Le Temps d'aimer : un mélo excessif entre classicisme et modernité (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3/5)
Synopsis
En 1947, sur une plage, Madeleine, serveuse dans un hôtel-restaurant, mère d'un petit garçon, fait la connaissance de François, étudiant riche et cultivé. Entre eux, c'est comme une évidence. La providence. Si l'on sait ce qu'elle veut laisser derrière elle en suivant ce jeune homme, on découvre avec le temps, ce que François tente de fuir en mêlant le destin de Madeleine au sien…
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- Titre original : Le Temps d'aimer
- Support testé : Blu-ray
- Genre : drame, romance
- Année : 2023
- Réalisation : Katell Quillévéré
- Casting : Anaïs Demoustier, Vincent Lacoste, Morgan Bailey, Hélios Karyo, Josse Capet, Paul Beaurepaire, Margot Ringard Oldra, Ambre Gollut
- Durée : 2 h 02 mn 32
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné :1,37/1 Noir et Blanc et 1,85/1 Couleur
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
- Bonus : bande annonce (1 m 37)
- Éditeur : Gaumont Films
Commentaire artistique
De l’aveu même de sa réalisatrice Katell Quillévéré, qui en a coécrit le scénario avec Gilles Turand, Le Temps d’aimer est un « grand film romanesque » dans la lignée des mélos de Douglas Sirk tout en cherchant à éviter les clichés du genre. Le film possède une part de vécu familial autobiographique puisque la grande mère de la cinéaste a vécu presque la même histoire, même si l’intrigue mélodramatique du film va très vite s’éloigner de la réalité du point de départ : celle du sort d’une jeune fille ayant eu un enfant d’un soldat allemand durant l’Occupation et de son mariage après la Libération avec un homme qui adoptera le rejeton. En effet le récit, qui raconte les péripéties dramatiques vécues par le couple Madeleine (Anaïs Demoustier) et François (Vincent Lacoste) sur une trentaine d’années, est centrées sur le secret fictionnel de l’homosexualité du mari. On perçoit très vite que cette approche de la tragédie est bien plus en phase avec les interrogations actuelles que celles des époques traversées par les personnages. L’élaboration de cette romance tourmentée ne s’est pas faite sans réflexion puisque la cinéaste précise qu’il a existé 52 versions du scénario avant tournage : une lente maturation pour concilier justesse d’écriture et attractivité émotionnelle de l’intrigue. Le principal écueil, pas totalement surmonté et assez coutumier des films contemporains, est le choc incessant entre le classicisme de l’évocation historique et la modernité de son approche. Esthétiquement le film a pu compter sur la photographie lumineuse de Tom Harari et la musique suggestive d’Amine Bouhafa qui accompagnent le mélo avec élégance : visuellement Le Temps d’aimer est très agréable à suivre avec des reconstitutions soignées entièrement filmées en Bretagne, hormis quelques archives d’exposition en noir et blanc et les scènes à Paris. Fort d’une interprétation solide et expressive, Le Temps d’aimer explore le thème du couple, de ses mystères, de la honte : chaque personnage a un lourd secret à cacher qui va sceller leur union tout en développant le lourd dilemme de l’enfant, incarné par trois acteurs, qui recherche désespérément l’amour de sa mère et la trace de son père allemand. La surabondance d’éléments romanesques et l’excès de dramatisation de nombreuses séquences ancrent Le Temps d’aimer dans le genre mélo appuyé desservi par sa surenchère émotionnelle et sexuelle. Paradoxalement, malgré l’intensité et la subtilité du jeu impressionnant des acteurs, l’émotion qui devrait être au rendez-vous peine à affleurer, diluée dans une saga familiale qui se disperse et qui ne réussit par le grand écart entre classicisme et modernité.
Commentaire technique
Image : copie HD, très bonne définition et excellent piqué sur les gros plans, gestion lumineuse des éclairages, basses lumières détaillées, noirs soutenus, étalonnage chaud, colorimétrie chatoyante aux teintes vives et tons nuancés
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Son : mixage français 5.1, dialogues centrés clairs, très belle dynamique sur les ambiances et sur la musique suggestive d’Amine Bouhafa et les diverses chansons d’époque, spatialisation immersive aux effets surrounds très efficaces (cabaret, véhicules, bruits naturels), LFE ponctuellement énergique
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : 
(0,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt16969006/
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