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Coffret Kaneto Shindō : Onibaba - Kuroneko : deux jidai-geki d’horreur par un maître du genre (en Blu-ray)

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Onibaba : au XIVème siècle, la guerre entre les samouraïs ruine le pays. Une femme et sa belle-fille subsistent difficilement en vendant les armes des soldats qu'elles ont tués. Apprenant un jour que sa bru a une liaison avec un déserteur, la belle-mère se déguise en démon pour la terrifier…

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Kuroneko : Gintoki, un samouraï engagé dans l'armée, découvre les corps de sa mère et de son épouse violées et assassinées. Il rencontre deux femmes qui leur ressemblent étrangement. Il s'avère bientôt que ces deux créatures sont les fantômes des défuntes qui cherchent à se venger…

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- LE COFFRET BLU-RAY

  • Titre original : Onibaba (鬼婆) - Yabu no naka no kuroneko (藪の中の黒猫)
  • Support testé : Blu-ray
  • Genre : drame, horreur
  • Année : 1964 -1968
  • Réalisation : Kaneto Shindo
  • Casting : (1) Nobuko Otowa, Jitsuko Yoshimura, Fudeko Tanaka, Kei Satō, Jukichi Uno, Taiji Tonoyama, Someshō Matsumoto, Kentarō Kaji, Hosui Araya (2) Nakamura Kichiemon II, Nobuko Otowa, Kiwako Taichi, Kei Satō, Taiji Tonoyama, Rokkō Toura, Hideo Kanze
  • Durée : 1 h 42 mn 32 - 1 h 39 mn 19
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 2,39/1 Noir et Blanc (Tohoscope)
  • Sous-titrage : français
  • Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique japonais
  • Bonus : coffret avec le Blu-ray du film Onibaba (102 mn 43) et le Blu-ray du film Kuroneko (99 mn 19)
  • Bonus sur le Blu-ray de Onibaba: Le Masque de la démone, une analyse de Stéphane du Mesnildot, spécialiste du cinéma japonais (2023, 5 mn 40) - portrait de Kaneto Shindo par Clément Rauger, critique et programmateur (2023, 36 mn 05) - bande annonce mixte (VOST, 1 mn 35)
  • Bonus sur le Blu-ray de Kuroneko : La Malédiction des femmes-chat, une analyse de Stéphane du Mesnildot, spécialiste du cinéma japonais (2023, 6 mn 42) - portrait de Nobuko Otowa par Pascal-Alex Vincent, cinéaste et spécialiste du cinéma japonais (2023, 18 mn 13) - bande annonce mixte (VOST, 1 mn 35)
  • Éditeur : Potemkine

Commentaire artistique  

Le cinéaste japonais Kaneto Shindō a acquis une réputation internationale avec son drame L'Île nue (1960) sur la vie quotidienne âpre d’un couple de cultivateurs sur un ilot aride. Ce film sans dialogues, récompensé par le Grand Prix du festival de Moscou, relança la carrière du cinéaste au bord de la faillite. En 1964, il écrit et réalise Onibaba dont l’ambiance fantomatique amplifié par son décor naturel de joncs (susuki) ondulants au vent semble faire écho au paysage dépouillé de L'Île nue. Film dramatique à tendance horrifique, Onibaba est un jidai-geki qui se déroule pendant la guerre civile de Nanboku-chō au XIVéme siècle à laquelle l’intrigue fait allusion par le commerce des armes que pratiquent une belle-mère (Nobuko Otowa) et sa belle-fille (Jitsuko Yoshimura) en piégeant des samouraïs dans un gouffre sans fond et par le retour du champ de bataille de leur voisin, Hashi (Kei Satō). Toute la maestria de Kaneto Shindō tient dans l’habileté de sa mise en scène avec, principalement, trois personnages et à un paysage fascinant, ondoyant et presqu’hypnotique, superbement photographié par Kiyomi Kuroda. L’intrigue a été suggérée au scénariste/réalisateur par son éducation familiale dans la tradition bouddhiste Shin avec la parabole du masque inarrachable punissant une mère qui empêchait sa fille d’aller prier. Entièrement filmé dans des conditions difficiles dans les décors naturels des marais d’Inba (préfecture de Chiba), Onibaba reunit les fidèles interprètes du cinéaste excepté l’actrice Jitsuko Yoshimura dont c’est le seul film avec lui. Le port du masque, selon le cinéaste, était fortement symbolique du traumatisme national en rappel des victimes défigurées d’Hiroshima et de Nagasaki. Les éclairages tranchés, les percussions musicales, l’océan végétal qui semble engloutir les protagonistes composent un spectacle saisissant, amplifié par la cruauté des deux femmes et la sexualité exacerbée qui baigne l’intrigue. Érotisme à outrance et exagération constante de situations triviales : toute la force de Onibaba est contenu dans sa réalisation frontale paroxystique qui laisse une impression mémorable de drame brutal ancré dans le sexe et la nature sauvage. Troublant.       

