La Trêve : Primo Levi adapté par Francesco Rosi (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : (3/5)
Synopsis
Janvier 1945. L'Armée rouge libère le camp d'Auschwitz que les Allemands ont abandonné dix jours plus tôt. Jeune chimiste italien, Primo Levi compte parmi les survivants. S'il pense embarquer dans un train de réfugiés en direction de l'ouest de l'Europe, il se retrouve avec plusieurs compagnons de voyage plus à l'est encore, en Russie, dans un centre de tri où il multiplie les rencontres, certaines insolites, d'autres beaucoup plus tragiques, le souvenir de la guerre n'étant pas près de s'effacer dans les mémoires, les âmes et les cœurs. Peu à peu cependant, la vie reprend le dessus, plus précieuse que jamais…
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- Titre original : La Tregua
- Support testé : Blu-ray
- Genre : drame, guerre, historique
- Année : 1997
- Réalisation : Francesco Rosi
- Casting : John Turturro, Rade Šerbedžija, Massimo Ghini, Stefano Dionisi, Teco Celio, Roberto Citran, Claudio Bisio, Andy Luotto
- Durée : 1 h 57 mn 40
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,66/1 Noir et Blanc et Couleur
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : LPCM 2.0 italien, français
- Bonus : livret « La vie à tout prix » (28 pages) - Primo Levi, pour ne pas oublier, entretien exclusif avec l'auteur et universitaire Philippe Mesnard (36 mn 56) - entretien avec l'historien du cinéma Jean Antoine Gili (28 mn 29)
- Éditeur : BQHL Éditions
Commentaire artistique
La Trêve est le dernier film de Francesco Rosi dont la filmographie engagée est rythmée d’œuvres phares. Cette coproduction, financée par divers pays, avait pour ambition d’adapter l’ouvrage majeur « La tregua » publié par Primo Levi en 1963. Ce chimiste devenu écrivain, y relate son périple de neuf mois semé d’épreuves séparant sa libération du camp d’Auschwitz III (Monowitz) par l’Armée Rouge la 27 janvier 1945 de son retour dans sa ville natale de Turin le 19 octobre de la même année. Entre ces deux dates, Primo Levi va être retenu dans le camp de transit soviétique de Staryïa Darohi (actuelle Biélorussie) puis entamer un voyage en train en compagnie d'anciens prisonniers italiens à travers la Pologne, la Biélorussie, la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie, l'Autriche et l'Allemagne ! Traumatisé par sa vie dans les camps de concentration, il veut en témoigner et publie en 1947 son recueil de poèmes « Si c’est un homme », mais c’est « La tregua » (La trêve) qui va le consacrer comme un écrivain reconnu. En décrivant son long périple de retour, Primo Levi évoque la traversée d’un Europe urbaine en ruines avec des campagnes étonnamment protégées et le trouble de ces prisonniers partagés entre le retour à la vie normale et la révélation de l’horreur. L’intensité du message sur la dignité humaine délivré par le livre était donc une gageure pour sa transposition au cinéma. Mais malgré le solide scénario de Tonino Guerra et la volonté incontestable de Francesco de réaliser un film totalement honnête et respectueux, La Trêve va décevoir à sa sortie et sera un échec. Pourtant l’incarnation de Primo Levi par John Turturro, qui croyait au film (cf. bonus), est plutôt convaincante et la reconstitution (tournage en Ukraine débuté par Pasqualino De Santis qui meurt d’une crise cardiaque et qui est remplacé par Marco Pontecorvo) ne manque pas de crédibilité, mais indéniablement le film peine par instant à échapper à la superficialité digne d’une adaptation hollywoodienne. Difficile de se sentir émotionnellement impliqué malgré les aléas du périple probablement parce la dimension introspective du récit échappe à sa mise en image. Les diverses rencontres, notamment celle du grec truculent (joué par le serbe Rade Šerbedžija), affadissent l’intrigue au lieu d’exprimer toute la palette de sentiments éprouvée par ces prisonniers libérés, ballotés entre les villes et incapables d’exprimer leur intime ressenti. La romance, ratée avec Galina (Agnieszka Wagner) ou réussie avec Flora (Lorenza Indovina), et le spectacle musical russe ont toute la vacuité d’effets dramatiques difficiles à admettre dans ce film de mémoire qui cède aux sirènes du mélodrame ponctué de flash-backs démonstratifs. À l’évidence, Francesco Rosi, âgé de 75 ans au moment il réalise La Trêve , manque partiellement de cette énergie et de cette hardiesse qui caractérisaient ses œuvres majeures. Si sa mise en scène ultra classique sert en partie le thème du retour à l’humanité, elle se contente plus de l’illustrer avec une certaine fidélité que d’en faire ressentir l’immensité émotionnelle. Le cinéaste qui avait entrepris ce projet dès 1987, à une époque peu fournie en film sur l’Holocauste, expliqua à Primo Levi (qui meurt cette année-là) son intention de célébrer dans son film la joie de revenir à la vie (la gioia del ritorno alla vita) : une intention louable maladroitement exprimée mais qui invite à découvrir l'ultime œuvre du maestro.
Commentaire technique
Image : copie HD, bonne définition et piqué constant sur les détails, texture argentique discrète (tournage en 35 mm, Master Format 2K), copie propre, contraste naturaliste aux images lumineuse et éclairages francs, noirs soutenu, étalonnage chaud, colorimétrie naturelle vive et tons saturés
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Son : mixage 2.0 italien, dialogues postsynchronisés (John Turturro américain est doublé Roberto Pedicini) clairs et assez bien intégrés, bonne dynamique sur les ambiances (foule, trains) et sur la musique de Luis Bacalov ; VF 2.0 monophonique, claire, dynamique, doublage honorable mais daté
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (3,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0117959/
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