Test Lindy HF-110 : un casque économique et customisable pour le studio ou la Hi-Fi
Après avoir découvert de très bons écouteurs pour monsieur et madame tout-le-monde, chez Lindy, nous nous tournons vers un casque plus spécifique, orienté studio, donc plus pour les pros du son : le HF-110. Ce dernier n'est plus tout jeune et existe depuis un bon moment au catalogue du fabricant, certainement depuis près de 3 ans. Curieusement pourtant, les tests le concernant sont assez rares sur la toile, encore plus en français. Il est grand temps de réparer cette injustice... et Slavi du blog KKSK s'y colle pour nous.
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Coté packaging, c'est toujours cohérent avec l'esprit de la marque : une grande boite cartonnée blanche, avec des caractères et graphiques en rouge et noir. Les détails techniques à profusion confirment l'orientation pro du HF-110. Pour ce produit, Lindy a choisi d'évincer le manuel : les informations essentielles se trouvent sur les cotés, comme les spécifications et la méthode de remplacement des coussinets.
A l'intérieur de la boite, nous trouvons une sacoche en tissus carrée, de taille assez importante, avec fermeture à double zip, et le logo de la marque imprimé en blanc. Et, bien protégé par une mousse dense, le casque, une paire de coussinets de rechange (identiques à ceux déjà montés), le câble de 3 mètres, ainsi qu'un adaptateur jack 6.35 à visser.
Un design original... et pourtant connu
Pris en main, le Lindy HF-110 est massif, et il pèse son poids. Niveau design, il est en tout point identique à la version fermée, moins chère, hormis la présence du grillage sur les coques. Le plastique, majoritaire, est mat, avec un revêtement "soft touch" caoutchouteux. S'il est vraiment doux au toucher, il est aussi plus sensible aux traces de doigts, ainsi qu'aux rayures. Les plus avertis trouveront aussi à ce casque une ressemblance assez prononcée avec d'autres modèles sur le marché, en général bien plus chers, mais pas forcément meilleurs. L'allure générale du casque rappelle aussi l'un des anciens "flagship" d'une célèbre marque allemande... je vous laisse deviner !
Les coques, mobiles à la verticale pour plus de confort, sont tout simplement énormes. Et pourtant, elle n'abritent "que" des transducteurs de 42mm, à bobine de type CCAW tout de même, censée permettre un débattement plus précis et rapide de la membrane grâce à un poids de bobine réduit.
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Une finition sérieuse, pro, et pratique
Sur les cotés de l'arceau, le sens d'écoute est identifié par une couleur. Cependant, le plastique étant mat, ces indications ressortent difficilement. Elles sont cependant reprises sur chaque fiche jack qui se branche au casque. L'arceau est composé d'une lame de métal gradué très fin. Il coulisse sans aucun mal, avec précision et fermeté. Le bandeau est correctement rembourré, mais curieusement, aucun logo n'y est apposé. En dessous, nous avons du tissus qui, à force d'utilisation, peut faire quelques bouloches.
La finition extérieure est donc sans grand reproche. Par contre sur la face interne de l'arceau, si les quelques vis apparentes sont normales, il est dommage d'avoir laissé les mâchoires des glissières aussi visibles.
Pour ce qui concerne les coussinets, leur qualité est exemplaire, et totalement en accord avec les coques énormes : leur forme ovale et large contribue à englober totalement et surtout parfaitement l'oreille. La matière est connue, il s'agit de cuir de protéine synthétique. Mais cette-fois-ci, contrairement à ce qui est proposé d'habitude, les coussinets sont bien plus doux et agréables sur la peau, avec un contact impeccable. Amovibles, ils peuvent être changés par une manipulation très simple en les tournant sur eux-mêmes : ils se décrochent avec leur support plastique duquel on peut les enlever alors facilement.
