Hegel D50 : un convertisseur numérique-analogique haut de gamme à la sauce scandinave

Bien qu'Hegel soit moins présent sur le marché des convertisseurs dédiés (qui n’assurent que cette fonction) depuis la commercialisation d'appareils modernes comme ses récents tout-en-un de la série H, à l'instar du H190v, le fabricant n’a pas totalement déserté cet univers. Justement, le D50 est entièrement dédié à cette tâche. Ce convertisseur numérique-analogique haut de gamme s’adresse avant tout aux puristes. Mais sa part de mystère reste un peu trop importante à notre goût.

Sobriété premium

Esthétiquement, le D50 reprend presque à l’identique le design de certains appareils du catalogue d'Hegel, comme le préamplificateur P30A, le lecteur CD Viking, ou encore le bloc mono High-End H30A. Très sobre, ce DAC présente un châssis intégralement en aluminium brossé, dont la pièce maîtresse est évidemment la façade légèrement stylisée (caractérisée par une encoche centrale), taillée à partir d’un unique bloc d’aluminium. L’appareil repose sur trois pieds, également en aluminium, avec une base en caoutchouc.

Sans être immense, le D50 n’est clairement pas le convertisseur le plus discret du marché puisqu'il mesure tout de même 430 x 305 x 99 mm pour 6,6 kg.

Connectique presque parfaite

Qui dit DAC haut de gamme dit forcément connectique fournie, y compris certaines prises un peu exotiques. L’Hegel D50 n’est pas parfait sur ce point, dans la mesure où il est par exemple dépourvu d’entrée HDMI eARC, ce qui devient un défaut en 2025, ou encore d’interface I2S en HDMI, ce qui n’est pas forcément un luxe à ce niveau de prix.

Nous avons ainsi droit à un port USB-B, deux prises optiques Toslink, une entrée S/PDIF BNC, une entrée S/PDIF RCA et une interface AES/EBU en XLR. Rien de surprenant pour les sorties, avec un duo RCA + XLR, malheureusement à tension fixe et non variable.

Mystère et jusqu’au-boutisme

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Hegel délivre un discours technique atypique. En effet, le constructeur ne communique tout simplement aucune précision sur la puce/module dédiée à la conversion, ni même sur la technologie employée (Delta-Sigma ou R2R). À l’inverse, le constructeur s’épanche sur des points plus ou moins secondaires.
Première bonne idée, l’étage de conversion est placé sur une carte indépendante du reste du circuit, surélevée par rapport aux autres circuits afin de réduire le bruit et les interférences, selon les dires de la marque. Autre particularité, les pistes des circuits imprimés sont arrondies sur les coins, afin de "minimiser les chutes d’impédance et réduire les radiations".

Hegel précise également que ce DAC utilise pas moins de trois horloges, dont l’une spécialement dédiée aux flux S/PDIF entrants, et que tous les signaux sont reclockés avant conversion. Nous ne disposons pas de plus amples détails sur cette partie, mais il pourrait tout simplement s’agir de l’intégration de boucles à verrouillage de phase, technologie qui élimine la problématique du jitter pour les signaux entrants (mais, en contrepartie, génère son propre jitter).
Concernant la compatibilité de l’appareil, celui-ci peut prendre en charge les flux PCM jusqu’en 32 bits/384 kHz (USB), ainsi que le MQA 8X. À l’inverse, la compatibilité DSD n’est visiblement pas assurée de façon native, puisque même l’interface USB reste en DoP (DSD Over PCM).
L’alimentation n’est évidemment pas en reste. Elle s'appuie sur deux transformateurs toriques, abrités dans des compartiments en acier et éloignés des composants les plus sensibles. Le premier transformateur se charge des processus numériques les plus bruyants ainsi que des fonctions secondaires comme la mise en veille tandis que le second assure l’alimentation des étages analogiques et la conversion en elle-même.

Si l’Hegel D50 affiche un prix à la hauteur de ses ambitions, 4900 euros, nous aurions aimé avoir un peu plus de détails techniques. Malgré une certaine débauche de moyens, difficile d'affirmer que cet appareil fait rêver.

Spécifications Hegel D50

• Type : convertisseur numérique-analogique
• Compatibilité : PCM jusqu’en 32 bits/384 kHz, DSD256 (DoP), MQA 8X
• Entrées : 1x USB-B, 2x ports optiques Toslink, 1x S/PDIF RCA, 1x S/PDIF BNC, 1x AES/EBU en XLR
• Sorties : 1x RCA stéréo, 1x XLR stéréo
• Niveau de sortie : 2,5 V en RCA et en XLR
• Réponse en fréquences annoncée (pas de précision de mesures) : 0 Hz – 100 kHz
• Rapport signal/bruit (pas de précision de mesures) : >100 dB
• Bruit de fond : <150 dB
• Distorsion harmonique totale (pas de précision de mesures) : <0,0002%
• Consommation : <20 W en marche, <0,5 W en veille
• Dimensions : 430 x 305 x 99 mm
• Poids : 6,6 kg
• Prix : 4900 euros

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