La Classe ouvrière va au paradis : un film engagé sur la névrose du travail (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : 



(4/5)
Synopsis
Lulù Massa, véritable stakhanoviste du travail, est ouvrier modèle : son rendement est cité en exemple par son patron. Les autres travailleurs ne voient pas d'un bon oeil ces cadences infernales, et il est détesté de ses collègues dont il méprise les revendications sur les conditions de sécurité au travail. Bercé par les rêves de la société de consommation entre son amie, son fils Arturo, sa voiture et sa télévision, Lulù réalise parfois la vanité de la vie qu'il s'impose. Alors qu'il se coupe un doigt accidentellement les autres ouvriers, par solidarité, se mettent en grève…
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- Titre original : La Classe operaia va in paradiso
- Support testé : Blu-ray
- Genre : drame
- Année : 1971
- Réalisation : Elio Petri
- Casting : Gian Maria Volontè, Mariangela Melato, Salvo Randone, Gino Pernice, Luigi Diberti, Donato Castellaneta, Giuseppe Fortis, Corrado Solari
- Durée : 1 h 55 mn 12
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85/1
- Sous-titrage : français, breton
- Piste sonore : Dolby Digital 2.0 monophonique Italien
- Bonus : combo en Version intégrale restaurée limité à 2000 exemplaires avec le Blu-ray du film et le DVD du film - livret « Elio Petri, cinéaste politique ? Plongée dans les luttes ouvrières » (24 pages) -Petri de la névrose à la schizophrénie par Aurore Renaut (2024, 36 mn 21) - bande-annonce originale (1971, 3 mn 31)
- Éditeur : Tamasa Distribution
Commentaire artistique
Palme d’or à Cannes en 1972, La Classe ouvrière va au paradis est le second film d’une trilogie des névroses (trilogia della nevrosi), débutée en 1970 avec Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (névrose du pouvoir) et achevée en 1973 avec La Propriété c’est le vol (névrose de l’argent). La Classe ouvrière va au paradis traite de la névrose du travail. Le film dresse le portrait de Lulu (Gian Maria Volonté), un ouvrier de longue date aux usines milanaises de B.A.N., et un as du rythme effréné qui sert de modèle stakhanoviste aux cadres de l’entreprise. Un accident va le priver d’un doigt et le fait basculer dans un syndicalisme de gauche radical qui va lui ouvrir les yeux sur la solidarité de ses camarades. Coécrit avec Ugo Pirro, La Classe ouvrière va au paradis traite sans détour de la condition sociale et ouvrière, de l’aliénation du travail à la chaîne et des cadences infernales, servi par l’interprétation exceptionnelle de Gian Maria Volonté, acteur politiquement engagé à l’égal d’Elio Petri. L’autre grand acteur du film est Salvo Randone qui incarne Militina, ancien ouvrier vivant à l’asile. Filmé dans une usine désaffectée de Novare, ce drame social bénéficie de la partition mémorable d’Ennio Morricone, compositeur fidèle de presque tous les longs métrages d’Elio Petri. Étonnamment La Classe ouvrière va au paradis a été mal interprété par la gauche italienne qui s’offusque de l’image corrompue que le film donne des syndicalistes et du peu d’estime accordée aux actions vaines des étudiants. Visiblement les critiques n’ont pas saisi le concept de la satire caustique violemment anticapitaliste qui se permet quelques séquences limite expressionniste pour mieux évoquer la prise de conscience progressive par Lulu de sa servitude. Pour ce film engagé, foncièrement symbolique, Elio Petri renforce les effets sonores souvent assourdissants de l’atelier que doivent supporter les ouvriers, un élément d’aliénation supplémentaire dans ce film qui traite d’un thème rarement vu au cinéma depuis Charlie Chaplin. Un grand film social engagé toujours aussi fascinant.
Commentaire technique
Le film avait fait l’objet en 2020 d’une restauration 2K effectuée à partir d’un interpositif 35mm par Studio Cine Rome
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Image : copie HD, version intégrale restaurée, bonne définition et piqué satisfaisant malgré une texture argentique assez présente (tournage en 35 mm, Master Format 2K), image propre, contraste sans excès aux images lumineuses avec des noirs soutenus, étalonnage chaud, colorimétrie réaliste aux teintes naturelles nuancées, tons saturés
Son : mixage italien 2.0 monophonique, dialogues clairs au niveau sonore élevé, excellente dynamique un brin excessive qui favorise intensément les effets sonores (travail de l’usine, mouvement de grève) et la musique omniprésente d’Ennio Morricone, pas de distorsion
Notre avis
Image : (4/5)
Mixage sonore : (4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/fr/title/tt0066919/
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