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La Voix de son Maître change de maître : le disquaire britannique HMV passe aux mains du canadien Sunrise

HMV logo

Malmené par un marché qui fait la part belle à la musique dématérialisée, le célèbre disquaire britannique HMV a dû se mettre en faillite en décembre dernier, pour la seconde fois en six ans. Le cabinet KPMG, nommé administrateur, a mené à bien sa mission en trouvant un repreneur : le groupe canadien Sunrise. Ce dernier sauve une partie des enseignes de HMV, préservant ainsi presque 1500 emplois. Hélas, il ne s’agit que d’une partie de l’empire HMV, puisque 27 points de vente n’échapperont pas à une fermeture. 

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L’enseigne britannique HMV est emblématique dans de nombreux pays. HMV signifie His Master’s Voice – la voix de son maître en français. C’est de ce nom qu’est né le célèbre logo de HMV, arborant un chien qui écoute un gramophone. Le premier magasin de l’enseigne avait ouvert ses portes à Londres en 1921. Dans un contexte bien différent du marché actuel, HMV avait su prospérer et se développer, ouvrant de nombreux autres magasins, dans lesquels étaient distribués de la musique, des films, ainsi que des jeux vidéo. La dépêche AFP annonçant le changement de main de HMV évoque "des difficultés financières persistantes sur fond de déprime du marché du disque et du DVD face à l’essor de l’écoute de musique en ligne". Le renouveau de l’engouement pour le vinyle n’aura pas suffi pour permettre à HMV de se redresser. Secouée par l’essor des ventes de musique en ligne, l’enseigne avait déjà fait faillite une première fois en 2013. 

La marque HMV préservée, de même que 100 magasins au Royaume-Uni

Le cabinet KPMG, qui avait été nommé administrateur de HMV déclaré en faillite, avait donc pour mission de trouver un repreneur. Ce sera donc Sunrise, un groupe canadien lui aussi spécialisé dans la distribution de biens culturels, en particulier de disques. Si le propriétaire de Sunrise (l’homme d’affaires Doug Putman) déclare vouloir répliquer le succès qu’il connaît au Canada en proposant des "contenus physiques diversifiés", la marque HMV sera préservée.

Ce rachat, dont le montant n’a pas été dévoilé, permet de sauver 100 magasins et 1487 emplois. Hélas, quelques 27 points de vente fermeront tout de même, entraînant 455 licenciements. 

Sunrise va surfer sur la mode du vinyle

Le propriétaire de Sunrise, Doug Putman, entend justement surfer sur la vague de ce qu’ON Mag a souvent appelé dans ses colonnes le "vinyl boom". Il l’a déclaré lors d’une interview accordée à la BBC : c’est sur la vente de vinyles qu’il compte mettre l’accent, ceux-ci étant très recherchés par les DJ et les connaisseurs. Et contrairement à certains analystes – d’ailleurs cités dans la dépêche AFP – qui pensent qu’il s’agit d’une mode passagère et que "ce contexte ne donne pas beaucoup d’espoir de voir la marque être encore là dans 10 ou 20 ans", Doug Putman y croit dur comme fer. Il assure que les gens aiment venir en magasin et continueront à le faire. Ils y trouvent en effet une ambiance, la possibilité d’échanger avec des vendeurs passionnés et connaisseurs. Il estime que venir en magasin est une expérience à part entière : "il y a tant de choses que vous obtenez dans un magasin que vous ne pouvez pas avoir en ligne" a-t-il déclaré à la BBC. 

Nous ne pouvons qu’espérer que l’expérience lui donnera raison. Nous nous souvenons avec nostalgie de nos virées d’étudiant au Virgin Megastore des Champs-Elysées le mercredi après-midi après les cours… oui, le magasin, c’était une expérience à part. Mais c’était aussi une autre époque. Et pour maintenir à flot une enseigne telle que HMV, il en faut des passionnés qui ne cèdent pas aux sirènes de la musique dématérialisée, des prix tirés vers le bas sur les sites de vente en ligne et de la livraison qui prend désormais moins de temps qu’il n’en faut pour se déplacer en magasin. Comme disent les britanniques, "wait and see"... 

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