Le Traître du Texas : un western efficace sur les conséquences perverses de la guerre de Sécession (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

Après avoir fait la guerre dans les rangs sudistes, deux frères rentrent au ranch paternel. L'un veut reprendre tout naturellement sa place, l'autre veut gagner beaucoup d'argent le plus rapidement possible…

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• Titre original : Horizons West
• Support testé : Blu-ray
• Genre : western
• Année : 1952
• Réalisation : Budd Boetticher
• Casting : Robert Ryan, Julia Adams, Rock Hudson, Judith Braun, John McIntire, Raymond Burr, James Arness, Dennis Weaver
• Durée : 1 h 21 mn 00
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37?/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : combo avec le Blu-ray du film et le DVD du film - interview de Budd Boetticher par Bertrand Tavernier (VOST, 1987, 22 mn 19) - Boetticher, le maître du western, documentaire (VOST, 2005, 49 mn 14) - portrait de Budd Boetticher par Bertrand Tavernier (2010, 23 mn 27) - présentations de Patrick Brion (2007, 7 mn 13) et Jean-François Giré (2023, 17 mn 40) - bande annonce (VO, 2 mn 22)
• Éditeur : Sidonis Calysta

Commentaire artistique

Budd Boetticher cinéaste majeur et spécialiste du western, s’était fait connaitre en 1951 avec son drame oscarisé La Dame et le toréador avant de débuter dans le genre chez Universal Pictures où il dirigera six westerns, dont Le Traitre du Texas (1952), puis de devenir le réalisateur attitré de Randolph Scott dans cinq westerns entre 1957 et 1960 (Cycle Ranown). Écrit par Louis Stevens, Le Traitre du Texas fait la preuve de l’efficacité de Budd Boetticher a mener un western particulièrement concis et captivant dont l’intrigue narre la destinée contraire de deux frères à leur retour de la guerre de Sécession : Neil le bon (Rock Hudson) et Dan le méchant (Robert Ryan). Ce dernier, humilié par Cod Hardin (Raymond Burr) dont il convoite la femme Lorna (Julie Andrews), prend la tête d’un groupe de déserteurs (yankees et sudistes) sans but en spéculant sur le bétail volé avec eux qu'il revend à un général mexicain. Les thèmes des frères ennemis et celui de la réinsertion des militaires rendus à la vie civile ne sont pas nouveaux dans le western mais Le Traitre du Texas possède la fougue chère au cinéaste qui travaille ici avec brio le  récit classique de l’ascension et de la chute d’un truand. Il faut dire qu’avec un casting remarquable, rendant les affrontements très tendus, et une esthétique singulièrement suggestive, due à la photographie expressive de Charles P. Boyle, ce western ne manque pas d’atouts. La rivalité dramatique entre les frérots et l’ambition démesurée affichée par Lorna ne peuvent laisser indifférent, tout comme l’amoralité de Dan devenu le chef des voleurs de bétail qui rappelle celle des gangsters et autre mafieux parvenus au sommet de la société du crime dans les films noirs. Si Rock Hudson hérite d’un rôle assez falot, tout le film est consacré au destin de Dan magistralement interprété par Robert Ryan qui écrase tous les autres rôles. Potentiellement très fournie, l’intrigue aurait pu être mieux exploitée et les caractères plus approfondis, mais Le Traitre du Texas a préféré privilégier la sobriété du récit en le dépouillant de toute digression inappropriée. Témoignage d’une époque où les intérêts commerciaux et la corruption capitaliste commencent à l’emporter sur les idéaux politiques et la moralité des individus, Le Traitre du Texas, outre ses situations conflictuelles passionnantes, révèle une fine analyse sur le Texas d’après-guerre quand les soldats démobilisés font le choix discutable de profiter de la manne venue du Nord au mépris de leurs valeurs. Intéressant.

Commentaire technique

Image : copie HD, bonne définition mais piqué variable par défaut d’alignement du Technicolor Trichrome, texture argentique homogène (tournage en 35 mm Technicolor trichrome, Master Format 2K 2021 restauré), copie propre, excellente contraste, image lumineuse, noirs soutenus, étalonnage chaud chatoyant tirant sur le magenta, colorimétrie aux tons saturés typiques du procédé Technicolor mais avec le défaut inhérent des franges colorées sur les contours

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs et équilibrés, belle dynamique sur les ambiances (cavalcade, coups de feu) et sur la musique non créditée d’Henri Mancini et Herman Stein, pas de distorsion mais un léger souffle continu ; VF claire, dynamique, doublage récent trop décollé des ambiances donc plus artificiel

Notre avis

Image : (3,5/5)
Mixages sonores : (3,5/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0044722/

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