The Forest Maker : dans les pas du promoteur de la régénération naturelle assistée (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

En 1981, l'Australien Tony Rinaudo, jeune agronome, arrive au Niger pour lutter contre l'extension croissante du désert et la misère de la population. Il remarque alors sous ce sol considéré comme mort, un immense réseau de racines. Une découverte qui sera à l'origine d'une politique de reverdissement sans précédent, redonnant espoir à toute une population.

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Titre original : Der Waldmacher
Titre français : L'Homme qui ressuscite les arbres
Support testé : Blu-ray
Genre : documentaire
Année : 2021
Réalisation :Volker Schlöndorff
Casting : Tony Rinaudo, Volker Schlöndorff
Durée : 1 h 32 mn 48
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,78/1
Sous-titrage : français
Piste sonore : Dolby Digital 5.1 multilingue (haoussa, allemand, anglais, français)
Bonus : livret d'entretiens et notes autour du film (16 pages) - Trip to India, documentaire de Volker Schlöndorff (18 mn 49) - entretien avec Tony Rinaudo (28 mn 30) - bande annonce (1 mn 19)
Éditeur : Tamasa Diffusion

Commentaire artistique

Qualifié d’essai « épistolaire » par son auteur Volker Schlöndorff, The Forest Maker est un documentaire sur Tony Rinaudo, récompensé par le Right Livehood Adward (2018), et le contexte africain de son action. Longue tâche de trois années du cinéaste allemand dans les pas de l’agronome australien, le film s’inspire de la « structure ouverte » propre au travail documentaire de Chris Maker et raconte en filigrane l’état d’appauvrissement différencié de la société africaine. The Forest Maker illustre la méthode de reforestation que Tony Rinaudo recommande après avoir longtemps expérimenté la pratique traditionnelle inefficace au Niger où il a vécu pendant 19 années à partir de 1981 : celle de la régénération naturelle des arbres. Le principe est d’une simplicité stupéfiante : tailler savamment les végétaux en cours de croissance plutôt que de tenter d’en semer de nouveaux. Tout est parti d’un instant « magique » - reconstitué en animation dans The Forest Maker - où l’agronome a brusquement réalisé que les innombrables buissons qui parsemaient la savane n’étaient en réalité que les restes d’une forêt qui avait été détruite par l’agriculture intensive et qui ne demandait qu’à redémarrer. À partir de cet instant, Tony Rinaudo n’aura de cesse de convaincre les communautés villageoises locales de changer leurs mentalités et d’admettre que la renaissance des arbres ne pouvait qu’être bénéfique à tous les niveaux (agricole, économique, pratique, humain, etc.). Effectivement comme le détaille The Forest Maker le miracle opère puisqu’en quelques vingt années 200 millions d’arbres ont repoussé au Niger sans en planter un seul ! Le documentaire démontre par ailleurs la déperdition contreproductive des aides financières envoyées en Afrique par les organismes internationaux et l’inanité des projets de plantations (comme la Grande muraille verte) très couteux et difficile à mettre en œuvre. Alors que la dégradation des terres ne cesse d’avoir des conséquences désastreuses partout dans le monde, et spécialement en Afrique (Sahel, etc.), le principe de la RNA (régénération naturelle assistée) encouragé par Tony Rinaudo semble une réponse appropriée et facile à appliquer. Captivant, bienveillant et lucide, The Forest Maker est un documentaire chaleureux sur un personnage empathique qui persuade par la seule force de la parole et de la bonne humeur. Saisi sur le vif, mais renforcé par un montage intelligent et par l’insertion de documents exemplaires comme des photographies (Sebastião Salgado, etc.) et des extraits de films édifiants (Larmes de l’émigration, 2009, du réalisateur sénégalais Alassane Diago, Charbonnières et Éloge des mils, 2017, d’ldriss Diabaté, cinéaste ivoirien), The Forest Maker réussit la gageure de captiver l’attention et de délivrer un message humaniste tout en faisant passer pléthore de thèmes universels sur l’avenir de la planète. Remarquable.

Commentaire technique

Image : copie HD, très belle définition et superbe piqué sur les textures (paysage, visages, costumes, plantes), image sans grain (tournage en numérique), contraste naturel homogène, noirs solides, étalonnage et colorimétrie réalistes aux teintes vives et nuancées

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Son : mixage multilingue 5.1, voix et commentaires très clairs, excellente dynamique sur les ambiances et sur les musiques colorées de Bruno Coulais et Ablaye Cissoko, spatialisation immersive efficace aux effets surrounds réalistes, LFE très ponctuel