Thelma & Louise 4K : un film culte en avance sur son temps (en UHD et Blu-ray)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Thelma est une ménagère qui s'ennuie, Louise est serveuse dans un café. Ensemble, elles quittent leur petite ville dans une Thunderbird 66 décapotable pour aller à la pêche pendant trois jours. Malheureusement, une rencontre fortuite avec un violeur ivrogne au langage ordurier transforme leur petite escapade tranquille en une fuite effrénée dans tout le pays…

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Titre original : Thelma & Louise
Support testé : UHD
Genre : drame
Année : 1991
Réalisation : Ridley Scott
Casting : Susan Sarandon, Geena Davis, Harvey Keitel, Michael Madsen, Christopher McDonald, Stephen Tobolowsky, Brad Pitt, Timothy Carhart
Durée : 2 h 09 mn 30
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 2,39/1 (HDR10, Dolby Vision)
Sous-titrage : français
Pistes sonores : DTS-HD 5.1 anglais, français
Bonus : SteelBook limitée avec l’UHD du film, le Blu-ray du film et un Blu-ray de bonus - livret (60 pages)
Bonus en VOST sur l’UHD : commentaire audio de Ridley Scott - commentaire audio de Susan Sarandon, Geena Davis et Callie Khouri - scènes coupées (VO et VOST, 40 mn 18)
Bonus sur le Blu-ray bonus: Le Regard de Ridley Scott par Gille Penso, présentation exclusive (49mn 47) - Redonner aux femmes leur dignité par Marion Guilloux, présentation exclusive (40 mn 29) - version alternative de la scène finale (VOST, 3 mn 42) - version alternative de la scène finale commentée par Ridley Scott (VOST, 3 mn 42) - Le Dernier Voyage, Making of (59 mn 44) - story-board de la poursuite finale par Sherman Labby (4 mn 38) - La Poursuite finale, du storyboard à l'écran, comparaison (4 mn 38)
Éditeur : BQHL Éditions

Commentaire artistique

Thelma & Louise est un film de Ridley Scott que le cinéaste a réalisé en 1991 entre Black Rain (1989) et 1492 Christophe Colomb (1992). À cette époque c’est un des grands metteurs en scène américain, auréolé par ses succès des années 70/80 (Duellistes, 1977, Alien, 1999, Blade Runner, 1982) mais qui vient d’enchainer les semi échecs de Traquée (1987) et Black Rain. Fort opportunément, en 1990, Callie Khouri lui confie son premier scénario qui renouvelle le genre du road-trip américain en le reconsidérant sous un angle exclusivement féminin avec ses deux héroïnes Thelma (Geena Davis) et Louise (Susan Sarandon) en fuite vers le Mexique depuis l’Arkansas. L’intrigue, saluée par un Oscar, est généralement analysée comme avant-gardiste en raison de son choix de défendre l’émancipation féminine avec ses personnages activement décidés à contrôler leur existence, jusqu’à l’issu ultime. A l’époque (cf. bonus), le récit, avec sa scène de viol et son final tragique, est mal accueilli par les producteurs hollywoodiens masculins. Seul Ridley Scott accepte de le produire (avec Mimi Polk Gitlin, Dean O'Brien, Callie Khouri) et finira par le réaliser en défendant le scénario, tel qu’il a été écrit, dans son intégralité (cf. bonus) et en respectant le thème inhabituel alors de l’héroïsme féminin… qu’il avait déjà défendu dans Alien. Il va pouvoir compter sur un casting très impliqué : si Michelle Pfeiffer et Jodie Foster envisagées font défaut, Geena Davis et Susan Sarandon, moins connues, seront les interprètes idéales de ces héroïnes aux personnalités dissemblables mais complémentaires. Côté masculin, Harvey Keitel incarnera l’enquêteur Hal Slocombe, un rôle subtil de policier sympathique qui veut accomplir sa tâche mais admire le courage des deux fuyardes. Darryl, le mari macho de Thelma, sera interprété savoureusement par Christopher McDonald et Jimmy, l’ami de Louise, par Michael Madsen, deux acteurs encore peu réputés, tout comme le jeune Brad Pitt (l’autostoppeur) alors en début de carrière. Photographié par Adrian Biddle, Thelma & Louise est tourné en Californie et en Utah dont les paysages évoquent ceux de l’Arizona. Savant mélange tragi-comique de genres, passant du Buddy Movie au policier et au western, le film donne une belle place à sa star automobile, la Ford Thunderbird 1966 décapotable conduite par les deux femmes. Lorsque le film sort aux USA, les avis sont très partagés, certains encensent son modernisme, d’autres condamnent son apologie de la violence (une position paradoxale dans le pays des armes à feu…). Le débat sera intense entre les tenants du féminisme, les antifascistes, les antiviolences, ceux qui contestent l’intrigue comme ouvertement anti-masculine et homosexuelle, etc. Pour toutes ces raisons Thelma & Louise est rapidement devenu un film culte dans la pop culture, lançant la mode du road-movie féminin largement référencé (cinéma, télévision, littérature, musique), et son contenu a, bien évidemment, gagné en ampleur depuis le mouvement #MeToo. Bref un film essentiel à redécouvrir dans cette belle édition UHD accompagnées de suppléments substantiels.

Commentaire technique

Restauration réalisée en 4K, à partir d’un scan 4K du négatif original 35 mm, supervisée par Ridley Scott.

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Image : copie UHD, 4K natif, excellente définition avec un bon piqué sur les détails et les gros plans, grain argentique respecté et discret (tournage en 35 mm avec caméras Arriflex 35-III, Panavision Panaflex Gold II, et Panavision Panaflex Platinum, Master Format 4K 2023), copie propre aux défauts visuels très minimes, gestion naturalise des éclairages en HDR 10, images lumineuses, basses lumières détaillées, noirs solides, étalonnage chaud, colorimétrie naturaliste aux teintes nuancées et tons saturés sans excès, compression sans anicroche

Son : mixage anglais 5.1, remix (Dolby Stereo au cinéma), dialogues toujours clairs au centre, excellente dynamique sur les ambiances (voitures, restaurants) et sur la musique enlevée d’Hans Zimmer, plus divers morceaux de Rock et Country et une chanson de Martienne Faithfull (« The Ballad of Lucy Jordan »), spatialisation ouverte aux effets surrounds efficacement distribués, LFE ponctuellement énergique ; VF 5.1, claire et dynamique, doublage très correct mais artificiel car mixé trop en avant