Kuroneko (sortie en 1968 avec le titre VF Les Vampires) est un film d’horreur fantastique écrit et réalisé par Kaneto Shindō qui adapte un conte populaire et se situe, comme Onibaba, chez les paysans d’un Japon féodal déchiré par la guerre civile. Il est question de créatures surnaturelles qui se vengent sous la forme d’un chat (Bakeneko), un thème entrant dans diverses légendes folkloriques japonaises et ayant donné naissance à un sous-genre de film d’horreur kaibyō eiga, hérité du kabuki, avec des femmes prenant l’apparence de chats fantômes. Kuroneko  raconte, en Tohoscope noir et blanc aux éclairages crus, la destinée de Yone et Shige, une mère (à nouveau jouée par Nobuko Otowa) et sa belle-fille (Kiwako Taichi), assassinées par des samouraïs et qui se transforment en onryō, esprit vengeur ou fantôme tueur, bien décidées à châtier leurs meurtriers. Gintoki (Nakamura Kichiemon II), qui est chargé d’éliminer ces femmes fantômes, va découvrir qu’il s’agit de sa mère et de sa femme… L’habileté de la mise en scène et la beauté de la photographie sont à nouveau réunies pour faire de Kuroneko  un film fantastique et de malédiction fascinant, ponctué de symboles pas toujours très accessible au spectateur occidental (allusion au mystère de son argument narratif, entités surnaturelles sous formes de chats monstrueux, esprit du kabuki et du théâtre Nô par son ambiance irréelle et ses gestuelles, etc.). Le film, dans  la lignée d’Onibaba, donne une vision sans fard de la violence implacable et de sa trivialité : une œuvre d’horreur singulière qui se démarque du genre par la maitrise constante et le rythme saisissant de sa mise en scène romanesque. Présent au Festival de Cannes en mai 1968, Kuroneko  ne sera pas en compétition car le festival fut annulé à la suite des évènements sociaux qui secouèrent la France à cette époque. Cette édition Blu-ray de qualité est donc une excellente raison de le découvrir.

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 Blu ray Onibaba Kuroneko

Commentaire technique

Versions restaurées en 2011/2021. Onibaba a été scanné en 2K à partir d’une copie à grain fin 35 mm, Kuroneko a été scanné en 4K à partir de négatif original caméra 35 mm 

Onibaba

Image : copie HD, assez bonne définition mais piqué pas toujours précis, texture argentique homogène (tournage en 35 mm Tohoscope, Master Format 2K), copie propre, contraste fluctuant plutôt dense sur les basses lumières limitant les détails, noirs corrects, gris bien étagés
Son : mixage japonais 2.0 monophonique, dialogues clairs sans saturation, bonne dynamique sur les effets sonores (vent dans les roseaux) mais qui favorise surtout la musique d’Hikaru Hayashi, léger souffle

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Kuroneko  

Image : copie HD, bonne définition et piqué sur les détails, texture argentique fine (tournage en 35 mm Tohoscope, Master Format 4K), image propre, bon contraste avec des éclairages tranchés, des basses lumières détaillées, noirs soutenus, blancs nuancés, échelle des gris homogène
Son : mixage japonais 2.0 monophonique, dialogues clairs et équilibrés, bonne dynamique qui profite surtout à la musique d’Hikaru Hayashi

 

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb
Onibaba : https://www.imdb.com/title/tt0058430/
Kuroneko : https://www.imdb.com/title/tt0122136/

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