Anora : une fin des illusions multi-récompensée (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : 



(3,5/5)
Synopsis
Anora, jeune strip-teaseuse de Brooklyn, se transforme en Cendrillon des temps modernes lorsqu'elle rencontre le fils d'un oligarque russe. Sans réfléchir, elle épouse avec enthousiasme son prince charmant ; mais lorsque la nouvelle parvient en Russie, le conte de fées est vite menacé : les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage…
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- Titre original : Anora
- Support testé : Blu-ray
- Genre : comédie dramatique
- Année : 2024
- Réalisation : Sean Baker
- Casting : Mikey Madison, Mark Eidelshteyn, Karren Karagulian, Yura Borisov, Vache Tovmasyan. Alexeï Serebriakov, Daria Ekamasova, Paul Weissman, Lindsey Normington, Emily Weider, Luna Sofía Miranda, Vincent Radwinsky, Brittney Rodriguez, Sophia Carnabuci
- Durée : 2 h 18 mn 47
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 2,39/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais, français
- Bonus : entretien avec Sean Baker et Samantha Quan (23 mn 17) - discussion autour de la scène d'introduction et la scène finale (12 mn 00) - la collaboration entre Sean Baker et Mikey Madison (9 mn 23)
- Éditeur : Le Pacte
Commentaire artistique
Récompensé par quelques 80 prix internationaux, dont la Palme d’or au Festival de Cannes, Anora, film écrit et réalisé par Sean Baker, a été encore couvert d’honneur aux Oscars avec cinq récompenses prestigieuses : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure actrice pour Mikey Madison, meilleur scénario original et meilleur montage ! C’est dire que le consensus sur l’importance de ce film est indéniable. Pour ce nouvel opus, Sean Baker, à qui l’on doit l’excellent The Florida Project (2027) et l’intéressant Red Rocket (2021), revendique des influences cinématographiques éclectiques telles que Jesús Franco, Soledad Miranda, Maurice Pialat, Federico Fellini, William Friedkin, John Landis, etc. Son scénario s’inspire aussi d’une histoire de mariée russo-américaine kidnappée et de ses travaux de montage de vidéos de mariage (2000,2001). Selon son auteur, le message d’Anora, qui se voudrait universel, a pour ambition de dénoncer la stigmatisation du travail du sexe, une position défendue habituellement par le cinéaste, et qui a bénéficié des avis éclairés d’une ancienne professionnelle, Andra Verhun. Le film achevé sera diversement apprécié par les travailleuse en question, certaines ont salué la modernité et la justesse de la représentation de leur emploi, d’autres ont jugé que le film véhiculait des stéréotypes sur leur oppression et leur salut. L’intrigue narre l’histoire d’Anora, dite Ani, jeune strip-teaseuse de Brooklyn, qui tombe amoureuse d’Ivan (Mark Eidelshteyn), le fils d'un oligarque russe. Mais leur mariage, loin du conte de fée attendu, vire au cauchemar quand les parents d'Ivan Nikolaï (Alexeï Serebriakov) et Galina (Daria Ekamasova) débarquent à New York pour faire annuler ce mariage. La mission est confiée à Toros (Karren Karagulian), le parrain d’Ivan, et à ses hommes de main Igor (Yura Borisov) et Garnyck (Vache Tovmasyan). Pour incarner Ani, Sean Baker embauche l’actrice Mikey Madison (Once Upon a Time... in Hollywood, 2019) qui devra apprendre le russe et dont la prestation de stripteaseuse passionnée est vraiment impressionnante. Le tournage dans Brooklyn et à Las Vegas a cherché à retrouver le style visuel des années 70 en privilégiant la technique vintage de la pellicule 35 mm et des objectifs rétros. Le décor de la demeure des parents d’Ivan est celui du manoir de Mill Basin (Brooklyn), ancienne propriété de l’oligarque Vasily Anisimov. Dans leur ensemble les critiques ont apprécié l’aspect romanesque à l’ancienne de l’intrigue et son contenu progressiste, insistant sur le jeu exceptionnel de Mikey Madison et sur le brio de la mise en scène oscillant entre le film d’auteur et le divertissement romantique sexy. Parfois improvisées (scènes du grill, du club de striptease), les séquences du film sont toujours empreint d’une forte dynamique émotionnelle, soutenue par la photographie suggestive de Drews Daniels et par les recherches sur les couleurs (décors, costumes) empruntée à Jean-Luc Godard et Pedro Almodóvar. Si la première partie du film est assez distendue, en insistant complaisamment sur les pratiques sexuelles des stripteaseuses, la suite est nettement plus fascinante entre le (faux) conte de fée, les illusions romantiques perdues et une comédie irrésistible lorsqu’interviennent les inénarrables hommes de main arméniens : jubilatoire, malgré une fin « intellectuelle » curieuse. Anora est une excellente comédie dramatique, habilement dirigée et impeccablement interprétée, sur la désillusion amoureuse, la fracture sociale et la prégnance du regard masculin (male gaze), dont on peut se demander néanmoins si la surenchère des prix reçus est bien justifiée.
Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition et piqué sans faille sur les textures et les gros plans (tourné en 35 mm avec caméra Arricam LT, Master Format 4K), contraste naturaliste aux images lumineuses, noirs profonds, étalonnage chatoyant chaud, colorimétrie vive aux teintes franches et tons saturés
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Son : mixage anglais 5.1, dialogues clairs au centre, excellente dynamique sur les ambiances (club, party) et sur la musique énergique de Matthew Hearon-Smith, spatialisation ample aux effets surrounds immersifs et efficaces (club, véhicules, trafic), LFE bien sollicités ; VF 5.1, claire et bien spatialisée, doublage crédible et bien intégré
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/fr/title/tt28607951/
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