Hôtel du Nord : réédition d’un classique d’atmosphère (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(4,5/5)
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Synopsis
Dans un petit hôtel sur le canal Saint Martin, chaque chambre a son histoire : un jeune couple d'amoureux aspire au suicide, une fille vit de ses charmes, son ami a livré des acolytes à la police ; certains couples sont mal assortis et puis surtout, il y a Arletty et Louis Jouvet qui voudraient changer d'«atmosphère»…
- Titre original : Hôtel du Nord
- Support testé : Blu-ray
- Genre : comédie dramatique
- Année : 1938
- Réalisation : Marcel Carné
- Casting : Arletty, Louis Jouvet, Annabella, Jean-Pierre Aumont, Paulette Dubost, Andrex, André Brunot, Henri Bosc, Bernard Blier, Jane Marken, François Périer
- Durée : 1 h 36 mn 41
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
- Sous-titrage : français
- Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique français
- Bonus : Digipack avec le Blu-ray (96 mn) et le DVD du film (92 mn) - Au cinéma ce soir : Hôtel du Nord, entretiens avec Marcel Carné, Arletty, Jean-Pierre Aumont et Henri Jeanson par Armand Panigel et Solange Peter (1972, 21 mn 14) - Hôtel du Nord, histoire d'un décor, entretiens avec Florian Cadiou, gérant de l'Hôtel du Nord, Anne Seibel, cheffe décoratrice de cinéma et Didier Naert, architecte, décorateur et beau-fils d'Alexandre Trauner (2023, 23 mn 38) - bande annonce originale (4 mn 27)
- Éditeur : Potemkine
Commentaire artistique
Devenu un classique, Hôtel du Nord de Marcel Carné doit sa célébrité à trois facteurs : les dialogues délicieux d’Henri Jeanson, la gouaille d’Arletty et le décor grandeur nature d’Alexandre Trauner. Sans cette remarquable conjonction, la romance au cœur du film, volontairement imaginée comme falote, entre Renée (Annabella) et Pierre (Jean-Pierre Aumont) n’aurait probablement pas laissé un souvenir aussi mémorable. Il n’est pas question pour autant de minimiser le talent de metteur en scène de Marcel Carné, un des meilleurs défenseurs du réalisme poétique (Le Quai des brumes, 1938), à qui le producteur Joseph Lucachevitch proposa un mélo mettant en valeur l’actrice Annabella mais dont le rôle allait pâtir de la concurrence incontestable d’Arletty (Raymonde) et de son abattage naturel. Hôtel du Nord bénéficia d’une savoureuse réunion de personnages truculents créés, entre autre, par Louis Jouvet (Edmond), Paulette Dubost (Ginette), Bernard Blier (Prosper), Jane Marken (Louise), Raymone (Jeanne) ou Andrex (Kenel), etc. Le premier et principal atout du film est lié à un bâtiment, l’Hôtel du Nord (cf. bonus) à Paris sur le canal Saint-Martin, dont les propriétaires, à partir de 1923, furent les parents d’Eugène Dabit. Celui-ci s’inspira de la vie quotidienne de l’hôtel pour écrire son premier roman populiste « L’hôtel du Nord » (1929) dont les tranches de vie et les personnages serviront lointainement de base au scénario de Jean Aurenche et d’Henri Jeanson. Ceux-ci vont atténuer la noirceur et la dimension politique de l’histoire originale et réinventer les couples. Cependant, hormis quelques images du vrai immeuble, l’hôtel, le quai et le canal sont reconstitués en studio en extérieur à Billancourt par le talentueux décorateur Alexandre Trauner : une nécessité pour faciliter le tournage (cf. bonus) et une brillante opération publicitaire (le «Tout Paris» vient visiter le décor, y compris Picasso : cf. bonus). Le second atout de taille est Arletty qui, lorsqu’elle joue l’inoubliable Madame Raymonde, est loin d’être la star que l’on connait. Elle enchaine des rôles secondaires depuis ses débuts dans La Douceur d’aimer (1930) mais grâce à Hôtel du Nord, son tandem avec Louis Jouvet et leur fameuse dispute sur la passerelle avec la réplique culte (« Atmosphère, Atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? ») la propulse au panthéon des actrices cultes d’alors. En surjouant ses intonations, elle devient l’incarnation absolue des petites gens de Paris : appréciée par un large public, elle domine tout le casting par sa spontanéité et son franc parler. Il faut dire que le troisième atout de Hôtel du Nord est le dialoguiste Henri Jeanson dont les répliques dont mouche à chaque ligne et sont parfaitement ciblées entre drame et comédie (comparer les dialogues d’Annabella et d’Arletty). À l’évidence c’est le couple Jouvet/Arletty, le mieux doté, qui monopolise l’attention au sein d’une galerie de caractères pittoresques qui composent ce microcosme sympathique. Sans doute dramatiquement un peu faible, en l’absence de Jacques Prévert, Hôtel du Nord est surtout un film de dialogues dont le charme inaltérable a bien été saisi par la caméra mobile d’Armand Thirard. Pour sa mise en scène attrayante, pour ses acteurs emblématiques et pour sa tonalité populaire, Hôtel du Nord demeure un classique indémodable dont on ne se lasse pas.
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Commentaire technique
En 2015, une version restaurée en 2K par Digimage Classics à partir d’un scan 4K du négatif image nitrate 35 mm est montrée à Cannes
Image : copie HD, définition et piqué variables selon les plans n’excluant pas certains défauts de mise au point, texture argentique homogène, fourmillement (tournage en 35 mm, Master Format 2K restauré), image stable et propre sans défaut majeur, contraste solide avec des noirs francs, des blancs nuancés et une gamme de gris régulière, compression fluide
Son : mixage français 2.0 monophonique, dialogues clairs et équilibrés, sans saturation, bruit de fond réduit, bonne dynamique sur les ambiances et la musique de Maurice Jaubert
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Notre avis
Image : 
(4/5)
Mixage sonore : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0030252/