La Fille de Belle Starr : un western moins progressiste qu’espéré (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Après que sa mère, la hors-la-loi Belle Starr, ait été tuée, sa fille Rose décide de marcher sur ses pas et de rejoindre la bande de Bob Yauntis qui multiplient les coups de force et attaques meurtrières. Son objectif : se venger de Tom Jackson, le marshal qu'elle croit coupable du meurtre de la femme qui l'a mise au monde…

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Titre original : Belle Starr's Daughter
Support testé : Blu-ray
Genre : western
Année : 1948
Réalisation : Lesley Selander
Casting : George Montgomery, Rod Cameron, Ruth Roman, Wallace Ford, Charles Kempe, William Phipps, Edith King, Jack Lambert
Durée : 1 h 26 mn 23
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
Sous-titrage : français
Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais
Bonus : combo avec le Blu-ray du film et le DVD du film - présentation de Patrick Brion (2023, 11 mn 35) - présentation de Jean-François Giré (2023, 18 mn 08)
Éditeur : Sidonis Calysta

Commentaire artistique

Une fois oubliées la figure historique de Belle Starr, célèbre femme hors-la-loi de l’Ouest dans les années 1880, plusieurs fois incarnée dans des westerns par des actrices connues (notamment par Gene Tierney dans La Reine des rebelles en 1941) mais aussi personnage de bande dessinée dans un album de Lucky Luke, le western La Fille de Belle Starr que Lesley Leander, à la filmographie pléthorique dans le genre, tourne en 1948 sur un scénario de l’écrivain W.R. Burnett, est plutôt agréable à suivre. Moins connue qu’Annie Oakley, Calamity Jane ou Helen Hunt, Belle Starr est pourtant une de ces femmes fortes de l’Ouest au mythe surtout vivace aux États-Unis : c’est sur cette renommée que se fonde le film même si le personnage de Belle Starr (Isabel Jewell) n’est qu’un prétexte dramatique et passe rapidement à la trappe. En effet, comme annoncé dans le titre, c’est bien La Fille de Belle Starr qui est cœur de l’intrigue qui amalgame un autre personnage historique Rose Dunn, dite « Cimarron Rose », devenue dans le récit la fille supposée de Belle Starr (qui se nommait en réalité Pearl). Fort bien campée par Ruth Roman, dont la carrière était en pleine ascension, la jeune femme va mener sa revanche… tout en étant leurrée par ses sens. On peut toutefois regretter que l’intrigue n’exploite pas mieux le potentiel de ce rôle et de son actrice et fait plutôt la part belle aux vilains joués par les excellents Rod Cameron (Bob Yauntis) et Wallace Ford (Lafe Bailey). Face à ces gaillards typés, le marshal Tom Jackson (George Montgomery) est bien trop policé pour briller mais fera un parfait amoureux en puissance ! La Fille de Belle Starr, qui aurait pu être un western avant-gardiste féministe, se révèle finalement très conventionnel en exploitant les codes du genre : bons et méchants, ivrogne et saloon, fusillades et cavalcades, romance. Fort heureusement, outre son excellent casting, notamment Wallace Ford en touchant poivrot, ce western bénéfice d’une mise en scène efficace et d’une très belle photographie en noir et blanc de William A. Sickner qui magnifie les décors (ombres sur les façades en ouverture), et notamment les beaux paysages des scènes tournées en extérieur (Californie). Avec son budget limité et son intrigue sans grande originalité, La Fille de Belle Starr n’est certainement pas un western majeur, mais produit et réalisé avec professionnalisme, il reste très plaisant à regarder.

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Commentaire technique

Image : copie HD, très belle définition et piqué remarquable, quoique variable selon les plans, le format 1,37/1 est respecté, la texture argentique est visible mais homogène (tournage en 35 mm), copie propre affectée de quelques tremblements, noirs très denses, blancs nuancés, gris harmonieusement étagés

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogue clairs sans distorsion, bonne dynamique sur les ambiances (saloon, poursuite, tirs) et sur la musique entrainante d’Edward Kilenyi, pas de souffle marqué