L'Incroyable Alligator - Alligator II La Mutation : les dents des égouts (en UHD, Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

L'Incroyable Alligator : dans les années 1960, une petite fille en vacances en Floride recueille un bébé alligator. De retour à Chicago, son père le jette dans les égouts. 12 ans plus tard, l'alligator a bien grandi notamment en mangeant des cadavres d'animaux ayant servi à des tests scientifiques. Il est alors attiré par le monde extérieur qu'il va trouver plus à son goût…

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Alligator II La Mutation : victime des déchets toxiques déversés dans son marécage, un alligator mutant, devenu géant, s'attaque aux habitants de la petite ville voisine en passant par les égouts. Personne ne croyant les rares témoins ayant aperçu le monstre, les meurtres se multiplient. Une scientifique et un flic mènent l'enquête…

• Titre original : Alligator - Alligator II : The Mutation
• Support testé : UHD - Blu-ray
• Genre : horreur
• Année : 1980, 1991
• Réalisation : Lewis Teague, Jon Hess
• Casting : (1) Robert Forster, Robin Riker, Michael V. Gazzo, Dean Jagger, Sydney Lassick, Henry Silva, Sue Lyon, Jack Carter, Perry Lang (2) Joseph Bologna, Dee Wallace, Richard Lynch, Woody Brown, Holly Gagnier, Bill Daily, Steve Railsback, Brock Peters
• Durée : 1 h 30 mn 42 - 1 h 33 mn 56
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : (1) 1,85/1 (HD10, Dolby Vision) - (2) 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : (1) DTS-HD MA 1.0 monophonique anglais, français (2) DTS-HD MA 2.0 stéréophonique anglais, français
• Bonus : SteelBook édition limitée avec l’UHD de L'Incroyable Alligator et le Blu-ray de Alligator II La Mutation
• Bonus HD en VOST sur l’UHD L'Incroyable Alligator : Une bête sauvage dans la ville, entretien avec Lewis Teague (2022, 24 mn 33) - L'auteur de « L'Incroyable Alligator », entretien avec le scénariste John Sayles (2007, 17 mn 20) - Les Boyaux de l'alligator, le grand fleuve et Bob, entretien avec Bryan Cranston (2022, 22 mn 17) - La Chance de l'alligator, entretien avec Robert Short, responsable effets spéciaux de maquillage (2022, 12 mn 29) - L'Incroyable Alligator, version TV américaine avec scènes additionnelles ou censurées en exclusivité sur ce 4K Ultra HD (HD, 1 h 38 mn 06) - scènes additionnelles ou censurées (scannées à partir d’un interpositif de la version TV) isolées (10 mn 21) - 2 bandes annonce (3 mn 34) - 4 spots TV (1 mn 56) - Pub TV du jeu « Alligator Game » (0 mn 32)
• Bonus HD en VOST sur le Blu-ray Alligator II La Mutation : Le Lagon du lac d'Echo Park, entretien avec Jon Hess (2022, 16 mn 22) - Frères de sang, entretien avec Eugene Hess, réalisateur seconde équipe (2022, 5 mn 36) - Un montage qui a du mordant, entretien avec Marshall Harvey, monteur (2022, 5 mn 12) - En eaux troubles, entretien avec John Eggett, coordinateur effets spéciaux (2022, 7 mn 19) - bande annonce (4 mn 13)
• Éditeur : Carlotta Films

