Mahler : un biopic introspectif baroque (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
En 1911, alors qu'il ne sait pas qu'il ne lui reste que quelques jours à vivre, le compositeur Gustav Mahler, très malade, se remémore les grandes étapes de sa vie. A l'occasion d'un voyage en train pour Vienne - son dernier voyage - les images défilent… Les relations tumultueuses avec sa femme Alma, l'enfance malmenée d'un génie en herbe, les jours de création heureuse dans une nature inspiratrice, l'atmosphère antisémite de Vienne au tournant du XXème siècle…
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- Titre original : Mahler
- Support testé : Blu-ray
- Genre : biopic, drame
- Année : 1974
- Réalisation : Ken Russell
- Casting : Robert Powell, Georgina Hale, Lee Montague, Miriam Karlin, Rosalie Crutchley, Gary Rich, Oliver Reed, Richard Morant
- Durée : 1 h 55 mn 34
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85?/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : LPCM 2.0 monophonique anglais, français
- Bonus : livret « Requiem pour une symphonie » (28 pages) - Ken Russell et la musique par le journaliste Rafik Djoumi (2024, 34 mn 42) - Le regard de Ken Russell sur Mahler par le chroniquer Justin Kwedi (2024, 24 mn 52)
- Éditeur : BQHL Éditions
Commentaire artistique
Mahler, écrit et réalisé en 1974 par Ken Russell, est un biopic d’un genre très particulier qui revisite la vie du compositeur viennois sous forme de réminiscences du musicien durant un son dernier voyage vers Vienne en 1911. Gustav Mahler et sa femme Alma sont incarnés par Robert Powell et Georgina Hale, la musique de Mahler entendue est interprétée par le Royal Concertgebouw Orchestra d’Amsterdam sous la direction de Bernard Haitink. Ken Russell n’a cessé tout au long de sa carrière d’associer musique et cinéma (cf. bonus) à travers diverses œuvres musicales comme le documentaire controversé Dance of the Seven Veils (1970) sur Richard Strauss ou les longs métrages La Symphonie pathétique (1970) sur Tchaïkovski et plus tard Tommy (1975) et Lisztomania (1975). Grand admirateur de Mahler, le réalisateur accepte en 1973, avec ce compositeur, de démarrer une série de six films sur des musiciens pour la société Goodtimes de David Puttnam. La production sera faite à l’économie, faute de soutiens financiers qui se dérobent, et tournée en Angleterre plutôt que sur place. Pour traiter de la vie de Gustav Mahler, Ken Russel indique s’être inspiré de la rencontre entre le compositeur et Sigmund Freund à l’été 1910, d’où le thème renouvelé des cauchemars existentiels durant le voyage en train, et, pour la structure, du rondo, une figure musicale construite sur l’alternance entre un thème récurrent et ses variations, ici certains incidents montrés en flash-backs allant du drame (mort d’un enfant, suicide d’un frère) à la comédie grotesque (séquence de la conversion avec Cosima Wagner en walkyrie nazie jouée par Antonia Ellis). Fort bien photographié par Dick Bush, bénéficiant des costumes raffinés de Shirley Russell et de décors évocateurs d’Ian Whittaker, Mahler, nonobstant les séquences baroques chères au cinéaste, est un biopic novateur qui s’affranchit complètement du modèle empesé classique pour livrer un portrait fiévreux mais guère fidèle du grand compositeur. On peut ne pas apprécier les outrances dramatiques de la réalisation, mais difficile de contester la force créative et évocatrice de ce portrait d’un artiste mésestimé renvoyant à la place contestée du cinéaste dans la critique de son temps. Les acteurs, spécialement Michael Powell très ressemblant, sont excellents et le biopic fascinant par ses ruptures de ton et ses trouvailles visuelles : Ken Russell n’a jamais peur d’en faire trop dans l’emphase et le burlesque, ne dédaignant jamais l’impact de la parodie et de l’anachronisme. Biopic anticonformiste extrêmement personnel, desservi par sa réputation sulfureuse, Mahler, mérite vraiment d’être redécouvert.
Commentaire technique
Image : copie HD, bonne définition et piqué satisfaisant sur les gros plans, texture argentique assez présente mais homogène (tournage en 35 mm, Master Format 2K), image propre, contraste naturaliste aux éclairages bien maitrisés, noirs soutenus, basses lumières détaillées, étalonnage chaud, colorimétrie chatoyante aux teintes vives et tons saturés
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Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs, pas de saturation ni de souffle, excellente dynamique sur les ambiances ferroviaires et sur le choix d’extraits de musique de Gustav Mahler ; VF 2.0 monophonique, claire, dynamique, doublage soigné et bien intégré
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(3,5/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0071797
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