Passons au câble, amovible. Très long (3 mètres), noir et mat, il est typiquement orienté studio par son épaisseur et sa robustesse. Les fiches jack sont de très bonne qualité, que ce soit coté écouteurs ou appareil : longues et plaquées or, 3.5 mm, celles qui se branchent au casque sont colorées comme sur l'arceau. Cela évite de se tromper de sens. Et une fois branchés, ça ne bouge pas, c'est du costaud. Coté source, la fiche jack est à vis, ce qui est idéal pour avoir une connectique parfaite en 6.35 mm, avec l'adaptateur fourni.
Reste enfin la sacoche de transport, à double zip. Munie d'une poignée, avec son intérieur en mousse très dense, elle protègera très bien l'ensemble durant le transport. Les mousses se décomposent en 3 parties et sont entièrement amovibles. Une fois l'intérieur enlevé, la sacoche perds forcément de sa rigidité. Cependant, elle n'en reste pas moins pratique, et offre une grande polyvalence. Cette sacoche n'est pas sans rappeler celles fournies par Beyerdynamic, généralement en similicuir.
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Et à l'écoute?
Pour cette session d'écoute, le branchement sur un ampli casquede qualité est de rigueur. Néanmoins, j'ai également utilisé un FIIO X3 II, sachant que ce DAP (Digital Audio Player) est tout à fait capable de piloter le HF-110. Par ailleurs, pour apprécier pleinement le casque Lindy, le silence est fortement recommandé. Même si je me suis amusé à le tester dans un bureau, un environnement Hi-Fi et en mode sédentaire lui conviendra beaucoup plus. Cela m'a permis de constater néanmoins que son isolation phonique à moyen volume est plutôt bonne, permettant d'apprécier sa musique sans trop être gêner par les bruits extérieurs. Ceci dit, l'exercice est risqué puisque le son est clairement audible par l'entourage, même à 4 mètres...
Durant ma première écoute, j'ai surtout noté un bel l'équilibre, dénué de toute agressivité. Cependant, j'ai ressenti comme un léger manque de précision qui s'est manifesté par quelques chuintements, masquant au passage quelques fréquences. De même, le Lindy HF-110 ne m'a pas semblé très à l'aise lors d'une profusion de sonorités, chose que l'on rencontre fréquemment sur certains morceaux rock par exemple. C'est quelque chose qui peut nous faire passer à coté de certains détails, même si dans la globalité, nous sommes bien servis. Les voix sont légèrement centrées, le son général semble un peu éloigné. Par son ouverture, la séparation et les placements sonores m'ont semblé corrects.
Lors du passage au FIIO X3 II vers un ampli casque de plus haute qualité, le gain est perceptible, même s'il ne transforme pas la sonorité du casque.
Un rodage quasi-obligatoire
Après plusieurs jours d'utilisation, le son a évolué de façon très positive. Il est resté toujours aussi équilibré, mais cette fois-ci rien ne semble prendre le pas en terme de fréquences. Les aigus ne sont plus aussi présents, et le gain en précision est léger, mais suffisamment perceptible. L'évidence est là : ce casque ne présente donc pas de coloration particulière, ce qui est idéal pour l'utiliser dans un environnement professionnel. Cela dit, pour une écoute plaisir, cette neutralité a un défaut : elle contribue à accentuer ce manque de chaleur et de personnalité qu'on pourrait lui reprocher. Effectivement, plus on l'écoute, plus le manque de punch se fait sentir... ce petit plus coté basses qui pourrait nous faire taper du pied. Du coup, on a tendance à augmenter le son, en particulier sur des morceaux entraînants. Force est de constater que ce casque Lindy est conçu à la base pour le travail et l'analyse du son.
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En terme de confort, si le poids n'aura jamais été un problème durant toute mon utilisation (le bandeau le répartit de façon optimale), la pression exercée sur les écouteurs est très importante : l'enlever, c'est comme retirer sa tête d'un étau. Cela se manifeste en général après au moins 30 minutes d'utilisation, ce qui est un peu contradictoire avec son orientation studio. L'arceau étant robuste, il sera possible de l'écarter un peu.
