Jours d'amour : l’art italien de la fugue amoureuse (en Blu-ray)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Angela et Pasquale ont grandi ensemble dans une petite ville d'Italie et sont tombés amoureux. Ils aimeraient pouvoir se marier mais leurs familles respectives, de modestes paysans, n'ont pas assez d'argent pour organiser la noce. Face au désarroi de leurs enfants, ils trouvent bientôt un stratagème qui devrait leur éviter trop de dépenses inutiles : Pasquale va «enlever» Angela et rester seul avec elle pendant quelques jours. À leur retour, il ne restera plus qu'à les marier sans cérémonie officielle, donc sans frais…

Titre original : Giorni d'amore
Support testé : Blu-ray
Genre : comédie dramatique
Année : 1954
Réalisation : Giuseppe De Santis et Leopoldo Savona
Casting : Marcello Mastroianni, Marina Vlady, Giulio Calì, Angelina Longobardi, Dora Scarpetta, Fernando Jacovolta, Renato Chiantoni, Lucien Gallas
Durée : 1 h 43 mn 23
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,37/1
Sous-titrage : français
Piste sonore : DTS-HD MA 1.0 monophonique italien
Bonus : bande annonce 2020 (1 mn 00)
Éditeur : Carlotta Films

LA SUITE APRÈS LA PUB

Commentaire artistique

Jours d’amour a été réalisé en 1954 par Giuseppe De Santis avec, comme directeur adjoint, Lopoldo Savona. Cette comédie dramatique retient l’attention par ses interprètes : Marcello Mastroianni, déjà célèbre pour ses participations à diverses comédies néoréalistes, et Marina Vlady âgée de seize ans qui a été révélée, un peu plus tôt la même année, par le film Avant le déluge d’André Cayatte. C’est en 1949 que Giuseppe De Santis s’était fait connaitre en dirigeant Riz amer, un film majeur du courant néoréaliste. Jours d’amour n’a pas cette ambition, mais filmé en Ferraniacolor (procédé couleur mis au point en 1949) dans les décors naturels de Fondi, la ville natale du cinéaste au sud de l’Italie, la comédie est bien ancrée dans les réalités du quotidien déshérité de cette bourgade agricole. Giuseppe De Santis est avant tout un militant communiste convaincu qui s’est d'abord exprimé dans le journalisme en défendant les cinéastes néoréalistes. Ses convictions politiques n’ont jamais dévié : comme le rappelle dans ses mémoires Marina Vlady tous les techniciens de Jours d’amour avaient leur carte du Parti communiste italien ! La comédie n’est pas pour autant foncièrement partisane : la réalisation navigue entre la farce picaresque et la description naturaliste de conditions sociales et économiques intenables. Bien sûr la romance entre Pasquale et Angelina demeure souvent gentillette mais le tableau est toujours fascinant du fait de la mise en valeur de ses interprètes : le film profite de la beauté slave de Marina Vlady qui illumine l’intrigue et de la photogénie naturelle de Marcello Mastroianni. Le reste du casting aligne une ribambelle d’actrices et d’acteurs hauts en couleur qui rivalisent d’abattage à incarner les deux familles des futurs mariés dont la «rivalité» est symbolisé par un fossé que Pasquale veut planter d’orangers. Tout le piquant de l’intrigue désuète de Jours d’amour réside dans la finalité du stratagème imaginée par les clans, le «mariage de réparation», c’est-à-dire marier sans bourse déliée les deux amoureux en leur permettant sciemment de « fauter » ! Mais rien de scabreux dans cette comédie amusante qui, néanmoins, a pu avoir dans les années 50 un petit parfum de scandale. Il est bien sûr question de moralité et de mariage, mais aussi de mentalités sociales et de contraintes économiques. La mise en scène, à des fins manifestement comiques, multiplie les obstacles qui empêchent les amoureux en fuite de passer à l’acte : un prétexte scénaristique un peu redondant à force d’être systématique. Sympathique.

Commentaire technique

La restauration du film en 2K a été réalisée pour Surf Film et la Fondation Cineteca di Bologna à partir des négatifs originaux, image et son. Le négatif image présentait de nombreuses rayures, taches, fluctuations lumineuses et les couleurs étaient passées. La restauration numérique a gommé ces défauts, l’étalonnage a redonné la splendeur des couleurs originales. La restauration a été effectuée par L’Immagine Ritrovata de Bologne en 2018

LA SUITE APRÈS LA PUB

Image : copie HD, assez bonne définition et piqué variable, texture argentique assez prononcée (tournage en 35 mm, Master Format 2K restauré 2018), image propre sans défaut notoire, contraste rendu homogène sans fluctuation lumineuse, noir assez denses, étalonnage chatoyant chaud, colorimétrie variable aux teintes vives rehaussées avec une légère dominante verte (Ferraniacolor)

Son : mixage italien 1.0 monophonique, postsynchronisation claire (Marina Vlady est doublée par Maria Pia Casillilo), pas de distorsion, bonne dynamique avec un bruit de fond raisonnablement bas et quelques résidus de saturation