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Viva la muerte : une œuvre autobiographique fondatrice (Blu-ray et DVD)

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis 

Après la guerre d'Espagne et sous le régime franquiste, Fando, un garçon d'une dizaine d'années, cherche à comprendre pourquoi son père a disparu. Il ne tarde pas à découvrir que c'est sa mère, pieuse catholique, qui a dénoncé son mari antifasciste. Perturbé par ces révélations, Fando va enquêter pour savoir ce qu'est devenu son père. Dans un pays cadenassé par la censure et les interdits religieux, Fando, partagé entre haine et amour pour sa mère et l'espoir de retrouver son père vivant, va enfanter autant de délires sexuels que morbides…

  • Titre original : Viva la muerte
  • Support testé : Blu-ray
  • Genre : drame, guerre
  • Année : 1971
  • Réalisation : Fernando Arrabal
  • Casting : Anouk Ferjac, Núria Espert, Mahdi Chaouch, Ivan Henriques, Jazia Klibi, Suzanne Comte, Jean-Louis Chassigneux, Mohamed Bellasoued, Victor Garcia
  • Durée : 1 h 29 mn 00
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 1,66/1
  • Sous-titrage : français
  • Pistes sonores : LPCM 2.0 monophonique français
  • Bonus : Sur les traces de Baal, Making of restauré (1970, restauré, 19 mn 24) - Vidarrabal, documentaire sur la vie et l’œuvre d’Arrabal par Xavier Pasturel Barron (2011, 1 h 39 mn 30)
  • Éditeur : Éditions Montparnasse 

 

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Commentaire artistique  

En 1971, Fernando Arrabal réalise son premier long-métrage coproduit par la France et la Tunisie, Viva la muerte, qui dépeint la guerre d’Espagne vu par le petit Fando (Medhi Chaouach) âgé d’une dizaine d’années. Le titre du film fait allusion au cri de ralliement des soldats franquiste durant le conflit. Natif de Melilla en Espagne, l’artiste complet Fernando Arrabal (cf. excellent bonus documentaire Vidarrabal) a été profondément marqué par la guerre durant laquelle son père disparait avec une incertitude sur son sort définitif qui hantera le jeune homme de 17 ans. Ce traumatisme serait à la source de toute son immense œuvre artistique composée de romans, de poèmes, de pièces de théâtre, d’opéras, de peintures et de films ! Son engagement le conduit à fréquenter divers mouvements comme les surréalistes et The Beat Generation avant de fonder en 1962 le mouvement Panique (du dieu Pan, l’homme de tous les refus) avec Roland Topor et Alexandro Jodorowsky. Condamné en 1967 à Madrid, il sera interdit de séjour jusqu’à la mort de Franco en 1975. C’est pour cette raison, que le tournage de Viva la muerte (cf. bonus Sur les traces de Baal) en 1971 s’effectue à Hergla en Tunisie et que l’acteur qui incarne Fando enfant est tunisien. Le film, incontestablement autobiographique basé sur son livre de 1959 « Baal Babylone », reprend partiellement la vie du jeune Fernando Arrabal qui décrit ses émotions juvéniles dans un pays déchiré par le fascisme et ses souvenirs d’enfance entouré de femmes : sa mère (Núria Espert), sa tante (Anouk Ferjac), sa grand-mère (Suzanne Comte). Loin de réaliser une reconstitution fidèle de son village espagnol natal, le cinéaste met à profit les faits ethnographiques locaux (saignée, tressage, combats de béliers) qu’il insère dans son film entrecoupé de séquences oniriques traitées esthétiquement différemment. Son contenu manifestement politique, rythmé de scènes violentes (envers les animaux) ou érotiques, entraina son interdiction en Espagne et en Tunisie mais le film sera montré à Cannes en intégralité. Le film a été salué par la critique pour son contenu créatif et sa profonde ambition de traquer la vérité : un tableau saisissant des profondes fêlures que génère toute guerre civile. Cet essai passe par les rapports compliqués qui unissent Fando à sa mère aussi jolie que castratrice (scène de l’abattoir) qui a désavoué son mari dans un contexte de désirs inavoués, de moralité chrétienne et d’idéologie. Les diverses séquences métaphoriques surréalistes qui ponctuent le récit sont souvent choquantes et ont beaucoup contribués à la censure du film mais elles ne sont jamais dénués de sens. Sans doute formellement un peu daté, Viva la muerte, nonobstant ses outrances cauchemardesques, est certainement par son foisonnement et ses intentions le film qui définit le mieux l’œuvre de l’artiste. À découvrir dans sa version nouvellement restaurée.     

 

Blu ray Viva la muerte

Commentaire technique 

Le film a été restauré en 4K en 2022 par la Cinémathèque de Toulouse avec la collaboration de Fernando Arrabal et du Ministere de la Culture tunisien à partir du négatif 35 mm image et son d'origine et d’un élément interpositif 35 mm. La numérisation et la restauration de l’image ont été réalisées par le laboratoire de la cinémathèque de Toulouse. Celles du son ont été faites au studio L.E. Diapason 

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Image : copie HD, excellente définition et piqué sur les détails sauf pour les séquences oniriques monochrome à l’image volontairement détériorée, texture argentique fine (tournage en 35 mm, Master Format 4K restauré 2022), copie propre, contraste variable, parfois un peu surexposé en lumière du jour, niveau de noirs différencié, étalonnage chaud, colorimétrie nuancée aux teintes naturelles sauf sur les plans oniriques 

Son : mixage français monophonique 2.0, dialogues clairs avec quelques variations de niveau sonore et légères saturations, excellente dynamique sur les ambiances énergiques et sur la musique de Jean-Yves Bosseur et les divers extraits retenus, pas de souffle

 

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)  

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0066530/ 

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