La Passion de Dodin Bouffant : pour amateur de bonne chère (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Eugénie, cuisinière hors pair, est depuis 20 ans au service du célèbre gastronome Dodin. Au fil du temps, de la pratique de la gastronomie et de l'admiration réciproque est née une relation amoureuse. De cette union naissent des plats tous plus savoureux et délicats les uns que les autres qui vont jusqu'à émerveiller les plus grands de ce monde. Pourtant, Eugénie, avide de liberté, n'a jamais voulu se marier avec Dodin. Ce dernier décide alors de faire quelque chose qu'il n'a encore jamais fait : cuisiner pour elle.
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- Titre original : La Passion de Dodin Bouffant
- Support testé : Blu-ray
- Genre : drame
- Année : 2023
- Réalisation : Trần Anh Hùng
- Casting : Juliette Binoche, Benoît Magimel, Emmanuel Salinger, Patrick d'Assumçao, Galatéa Bellugi, Jan Hammenecker, Frédéric Fisbach, Bonnie Chagneau-Ravoire
- Durée : 2 h 15 mn 06
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85/1
- Sous-titrage : français, anglais
- Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
- Bonus : bande annonce (1 mn 37)
- Éditeur : Gaumont Films
Commentaire artistique
Prix de la mise en scène à Cannes en 2023, La Passion de Dodin Bouffant est le nouveau film écrit et réalisé par Trần Anh Hùng dont on se rappelle le film césarisé L'Odeur de la papaye verte (1993) et celui ayant eu le Lion d’or de Venise, Cyclo (1995). Le scénario s’inspire du roman « La vie et la passion de Dodin-Bouffant, gourmet » que le franco-suisse Marcel Rouff publia en 1924. Le roman est fondé sur divers gastronomes du 19e siècle (Camille Cerf, La Reynière, Antonin Carême, Auguste Escoffier, etc.) et sur un certain abbé Dodin porté sur la gourmandise. Mais Dodin-Bouffant reste un personnage fictif de magistrat à la retraite, réunissant tous les mardis, quatre amis pour partager un repas d’exception. Le roman, débute par la mort de sa cuisinière et maîtresse Eugénie Chatagne. C’est cette relation que va développer Trần Anh Hùng dans son film en confiant le rôle de Dodin à Benoît Magimel et celui d’Eugénie à Juliette Binoche. Il est question comme dans le roman de l’invitation du prince d’Eurasie (Mhamed Arezki) mais on ne verra pas le prodigieux pot-au-feu que Dodin servira au prince, pas plus que ses relations avec sa nouvelle cuisinière Adèle Pidou qu’il épousera. Le roman avait été adapté dans un téléfilm La Vie et la passion de Dodin-Bouffant en 1972 par Edmond Tiborovsky avec Marc Dudicourt (Dodin Bouffant). Selon le scénariste et réalisateur, son choix de privilégier la relation Eugenie/Dodin était une voie pour explorer un thème rare : celui de la conjugalité complice partagée par les deux amants gastronomes, dont l’éventualité d’un mariage restera le seul point d’achoppement et la part de mystère. Mais ces relations apaisées qui ne s’accomplissent que par leur rapport à l’art culinaire sont évoquées dans un film dramatiquement statique où il ne se passe pas grand-chose hormis une activité débordante en cuisine, sous les yeux de Violette (Galatéa Bellugi) bientôt rejoint par la jeune Pauline (Bonnie Chagneau-Ravoire), et quelques repas fins partagés par Dodin avec ses amis masculins. En dépit de mouvements sophistiqués et fluides, quasi chorégraphiques, de la caméra de Jonathan Ricquebourg, il faudra être un passionné de pratiques culinaires pour apprécier les innombrables séquences presque sans paroles à éplucher les légumes, préparer les aliments et dresser les plats. Inspiré par Brillat-Savarin, assisté de Patrick Rambourg et du chef étoilé Pierre Gagnaire, qui joue aussi l’officier de bouche du prince, La Passion de Dodin Bouffant est surtout attachant comme célébration de l’art du potager et comme défense de la gastronomie à la française. Le tournage en décors réels, le travail sur le mixage de ce film sans musique (hormis au générique final) et la réalité des plats (pot au feu, ortolans) préparés par Pierre Gagnaire et Michel Nave, qui ont semble-t-il conquis gustativement les acteurs, assurent une belle authenticité au volet gastronomique du film qui, hélas, phagocyte partiellement sa romance. Certes la mise en scène et délicate et on comprend vite que le cinéaste, à l’instar de Gabriel Axel pour Le Festin de Babette (1987), cherche à évoquer la sensualité des goûts et des saveurs, mais, au-delà des sens, le traitement très réservé du film ne parvient pas à rendre La Passion de Dodin Bouffant réellement bouleversante. À savourer pour son esthétique raffinée.
Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition et piqué sans faille sur les textures (aliments, instruments de cuisine, costumes), pas de grain (tournage numérique avec caméras Sony Venice), image très lumineuse aux noirs profonds, étalonnage très chaud, colorimétrie chatoyante aux teintes vives et éclatantes, tons saturés
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Son : mixage français 5.1, dialogues clairs et équilibrés, excellente dynamique sur les effets sonores (nombreux bruits de cuisine), spatialisation réaliste aux effets surrounds maitrisés et efficaces, LFE très ponctuel
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixages sonores : 
(4,5/5)
Bonus : (0,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt19760052/
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