, et au détriment aussi, d’un haut du spectre parfois trop lumineux, en tout cas moins précis qu’avec les enceintes testées aujourd’hui. Les Kef LS50 gagnent très nettement sur le terrain de la dynamique générale, sur le terrain aussi de l’image 3D, sur les voix par exemple, sur le grave aussi, plus défini et enfin sur la puissance admissible de l’ensemble. Mais nous comprenons parfaitement que les LS3/5a brillent et brillerons encore longtemps dans les cœurs de ses admirateurs, même si pour en tirer le meilleur, les moyens (électronique, câbles, pieds, placement dans la pièce et surtout niveau d’écoute) doivent être choisis avec précaution. Les limitations des LS3/5a font parties de leurs caractères intrinsèques, et de toute façon, tout leur est pardonné depuis bien longtemps. Alors que les passionnés de ces enceintes se rassurent, les remplaçantes de leurs "boîtes à chaussures et leurs cousines" ne sont pas encore de ce monde.

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Conclusion

Alors, que conclure ? Ces KEF LS50 font l’effet d’un vieux whisky irlandais bu bien assis dans un fauteuil profond : de la tranquillité, de la sérénité et du confort d’écoute. Mais attention à l’eau qui dort, il leur suffit de peu pour qu’elles déversent des flots de sonorités nerveuses et impulsives. Ce sont en revanche des enceintes auxquelles il faudra accorder du temps pour bien les apprécier, car KEF a manifestement opté pour un certain parti pris. A défaut de plaire immédiatement avec des qualités comme de la brillance dans le haut, des rondeurs bien plaisantes dans le bas, ces LS50 sont moins enjôleuses et demandent que l'on s’y habitue.

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Spécifications techniques

  • Taille du haut-parleur Uni-Q :
  • Réponse en fréquence : 47 Hz – 45 kHz (-6 dB) et 79 hz – 28 kHz (-3 dB)
  • Fréquence de coupure : 2.2 kHz
  • Sensibilité : 85 dB (2.83 V/1m)
  • Niveau de sortie max : 106 dB
  • Dimensions : 302 x 200 x 278 mm
  • Poids : 7.2 kg
  • Prix : 500 € la pièce

Plus d'infos : www.kef.com

NDLR : La KEF LS50 a déjà reçu de nombreux prix de la presse internationale et française et notament le prix EISA de la meilleure enceinte de bibliothèque de la saison 2012/2013.

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