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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : nouvelle fournée de concertos de violon vivaldiens à l'aune de la modernité

Vivaldi Concerti per Violino 9

  • ''Concerti per violino Vol IX « Le nuove vie »''
  • Antonio Vivaldi : concertos pour violon RV 283, RV 365, RV 194, RV 211, RV 346, RV 281
  • Boris Begelman, violon
  • Concerto Italiano, dir. Rinaldo Alessandrini
  • 1 CD Naïve / Vivaldi Édition vol 67 : OP7258 (Distribution : Believe Group)
  • Durée du CD : 73 min 04 s
  • Note technique : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orange (5/5) 

Le Neuvième volume des concertos de violon de Vivaldi est placé sous le signe de la modernité. Boris Begelman, 1er violon du Concerto Italiano, et le chef Rinaldo Alessandrini présentent six pièces tardives dans sa production, ajoutant un nouveau fleuron à l’Édition complète du label Naïve.

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Compositeur prolixe, Antonio Vivaldi a toujours su s'adapter à son temps. Et en fonction de l'évolution du goût, s'astreindre à un indispensable renouvellement. Les années 1725 marquent un tournant dans sa production concertante vers un allègement des textures et la recherche d'une virtuosité en adéquation avec les nouvelles voies véhiculées par la vogue de l'opéra. Il les fait siennes dans l'écriture de ses concertos de violon tardifs en adoptant des solutions formelles qui en renouvellent l'intérêt. Loin de se ressembler, et pourtant immédiatement reconnaissables de la patte du Prete rosso, ces œuvres sont aussi différentes qu'est sans limite l'inventivité de l'inspiration de leur auteur. La brassée des six concertos proposés dessine ces ''Nuove vie'', ces horizons nouveaux. Ainsi du Concerto RV 283 en Fa majeur et ses extravagances quasi théâtrales caractérisant un Allegro en fanfare et d'une inépuisable fantaisie dans lequel broche avec panache le soliste, ou un finale ébouriffant du violon et sa cadence infernale, ce qui tranche avec un Largo e spiccato, nocturne et mystérieux par ses pizzicatos dans le ritornello. Le Concerto RV 194 en do majeur, malgré sa brièveté, dispense légèreté et brillance, en particulier au finale et son rythme de gigue, alors que le Largo médian offre un solo lyrique comme improvisé.

On admire la luminosité du Concerto RV 346 en La majeur dans la partie soliste du premier mouvement alignant trois épisodes, le premier lyrique, le deuxième arpégé et le dernier évoluant dans les sphères suraiguës. Le Presto conclusif est éblouissant dans les combinaisons instrumentales et sa progression irrésistible. C'est de marqueterie orchestrale subtile dont est paré le Concerto RV 365 en Si bémol majeur, faite d'une broderie serrée, singulièrement au Largo, conçu comme un arioso expressif d'où émerge le violon pour un soliloque quelque peu mélancolique. Autre manière que celle cultivée dans le Concerto RV 211 en Ré majeur et la somptuosité de son introduction solennelle, à la française, dans laquelle s'inscrit le soliste en des figures variées et contrastées jusqu'à une cadence comme improvisée. Suit un Larghetto, moment de grâce sur un rythme de sicilienne, avant un finale d'un élan irrépressible alliant douceur et force dans les tutti. Le Concerto RV 281 en Mi mineur est plus introspectif, pour ne pas dire sombre, par un contrepoint marqué des cordes graves à l'Allegro initial, où le violon se cale avec aisance non sans fièvre. Le Largo est là encore quasi vocal et le finale, qui reprend d'abord ce chant expressif, se fait de plus en plus rapide avec les mêmes sauts de dynamique qu'au premier mouvement.

Boris Begelman rejoint le formidable groupe de violonistes de l’Édition Vivaldi, dont en dernier lieu Julien Chauvin pour le volume VIII ''Il teatro''. Il domine le sujet haut la main grâce à la sonorité lumineuse de son instrument, copie d'un Guarneri del Gesù, et à un style baroque enviable qui lui vaut de travailler avec les maîtres du genre et leurs ensembles phares comme le Concerto Italiano dont il est le Ier violon. Les mouvements rapides frappent par le raffinement des traits les plus exigeants en termes de technicité de coups d'archet. Tandis que les mouvements centraux sont empreints d'une souple grâce mélodique. La complicité avec ses pairs et le chef Rinaldo Alessandrini est d'évidence. Et ce d'autant que la formation est réduite à une dizaine de musiciens qui sonnent pourtant comme s'ils étaient 50, mais avec une clarté et une immédiateté étonnantes.

La prise de son, dans un palais italien et une acoustique généreuse, offre un parfait équilibre entre soliste et tutti comme un indéniable relief.

Texte de Jean-Pierre Robert          

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