Il n'y a pas d'ombre dans le désert : romance dans le Néguev (en DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

À Tel Aviv, Ori croise par hasard Anna, une écrivaine française, lors du procès d'un ancien nazi. Il est bouleversé de reconnaître cette femme dont le souvenir le hante depuis qu'ils se sont follement aimés à Turin, 20 ans plus tôt. Mais Anna soutient qu'ils ne se sont jamais rencontrés. Peut-être qu'au milieu du désert, les choses deviendront plus claires…

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Titre original : Il n'y a pas d'ombre dans le désert
Support testé : DVD
Genre : drame
Année : 2023
Réalisation : Yossi Aviram
Casting : Valeria Bruni Tedeschi, Yona Rozenkier, Germaine Unikovsky, Jackie Berroyer, Meirav Shirom, Menachem Lang, Zohar Wexler, Margeaux Lampley, Alexander Aviram
Durée : 1 h 41 mn 17
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 2,39/1
Sous-titrage : français
Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 français/hébreu
Bonus : entretien avec Yossi Aviram (28 mn 13)
Éditeur : Blaq out

Commentaire artistique

Il n'y a pas d'ombre dans le désert, coproduction franco-israélienne, est, après La Dune (2014), le second film de fiction de Yossi Aviram, connu par ailleurs pour ses documentaires. Coécrit avec Valeria Bruni Tedeschi, qui incarne Anna à l’écran, cette romance dramatique s’inscrit dans le cadre très précis du procès d’un individu (incarné par Alexander Aviram) soupçonné d’être un ancien nazi très actif (inspiré du procès de John Demjanjuk en 1988) mais soutenu par sa petite-fille désemparée (Roni Alter). Les « retrouvailles » d’Anna et d’Ori (Yona Rozenkier), en marge de l’affaire judiciaire, sont liées aux témoignages de leurs parents qui symbolisent les comportements d’une génération soumise à l’héritage douloureux de la Shoah : Laszlo (Jacques Berroyer), le père d’Anna, qui voudrait esquiver le procès et Batya (Germaine Unikovsky), la mère d’Ori, qui tient à témoigner. Tout en définissant le profil psychologique de la génération d’après-guerre, Il n'y a pas d'ombre dans le désert utilise l’argument du procès pour nous inviter à découvrir deux protagonistes de la génération suivante qui peinent à exister pleinement et usent de l’échappatoire de l’imaginaire : ce que suggèrent habilement d’étonnantes séquences d’animation. D’une grande sensibilité, cette romance, improbable et ambiguë, va trouver son accomplissement dans le désert du Néguev, exutoire d’un amour qui a peut-être existé, car cette passion à l’origine turinoise est évoquée dans leurs écrits respectifs, comme absolument réelle selon Ori et très floue pour Anna. C’est donc dans le cadre naturel dépouillé et vierge du désert qu’elle pourra s’épanouir loin de tout impératif, notamment celui de l’interrogation sur la fiabilité de la mémoire qui parcoure toute l’intrigue. Si le thème est fascinant, le traitement de Il n'y a pas d'ombre dans le désert reste inégal. Toutefois la conjonction de la très belle photographie de Damien Dufresne et de la qualité de l’interprétation assure au film sa cohérence malgré la dichotomie apparente de sa narration (procès/shoah, enlèvement/désert), sa confusion assumée des sentiments et l’incertitude permanente de son propos.

Commentaire technique

Image : copie SD, bonne définition et pqiué correct compte tenu du support basse définition DVD (tournage numérique avec caméra Sony FX6), excellente gestion du contraste, image lumineuse mais bien nuancée en basse lumière, étalonnage et colorimétrie naturalistes, teintes réalistes et tons saturés sans excès

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Son : mixage franco-hébreu 5.1, dialogues clairs et centrés, excellente dynamique sur les ambiances et sur la BO (Winter Family, Xavier Klaine, Ruth Rosenthal et Olivier Robert), spatialisation naturelle aux effets surrounds immersifs mesurés, LFE ponctuel

Notre avis

Image : (3,5/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (2,5/5)
Packaging : (2,5/5)