Des coussinets velours... qui changent la donne
Ne pas parler de ces coussinets compatibles et non officiels aurait été une grave erreur. En effet, ils changent le confort et la sonorité du casque, le rendant légèrement moins analytique. Globalement, les basses sont un peu plus tendues et les aigus semblent aussi mieux contenus et définis. La précision semble s'améliorer également. On retrouve donc un peu de chaleur dans le rendu global du casque, sans trop altérer sa neutralité. C'est dans cette configuration que lindy HF-110 me semble le plus adapté à une écoute plaisir, et bien au dessus de son frère le HF-100, pour l'ensemble de sa prestation sonore.
Coté confort, ça s'améliore aussi. Ces coussinets sont un peu plus fermes et le velours très agréable sur la peau, proche de ce que peut procurer la matière d'une serviette de bain par exemple. L'allure générale du casque s'en trouve aussi modifiée. Si vous étiez tenté par l'aventure, sachez simplement que ces coussinets sont très justes : il faudra faire preuve de patience et de dextérité pour les enfiler sur le support d'origine. Il va de soi que répéter cette opération ne serait pas recommandable.
Et pour conclure...
Quelle est la cible de ce casque ? Tout d'abord les professionnels, pour une utilisation en studio par exemple, où il aura finalement toute sa place. Mais il faudra faire quelques concessions sur le confort, et l'utiliser avec un soin particulier. Ensuite aux amateurs avertis, et ceux qui souhaitent un casque sédentaire à la restitution fidèle avant tout, et la moins colorée possible. Doté d'une impédance assez modeste en comparaison à d'autres matériels pro, il pourra se contenter d'un simple lecteur audio digne de ce nom, avec lequel il sera déjà bien à son aise. Après quelques temps de fonctionnement, l'utiliser par là suite avec un ampli casque HIFI qualitatif permettra d'en apprécier tout le potentiel. Suffisamment juste, ouvert et musical, ce HF-110 devrait enfin s'exprimer pleinement. Néanmoins, si l'on se focalise uniquement sur l'aspect écoute plaisir, pour parachever sa transformation vers quelque chose d'encore plus musical, lui adjoindre des coussinets velours optionnels et compatibles sera le nec plus ultra. Pour conclure, nous avons là un casque intéressant, abordable et customisable, pour particuliers ou professionnels.
Plus d'infos : www.lindy.fr
Le casque Lindy HF-110 décortiqué
Spécifications officielles :
- Modèle : HF-110 (20375)
- Type : circum-auriculaire, ouvert, mousses interchangeables.
- Écouteurs : 42 mm, aimants au Néodyme et bobines CCAW
- Réponse: 10 Hz - 26 kHz
- Impédance : 64 Ω
- Sensibilité : 98 dB +/- 3dB à 1 kHz pour 100 mV
- Distorsion : <0,2% sous 1 kHz
- Puissance admissible : 100 mW
- Câbles : amovible, 3 mètres, fiche jack droite de 3.5 mm, plaqué or, avec adaptateur 6.35 à vis
- Accessoire fourni : sacoche de transport en tissu, rembourrée
- Prix : 109 €
Ce que j'ai aimé :
- le rendu sonore, équilibré et spacieux, sans agressivité
- la finition globale
- l'arceau en métal, gradué et précis
- les coussinets larges et doux, avec la possibilité de les changer facilement
- le câble amovible, par canal, et coloré pour ne pas se tromper
- la garantie LINDY : 2 ans
Ce que j'ai moins aimé :
- la pression assez importante de l'arceau, limitant son utilisation
- la finition intérieure des mâchoires
- aucun câble court pour une utilisation sur un DAP par exemple
- aucun velcro de maintient du câble, permettant son enroulement ou son rangement
Notre avis
- Confort : (3/5)
- Qualité de fabrication : (4/5)
- Polyvalence : (3/5)
- Son : (4/5)
- Intérêt : (3,5/5)