Planète B : une science-fiction française au traitement original (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3/5) 

Synopsis

France, 2039. Une nuit, des activistes traqués par l'Etat, disparaissent sans laisser aucune trace. Julia Bombarth se trouve parmi eux. À son réveil, elle se découvre enfermée dans un monde totalement inconnu : Planète B.

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• Titre original : Planète B
• Support testé : Blu-ray
• Genre : science-fiction, thriller
• Année : 2024
• Réalisation : Aude Léa Rapin
• Casting : Adèle Exarchopoulos, Souheila Yacoub, Eliane Umuhire, India Hair, Marc Barbé, Paul Beaurepaire, Léo Chalié, Théo Cholbi
• Durée : 1 h 59 mn 11
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 franco-anglais
• Bonus : entretien avec Adèle Exarchopoulos, Souheila Yacoub et Aude Léa Rapin (16 mn 53) - court métrage Que vive l'Empereur de Aude Léa Rapin (2016, 25 mn 58)
• Éditeur : Le Pacte 

Commentaire artistique

Planète B, écrit et réalisé par Aude Léa Rapin, est un film de science-fiction franco-belge. Il a été tourné sur la Côte d’Azur (prison virtuelle) et dans la région Auvergne-Rhône-Alpes (base militaire). L’intrigue est centrée sur le duo de deux jeunes femmes, Julia Bombarth militante emprisonnée sur la Planète B et Nour, journaliste travaillant dans une base militaire et cherchant à dénoncer la dictature : elles sont incarnées par Adèle Exarchopoulos et Souheila Yacoub. Le scénario évoque dans un futur proche l’emprise de la technologie sur l’humain pour mieux l’asservir : un projet ambitieux de science-fiction assez inhabituel en France comme le souligne la réalisatrice (cf. bonus). Sans avoir les budgets des films d’anticipation américains, Planète B a pour challenge de se dérouler dans deux univers différents parallèles, un réaliste, l’autre virtuel, ce que la directrice de la photographie Jeanne Lapoirie a cherché à retranscrire visuellement. La dichotomie entre les deux univers est troublante car le monde virtuel utilise le décor d’un hôtel de Saint-Raphaël en bord de mer baigné de soleil alors que le monde futuriste a été évoqué en remodelant des bâtiments existants (campus numérique lyonnais). La présence d’éléments modernes comme un drone et un casque VR a bien du mal à simuler le futur technologique et il faudra se contenter d’un étalonnage complétement différent (chatoyant et lumineux) pour accepter le postulat que la prison (et tout ce qui s’y passe) est virtuelle. Dystopie au féminin interprétée par deux excellentes actrices et un jeune casting très prometteur, Planète B a de quoi séduire surtout que les films de SF ne sont pas légions dans l’hexagone : on appréciera sa condamnation louable de toute forme de totalitarisme, politiquement d’actualité, et la puissante sororité qui unie ses héroïnes très modernes. La réalisatrice dit s’être inspirée de l’excellent Punisment Park (1971) de Peter Watkins pour construire son univers carcéral futuriste. Dommage cependant que le scénario embrouillé et la forme visuelle peu explicite peinent à clarifier une intrigue assez confuse surtout dans ses séquences chocs au soleil d’un Éden virtuel peu convaincant. Cependant, malgré la simplicité des effets spéciaux et la juxtaposition trop répétitive des deux univers, Planète B aura l’intérêt de proposer, dans le genre, une approche hexagonale originale sur le futur sombre que nous prépare la techno-politique. Il ne faudra pas manquer en bonus le court-métrage Que vive l’empereur qui affirmait déjà en 2016 le talent indéniable de la cinéaste Aude Léa Rapin.

Commentaire technique 

Image : copie HD, excellente définition et très bon piqué sur les visages et sur les décors (tournage en numérique avec caméras Arri Alexa 35), très bon contraste plus naturaliste dans le monde réel et plus tranchés avec images aux éclairages rehaussés dans le monde virtuel, noirs soutenus et blancs parfois éclatants, étalonnage double avec colorimétrie différenciée : teintes nuancées naturalistes (monde réel) et couleurs vives aux tons hyper saturés (monde virtuel) 

Son : mixage franco-anglais 5.1, voix claires, superbe dynamique qui profite aux effets sonores nombreux (base militaire, prison virtuelle) et à la musique futuriste de Bernard Bonello, spatialisation efficace et immersive aux effets surrounds spectaculaires, LFE énergique 

Notre avis

Image : (4/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/fr/title/tt28636876/

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