Pour l'amour du ciel : un drame fantastique franco-italien avec Jean Gabin (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Lorsqu'il se fait mortellement renverser par un camion, le riche industriel romain Carlo Bacchi se voit refuser l'entrée au paradis. Le juge céleste lui donne alors douze heures pour racheter ses fautes en faisant le bonheur de Santini, un de ses ouvriers qui a tenté de se suicider.

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Titre original : È più facile che un cammello...
Support testé : Blu-ray
Genre : fantastique, drame
Année : 1950
Réalisation : Luigi Zampa
Casting : Jean Gabin, Mariella Lotti, Antonella Lualdi, Julien Carette, Elli Parvo, Paola Borboni, Carlo Sposito, Elena Altieri, Nerio Bernardi
Durée : 1 h 23 mn 10
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,37/1 Noir et Blnac
Sous-titrage : français, anglais
Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique français
Bonus : Digipack limité avec le Blu-ray du film et le DVD du film - La Grande Désillusion, entretiens avec Patrick Glâtre, Paola Palma et Aurore Renaut (2024, 52mn 53)
Éditeur : Pathé !

Commentaire artistique

Comme expliqué dans un bonus très instructif qui rappelle les conditions particulières des coproductions franco-italiennes dans les années 50, Pour l’amour du ciel est un film qui réunit de nombreux talents mais qui a bien du mal à fusionner la veine réaliste avec la comédie fantastique. Pourtant le film ne manque pas d’atouts : écrit par Cesare Zavattini, un des scénaristes les plus réputés d’Italie, et dialogués par Henri Jeanson, Pour l’amour du ciel a été réalisé par Luigi Zampa, maître du « néo-réalisme rose » postfasciste. Au générique c’est Jean Gabin qui joue Carlo Bacchi, accidenté de la route revenu à la vie mais dans cette période d’après-guerre, ce n’est plus l’immense acteur des années 30 de La Belle Équipe (1936), Pépé le Moko et La Grande Illusion (1937), Le Quai des brumes (1938) ou Le Jour se lève (1939). Vieilli, embourgeoisé, il n’incarne plus l’ouvrier rebelle mais le nanti rangé supplanté par une génération de nouveaux jeunes premiers comme Gérard Philippe ou Jean Marais. Les cheveux blanchis, un peu plus corpulent, Jean Gabin campe pourtant avec talent un industriel qui doit absolument faire le bonheur du grincheux Amédéo Santini incarné avec truculence par Julien Carette. Mais cette intrigue bancale entre fantastique et réalisme social, tournée en studio et dans les rues de Rome, a bien du mal à captiver. L’argument dramatique avait été brillamment exploité par Ernst Lubitsch dans Le Ciel peut attendre (1943) mais les aléas de la coproduction mélangeant casting et techniciens italiens et français dessert la cohésion du film. Il est curieux que Jean Gabin ait accepté cette intrigue moraliste et vaguement religieuse, lui qui se refusait à ce genre d’emploi (cf. bonus). Le film n’aura pas un grand succès mais l’acteur va retrouver son public dès 1951 avec La nuit est mon royaume prouvant que son incursion dans la coproduction franco-italienne n’était qu’un faux pas. Bien restauré, Pour l’amour du ciel, est un film à découvrir car c’est un titre méconnu et atypique dans la prolifique carrière de l’acteur.

Commentaire technique

La restauration du film en 2023 a été réalisée en 4K par L’immagine ritrovata (Bologne) à partir des négatifs originaux nitrate. Le négatif image étant incomplet et certaines parties du négatif son optique étant inexploitables, un contretype, une copie d’exploitation safety et un positif son ont été utilisés en complément. Toutefois certains défauts visuels et sonores subsistent.

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Image : copie HD, définition variable, parfois excellente, selon les éléments restaurés et piqué plus ou moins bon chutant dans les plans truqués (ciel), texture argentique discrète (tournage en 35 mm, Master Format 4K 2023), copie propre (quelques poils sur le cadre) et stable, contraste plus ou moins accusé selon les séquences, noirs soutenus, blancs nuancés, gris bien étagés

Son : mixage français 2.0 monophonique, dialogues français postsynchronisés (dommage que la version italienne ne soit pas sur le disque) clairs malgré un souffle appuyé, bonne dynamique sur les ambiances et sur la musique de Nino Rota, légères fluctuations et spectre limité dans les aigus