La Montagne du dieu cannibale : un film d’aventures exotiques pollué de séquences complaisantes (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Sur les traces de son mari disparu, Susan Stevenson pénètre dans la région la plus reculée de la Nouvelle-Guinée, la jungle hostile de Marabata, terrain de chasse privilégié des Pukas, une féroce tribu cannibale. Accompagnée de son frère Arthur, de l'aventurier Edward Foster et de quelques indigènes, elle affronte épreuves et dangers, avant que les Pukas ne se saisissent d'elle pour la donner en offrande à leur dieu affamé de chair humaine…

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Titre original : La Montagna del dio cannibale
Support testé : Blu-ray
Genre : horreur, gore
Année : 1978
Réalisation : Sergio Martino
Casting : Ursula Andress, Stacy Keach, Claudio Cassinelli, Antonio Marsina, Franco Fantasia, Lanfranco Spinola, Carlo Longhi, Luigina Rocchi
Durée : 1 h 42 mn 46
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 2,35/1 (Reversalscope)
Sous-titrage : français
Pistes sonores : LPCM 2.0 monophonique anglais, italien, français
Bonus : Digipack avec le Blu-ray du film (102 mn 46) et le DVD du film (98 mn 40) - Mort sous les tropiques, présentation du film par Curd Ridel (2024, 19 mn 26) - Dans la jungle, entretien avec Sergio Martino, réalisateur (VOST, 2024, 25 mn 08) - Sans trêve, entretien avec Claudio Morabito, caméraman (VOST, 2024, 12 mn 51) - La Grande Aventure avec Massimo Antonello Geleng, décorateur (2024, VOST, 53 mn 48) - diaporama d'affiches et photos (2 mn 30) - bande annonce originale (VO, 3 mn 52)
Éditeur : Artus Films

Commentaire artistique

La Montagne du dieu cannibale, réalisé par Sergio Martino en 1979, est le premier opus d’une trilogie dite « exotique » comprenant Le Continent des hommes poissons (1979), disponible en Blu-ray chez le même éditeur, et Le Grand alligator (1979). Les trois films sont construits sur le même principe d’une série B d’aventures aux péripéties nombreuses impliquant une jolie actrice, Barbara Bach pour les deux titres de 1979, et Ursula Andress dans La Montagne du dieu cannibale. L’actrice était instantanément devenue célèbre internationalement en apparaissant en 1962 dans un bikini blanc dans le premier opus de la saga James Bond. Outre sa sculpturale présence, si La Montagne du dieu cannibale est devenu un film culte, c’est aussi pour ses séquences chocs fleuretant avec le genre du film d’exploitation mondo (mondo movie), qui auraient été imposées par la distribution et dont le réalisateur semble se désolidariser aujourd’hui (cf. bonus interview) : des séquences répugnantes insistant sur le massacre réel d’animaux et des plans très complaisants semi-pornographiques (d’où une interdiction du film au moins de 16 ans). Il est vraiment dommage que ces adjonctions, inutiles à l’intrigue, dénaturent un film d’aventures exotiques plutôt bien ficelé, même si les stéréotypes raciste, entre blancs civilisés et sauvages anthropophages, abondent ! Le scénario coécrit par Sergio Martino et Cesare Frugoni s’inspire du roman d’Henry Ridder Haggard « Les mines du roi Salomon » et situe son action en Papouasie-Nouvelle-Guinée, même si le film a été tourné au Sri Lanka et en Malaisie pour les extérieurs et en studio à Rome. Toute la dernière partie du film relève en outre du genre cannibale mélangeant scènes gore et érotisme et devenu à la mode avec la sortie du Dernier monde cannibale (1977) de Ruggero Deodato. Si la star féminine, qui focalise l’attention et exécute ses cascades elle-même, est omniprésente, le casting de La Montagne du dieu cannibale réunit aussi l’acteur américain Stacy Keach, l’interprète fameux de Mike Hammer qui joue ici le professeur Edward Foster, et l’acteur italien Claudio Cassinelli qui sera l’explorateur Monolo. Claudio Cassinelli est l’acteur fétiche de Sergio Martino qui jouera dans les trois volets de la trilogie et dans d’autres films du cinéaste. Hormis ses séquences discutables ajoutées, La Montagne du dieu cannibale possède toutes les qualités d’un bon film d’aventures, une suite de scènes mouvementées et une très belle photographie en scope de Giancarlo Ferrando. La mise en scène classique manque toutefois d’ardeur et s’attarde trop longuement sur certaines séquences d’action, un comble pour un spectacle censé maintenir le suspense et captiver son public. Finalement un film excessivement démonstratif qui manque envergure artistique et que ses séquences révoltantes réservent uniquement à un public très averti.

Commentaire technique

Image : copie HD, belle définition et excellent piqué sur les gros plans et les textures mais variables selon les séquences, grain argentique homogène et discret (tourné en 35 mm Reversalscope 2 perforations, Master Format 2K restauré), copie propre aux défauts imperceptibles, superbe gestion du contraste pour une image toujours lumineuse aux éclairages vifs, noirs profonds, étalonnage chatoyant chaud, colorimétrie vive aux teintes éclatantes (nature, peau) et tons saturés

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Son : mixage anglais 2.0 monophonique, voix équilibrées bénéficiant d’une postsynchronisation soignée et claire, excellente dynamique sur les scènes d’actions (cascade, tribu) et sur la musique rythmée de Guido et Maurizio De Angelis, pas de saturation ; version italienne et française 2.0 monophoniques, claires, dynamiques, bons doublages assez bien intégrés