Chili 1976 : paranoïa sociale sous la dictature chilienne (en DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Chili, 1976. Trois ans après le coup d'état de Pinochet, Carmen part superviser la rénovation de la maison familiale en bord de mer. Son mari, ses enfants et petits-enfants vont et viennent pendant les vacances d'hiver. Lorsque le prêtre lui demande de s'occuper d'un jeune qu'il héberge en secret, Carmen se retrouve en terre inconnue, loin de la vie bourgeoise et tranquille à laquelle elle est habituée.
- Titre original : 1976
- Support testé : DVD
- Genre : drame
- Année : 2022
- Réalisation : Manuela Martelli
- Casting : Aline Küppenheim, Nicolás Sepúlveda, Hugo Medina, Alejandro Goic, Carmen Gloria Martínez, Antonia Zegers, Marcial Tagle, Amalia Kassai
- Durée : 1 h 32 mn 27
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 espagnol
- Bonus : débat avec Manuela Martelli au cinéma l'Écran de Saint-Denis (2022, 24 mn 40)
- Éditeur : Blaq out
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Commentaire artistique
Premier long métrage de l’actrice chilienne Manuela Martelli, Chili 1976 revient sur les terribles années de la dictature Pinochet qui a plongé la société chilienne dans une atmosphère oppressante de paranoïa collective. Le scénario, qu’elle a coécrit avec Alejandra Moffat, s’inspire de la vie de sa propre grand-mère. Ce n’est pas le premier film qui aborde cette période sombre du Chili, et l’on se souvient des films de Pablo Larrain, dont Santiago 73, post mortem (2010). Mais Chili 1976 concrétise la première incursion d’une cinéaste chilienne sur ce thème encore très présent dans les esprits (cf. bonus). L’intention de la cinéaste n’était pas de présenter une grande fresque historique sur le sujet, mais de livrer une observation intimiste de la suspicion que la dictature imposait aux rapports sociaux. Manuela Martelli, qui a mis près de neuf ans à faire son film, propose en effet de partager l’expérience difficile de Carmen (Aline Küppenheim), la femme bourgeoise d’un grand médecin Miguel (Alejandro Goic), incitée par son ami le padre Sánchez (Hugo Medina) à soigner un jeune homme blessé par balle Elias (Nicolás Sepúlveda) dont on pressent vite qu’il appartient à la résistance politique. Jouant sur les symboles, Chili 1976 est plus le portrait d’une femme entrainée dans un engrenage fatal et qui vit la dictature au quotidien qu’une réflexion historique d’envergure. Ce n’est qu’incidemment au détour de situations apparemment banales, comme la scène sur le bateau ou celle du restaurant en bord de route, que le spectateur peut prendre conscience de la position politique des uns et des autres et de ce très fort clivage social en deux classes qui fracture le pays. À la manière d’un thriller, entre deux scènes d’action en ouverture et en épilogue, Chili 1976 brosse le portrait féminin nuancé d’une grand-mère bourgeoise confrontée à une situation qui la dépasse mais qui va courageusement tenter de l’affronter. Carmen est admirablement incarnée par Aline Küppenheim, d’autant que des éléments de sa propre grand-mère ont été ajoutés au personnage. Traité du point de vue de cette femme, le film ne cesse d’alterner la description de ses attitudes dans son environnement social, minutieusement reconstitué, et de ses réactions psychologiques présageant les transformations de sa personnalité. Avec sa réalisation jouant sur le symbole (peinture, chaussures, religion…) et sur le hors-champs, Chili 1976 est un film qui parle in fine du traumatisme chilien en laissant entrevoir une part de la réalité qui existe réellement derrière l’ambiguïté des individus et la normalité apparente de la société. Intéressant.
Commentaire technique
Image : copie SD, assez bonne définition mais manque de piqué en raison du support DVD, excellent contraste restituant bien les images lumineuses de Yarará Rodríguez, noirs solides, étalonnage chaud avec magenta dominant, colorimétrie réaliste aux teintes naturelles nuancées
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Son : mixage espagnol 5.1, voix claire et équilibrées, excellente dynamique sur les ambiances (trafic, mer) et la musique étrange de Marià Portugal, spatialisation naturaliste aux effets surround efficaces et immersifs, LFE ponctuel
Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (2,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt19758012/
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