Commentaire artistique

Réalisés à dix ans d’intervalle, L'Incroyable Alligator et Alligator II La Mutation appartiennent indiscutablement à la série des films, relativement fauchés, qui ont tenté de profiter, avec plus ou moins de réussite, du succès du film Les Dents de la mer (1974). L’argument dramatique de ce blockbuster à propos d’un animal démesuré existait auparavant dans des séries B des années 50 comme Les Monstres attaquent la ville (1957) et Tarentula ! (1955). Dans L'Incroyable Alligator et Alligator II La Mutation de Lewis Teague et Jon Hess, il aura suffi de substituer un alligator au requin et les égouts d’une localité à la mer pour obtenir l’effet escompté… sans néanmoins la maestria de la mise en scène de Steven Spielberg !
Le scénario de L'Incroyable Alligator, rédigé initialement par Frank Ray Perilli, a été entièrement réécrit par John Sayles. Destiné à être dirigé par Joe Dante, ce film indépendant au budget limité, a été réalisé par Lewis Teague, cinéaste surtout connu pour le film Cujo (1983) adapté de Stephen King. L’intrigue, à la dramaturgie basique, fondée sur la légende urbaine et authentique Fake New, de bébés alligators jetés dans les toilettes et qui se transformerait en créatures démesurées et voraces. Elle repose sur l’alternance, de scènes d’attaques du monstre, un alligator géant, et de scènes plus calmes, animées par divers protagonistes, comme spécialement le détective malchanceux au front dégarni David Madison, incarné par Robert Forster, et la jolie scientifique herpétologue Marisa, jouée par Robin Riker. Selon les codes du genre, il y a bien sûr des méchants de service, notamment le financeur d’expérimentations illégales sur les animaux Slade (Dean Jagger) et le chasseur colonel Brock (Henry Silva). Bryan Cranston, un des assistants du film, deviendra plus tard l’acteur que l’on connait et c’est la dernière apparition de Sue Lyon (une journaliste) qui fut l’inoubliable Lolita (1962) de Stanley Kubrick. Réalisé avec efficacité, et un certain humour, L'Incroyable Alligator multiplie sur un ton bienveillant les allusions au film de Steven Spielberg, en particulier pour certains plans sous l’eau et pour la caractérisation du trio de protagonistes majeurs (flic/scientifique/chasseur). Malgré ses stéréotypes à profusion empruntés au film policier et au film d’horreur, dans un but délibérément satirique, et ses effets spéciaux un peu cheap, L'Incroyable Alligator se laisse voir, surtout si l’on apprécie son atmosphère nostalgique des années 70/80 et la subtile critique sociale (mais pas si intense que certains le prétendent) ciblant les riches. Un film d’horreur à prendre pour ce qu’il est, c’est-à-dire un film de genre très distrayant et un hommage très sympathique à son modèle, Les Dents de la mer.
En 1991, contre toute attente, car dans les années 90 l’héritage du film de Steven Spielberg s’était amoindri, Jon Hesse réalise une suite directe Alligator II La Mutation, écrit cette fois-ci par Curt Allen et qui a quelques rares éléments en commun avec L’Incroyable Alligator. Si bien sûr la bestiole reste le facteur commun des deux films, Alligator II La Mutation se démarque en inventant des situations nouvelles et des personnages de remplacement. Mais le trio de base est toujours présent réunissant un détective Davis Hodges (Joseph Bologna), fin connaisseur des communautés hispaniques locales, une scientifique Christine (Dee Wallace qui l’année suivante joue la mère dans E.T. L’Extraterrestre), femme du policier, et un chasseur singulier Hawk Hawkins (Richard Lynch, acteur miraculé après une tentative d’immolation par le feu en 1967 !). Dans cette suite, le méchant est maintenant Vincent Brown (Steve Rallsback) qui pollue sans vergogne les égouts avec des produits chimiques nocifs et n’hésite pas à faire tuer ses opposants. Tous ces protagonistes, plus quelques personnages secondaires, comme Sheri (Holly Gagnier), la fille du maire, ou le policier coéquipier Rich Hamon (Woody Brown), finiront pas se retrouver autour du lac situé en pleine zone urbaine et où se cristallise le dénouement. Alligator II La Mutation est moins caustique et satirique que le premier film, malgré un détective qui n’hésite pas à s’opposer à sa hiérarchie pour éliminer la créature. La réalisation tente d’évoquer la complexité des relations psychologiques qui interagissent entre les couples (David et Christine, Davis et Rich, le maire Anderson et Brown), mais s’en tire mieux dans les scènes d’action bien que la créature mécanique au rabais soit parfois bien trop passive pour effrayer. Pour pallier à un budget plus que limité, le film intègre des plans initialement tournés pour le premier film, au point que Alligator II La Mutation ait été parfois considéré comme une version déguisée du film de Lewis Teague. En tout cas son réalisateur Jon Hess, qui n’a pas marqué les esprits, parvient avec des moyens limités et un scénario très convenu à maintenir une certaine intensité à la traque du vilain alligator non dénuée d'un soupçon d’humour. Pour amateur inconditionnels seulement.,

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Commentaire technique

L'Incroyable Alligator

Image : copie UHD, nouvelle restauration 4K à partir du négatif original, superbe définition et piqué impressionnant sur les gros plans, texture argentique homogène (tournage en 35 mm avec caméra Arriflex, Master Format 4K 2022), image parfaitement nettoyée, gestion remarquable du contraste en HDR10 avec des noirs denses, des ombres détaillées et des lumières nuancées, étalonnage réaliste chaud, colorimétrie naturaliste aux teintes vives et tons saturés

Son : mixage anglais 1.0 monophonique, dialogues clairs, équilibrés, sans saturation, très bonne dynamique qui profite aux effets d’ambiances (bruits dans les égouts, attaques de l'alligator), pas de souffle ; VF 1.0 monophonique claire, dynamique, doublage pas assez intégré aux ambiances

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Alligator II : La Mutation

Image : copie HD, excellente définition, piqué sur les gros plans, texture argentique homogène (tournage en 35 mm, Master Format 2K restauré), image propre pratiquement sans défaut, excellent contraste, images lumineuses, noirs profonds, étalonnage chaud, colorimétrie chatoyante aux teintes vives et tons saturés

Son : mixage anglais 2.0 stéréophonique, dialogues clairs, bonne dynamique, spatialisation uniquement frontale en raison du procédé (Ultra-Stereo au cinéma) mais bonne distribution des effets d’ambiances et de la musique ; VF 2.0 monophonique, niveau plus élevé que celui de la VO, claire, doublage artificiel excessivement détaché des ambiances