Les Rats attaquent : un film culte rare sur les menaces urbaines souterraines (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Après avoir mangé du maïs contaminé, des rats se transforment en prédateurs féroces et se mettent à attaquer les humains, tout d'abord, des personnes isolées, puis un cinéma et une rame de métro. Kelly Leonard, inspectrice au département de la santé, et Paul Harris, professeur, vont tenter d'arrêter cette invasion sans précédent.

>>> ACHETER SUR AMAZON
- LE COMBO BLU-RAY/DVD

LA SUITE APRÈS LA PUB

Titre original : Deadly Eyes
Support testé : Blu-ray
Genre : horreur
Année : 1982
Réalisation : Robert Clouse
Casting : Sam Groom, Sara Botsford, Scatman Crothers, Cec Linder, Lisa Langlois, Lesleh Donaldson, James B. Douglas, Lee-Max Walton
Durée : 1 h 27 mn 11
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,85/1
Sous-titrage : français
Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
Bonus : combo Digipack avec le Blu-ray du film (87 mn) et le DVD du film (84 mn) - livret « Dents dures et poings serrés » (24 pages)
Éditeur : Rimini Éditions

Commentaire artistique

Avec son titre évocateur, Les Rats attaquent s’annonce clairement comme un petit film d’horreur animalier susceptible d’écœurer un public sensible mais ouvert aux émotions. Ce film canadien a écrit par Charles H. Églée très lointainement inspiré par « Rats » (1974), le premier roman du prolifique auteur britannique James Herbert qui sera très fâché par le résultat. En effet, comme le scénariste l’admet dans Deadly Eyes : Dogs in Rats' Clothing, le bonus du Blu-ray américain, Les Rats attaquent n’a conservé que le titre du livre, mais son intrigue est calquée sur celle de Piranhas (1978) de Joe Dante écrit par John Sayles. L’histoire, qui est censée se passer à New York sur les affiches du film (Londres dans le roman), sera tournée à Toronto. La réalisation est confiée à Robert Clouse surtout connu pour ses films d’arts martiaux dans lesquels il a dirigé Bruce Lee (Opération Dragon, 1973) et Jackie Chan (Le Chinois, 1980). D’ailleurs dans Les Rats attaquent, le film que vont voir les adolescents est Le Jeu de la mort (1977), un film de Bruce Lee qui mourut prématurément et qui fut achevé par Robert Clouse. Les Rats attaquent est surtout réputé pour les deux chansons folk de Chuck McDermott qui rythment sa bande originale. Pour simuler les rats géants sanguinaires, plutôt que d’utiliser de vrais rongeurs, la production utilise des chiens (35 teckels et 5 Terriers) habillés avec des « costumes » de rats plus des marionnettes pour les gros plans ! Très longtemps invisible, cette série B d’épouvante combine l’angoisse grandissante d’une monstruosité animale qui envahit les sous-sols de la ville, notamment les couloirs du métro, avec les stéréotypes des fêtes adolescentes et gardes d’enfant incontournables du genre. Afin d’étoffer le récit et de lier les séquences gores, le récit développe la romance qui unit le prof « héros » Paul (Sam Groom) et l’inspectrice sanitaire Kelly (Sara Botsford) dont le collègue George (Scatman Crothers) va être attaqué par les rats. Ajoutant une touche sexy au récit, la séduisante étudiante Trudy (Lisa Langlois) cherche par tous les moyens à séduire Paul. La dimension politique du roman est simplement réduite dans le film à l’ambition du maire de la ville Rizetti (Michael Mark McManus) qui, sourd à tous les avertissements, ne pense qu’à se faire réélire. Avec son budget limité, ses comédiens peu convaincants, ses scènes d’action médiocres et un style limite parodique, Les Rats attaquent avait tout pour être un film culte, ce qu’il est devenu. Lointain héritier, le génie en moins, du film Les Dents de la mer (1975), archétype du genre « agression animale », ce thriller laborieux et inégal a bien du mal à susciter l’angoisse et à captiver. Un film à regarder au second degré dans une édition très austère (seul supplément : livret sur Robert Clouse) qui fait l’impasse sur les innombrables bonus du blu-ray américain : rétrospective, interviews des actrices Lisa Langlois et Lesleh Donaldson, de l'acteur Joseph Kelly et du concepteur effets spéciaux Alec Gillis ! Distrayant.

Commentaire technique

Image : copie HD, définition variable et piqué souvent plaisant sur les détails en dépit d’une texture argentique épaisse (tournage en 35 mm avec caméras Panavision Panaflex, Master Format 2K), copie propre, bon contraste naturaliste avec des basses lumières assez détaillées, noirs excellents, étalonnage réaliste chaud, colorimétrie nuancée aux teintes naturelles et tons saturés

LA SUITE APRÈS LA PUB

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs parfois un brin métallique, quelques distorsions ponctuelles, pas de souffle, bonne dynamique sur les effets sonores (cris des rongeurs) et sur les chansons de Chuck McDermott et la musique énergique d’Anthony Geffen ; VF 2.0 monophonique claire et dynamique, doublage honorable et équilibré