Six jours : un polar ténébreux dans les brumes du Nord (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Nord de la France, 2005 : Malik, inspecteur de police, assiste impuissant à la mort d'une enfant suite à un kidnapping. En charge de l'enquête, il échoue à retrouver le meurtrier. Dix ans plus tard, sans élément nouveau, sans trace d'un dangereux criminel qui court toujours, l'affaire s'apprête à être classée définitivement. Mais quand de nouveaux faits en lien avec l'affaire se révèlent, Malik entame une course contre la montre dans l'espoir de résoudre l'enquête avant l'expiration du délai de prescription. Dans six jours. C'est le temps qui lui reste pour retrouver le coupable.

>>> ACHETER SUR AMAZON
- LE DVD

LA SUITE APRÈS LA PUB

Titre original : Six jours
Support testé : Blu-ray
Genre : thriller
Année : 2025
Réalisation :Juan Carlos Medina
Casting : Sami Bouajila, Julie Gayet, Philippe Résimont, Gilles Cohen, Anne Azoulay, Dimitri Storoge, Yannick Choirat, Manon Azem, Marilyne Canto
Durée : 1 h 36 mn 55
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 2,39/1
Sous-titrage : français
Piste sonore : DTS-HD MA 5.1 français
Bonus : aucun
Éditeur : M6 Vidéo SND

Commentaire artistique

Six jours est le remake du thriller sud-coréen Montage (Mongtajoo) réalisé en 2013 par Jeong Gueu-seop et déjà objet d’un remake indien Te3n en 2016. Le film, réalisé en 2024 et troisième long métrage de Juan Carlos Medina, a été coécrit par Denis Brusseaux, Guillaume Mautalent et Juan Carlos Medina. Comme le polar coréen, Six jours est un film ténébreux par son sujet et par son ambiance, celui d’une enquête de longue durée menée par l’inspecteur Malik (Samir Bouajila) dans les paysages humides et nocturnes du Nord de la France entre Lille et Roubaix. Obsédé par le passé, il doit résoudre une affaire de kidnapping avant sa prescription impliquant Anna (Julie Gayet), riche architecte et mère d’une fillette tuée dix ans plus tôt, qui crie vengeance. Faire un remake, pourquoi pas ? Vu que le film sud-coréen est inédit en France et que Juan Carlos Medina est un cinéaste aux racines multiples (France, USA, Espagne) ayant notamment dirigé plusieurs séries. L’idée du film lui a été fournie par des producteurs et le réalisateur a vu une opportunité de diriger un film entièrement français sur les épineuses questions des rapports entre justice, police et vengeance individuelle. Avec l’aide d’un professionnel de la BRI, l’intrigue a gagné en réalisme dans la reconstitution des actions de l’unité spécialisée dans les enlèvements. Le scénario rigoureux tient compte de la prescription des infractions graves et situe l’origine de l'affaire en 2005 lorsqu’elle n’était que de dix ans en France (depuis 2017 elle est passée à 30 ans). Si les influences dans Six jours sont multiples (Park Chan Wook, Bong Joon Ho, Alfred Hitchcock, Brian de Palma, David Fincher), son auteur précise que c’était « l’occasion de faire un polar français à la Melville », d’où ce policier taiseux, ces personnages sans illusions et cette atmosphère épurée, presque schématique, avec des décors à la dimension symbolique (Digue du Braek à Dunkerque, Vieille bourse de Lille). Cette mise en scène impressionniste est séduisante, d’autant que le suspens de l’intrigue est loin d’être celui d’un compte à rebours tragique puisque le récit rebondit de plus belle après le délai écoulé ! Et la sempiternelle question du Bien et du Mal, abordé ici avec sensibilité, est toujours un argument dramatique de choix. Si Samir Bouajila, omniprésent, incarne à merveille un policier désabusé prêt à se marginaliser pour faire triompher la justice, Six jours ne développe pas assez ses personnages secondaires : Frank (Philippe Résimont), le chef de la BRI (Gilles Cohen) ou la cheffe de la brigade Le Goff (Marilyne Canto). Seule Julie Gayet hérite du rôle plus complexe d’Anna, pendant féminin essentiel au personnage de l’inspecteur. Bien que nourri de tous les ingrédients du polar noir (personnages ténébreux, décors suggestifs, actions spectaculaires), Six jours reste néanmoins en deçà de son potentiel dramatique, même s'il réussit à conserver l’attrait d’un suspens efficace.

Commentaire technique

Image : copie HD, définition et piqué limités par le support DVD (tournage numérique avec caméra Arri Alexa 35), usage d’optiques des années 70 par le directeur photo Renaud Chassaing pour obtenir des images adoucies et typées, voire brumeuses, tournées souvent de nuit, basses lumières assez détaillées et non bouchées, noirs soutenus, étalonnage froid, colorimétrie aux teintes naturelles froides et tons saturés

LA SUITE APRÈS LA PUB

Son : mixage français 5.1, voix claires, excellente dynamique sur les nombreuses scènes d’action (cascade, automobile, foule) et sur la musique suggestive de Johan Söderqvist, spatialisation ample aux effets surrounds appuyés et immersifs (poursuites), LFE efficace