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Pacifiction - Tourment sur les îles : une expérience cinématographique unique mais exigeante (en Blu-ray, DVD et VOD)

Blu ray Pacifiction 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Synopsis

Sur l'île de Tahiti, en Polynésie française, le Haut-Commissaire de la République De Roller, représentant de l'État Français, est un homme de calcul aux manières parfaites. Dans les réceptions officielles comme les établissements interlopes, il prend constamment le pouls d'une population locale d'où la colère peut émerger à tout moment. D'autant plus qu'une rumeur se fait insistante : on aurait aperçu un sous-marin dont la présence fantomatique annoncerait une reprise des essais nucléaires français.

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• Titre original : Pacifiction - Tourment sur les îles
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 2022
• Réalisation : Albert Serra
• Casting : Benoît Magimel, Pahoa Mahagafanau, Marc Susini, Matahi Pambrun, Alexandre Melo, Sergi López, Montse Triola, Michael Vautor, Cécile Guilbert
• Durée : 2 h 45 mn 01
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
• Bonus : entretien avec Albert Serra (2022, 27 mn 07)
• Éditeur : Blaq out

Commentaire artistique

Pacifiction du réalisateur catalan Albert Serra, qui a été récompensé par le prix Louis-Delluc et par deux Césars (meilleur acteur et meilleure photographie), est un film qui, visiblement, a plu aux critiques. Malgré sa courte filmographie de huit longs métrages débutée en 2003, le cinéaste a déjà récolté divers prix internationaux qui saluent son approche nouvelle du cinéma et tranche effectivement avec la manière plus classique de concevoir et de réaliser des films. Ainsi pour Pacifiction, tourné à Tahiti, le cinéaste (cf. bonus) utilise un dispositif de trois mini-caméras Blackmagic Pocket simultanées, faciles à mouvoir en cours de prise de vue, ce qui évidemment va décontenancer les acteurs ne parvenant pas à anticiper leurs déplacements et les contraignant à jouer en composant avec. Les interprètes sont aussi privés de scénario jusqu’à la dernière minute et parfois de dialogues : ainsi Benoit Magimel, qui incarne le personnage central du haut-commissaire De Roller, devait jouer avec les répliques dictées par Alex Serra en temps réel dans une oreillette. Une sorte de jeu à l’instinct qui s’exerça sur tout le reste du casting, notamment Sergi López (Morton), Pahoa Mahagafanau (Shannah), Marc Susini (l’amiral) ou l’écrivaine Cécile Guilbert (Romane Attia). L’improvisation qui en découle confère une certaine lenteur aux échanges et peut quelquefois se révéler lassante, voire agaçante. C’est d’ailleurs quelques 540 heures de rushes (soit 1276 pages de dialogues) que le cinéaste devra monter en visionnant l’intégralité des prises. Le film s’inspire des mémoires de l’actrice polynésienne Tarita Tériipaia, qui épousa l’acteur Marlon Brando qu’elle rencontra sur tournage de Les Révoltés du Bounty (1962) dans lequel elle jouait le rôle de Maimiti. Durant presque trois heures Pacifiction cherche à montrer le contraste séparant la pureté des natifs et la dangerosité des métropolitains. Le film nous invite à côtoyer une série de personnages typés, la plupart français, et à observer l’agitation qui s’emparent des polynésiens ayant eu connaissance d’une possible reprise des essais nucléaires abhorrés manigancée par les politiques et les agents de l’état français. Seul De Roller semble opposé à ce projet mais il est perdu dans un questionnement existentiel en raison de l’intuition de l’inutilité de ses promesses et il traîne son spleen (les tourments du sous-titre) de boites de nuits en tripots, mais nous ne saurons rien de ses pensées intimes. L’action est souvent alanguie, se limitant plus aux échanges dialogués (cf. scène de la voiture), musclés ou caricaturaux, qu’aux agissements et le tournage n’exploite guère la beauté naturelle et l’exotisme des côtes polynésiennes. Dans ce film, on boit beaucoup et on palabre à longueur de scène suscitant un ennui souvent pénible (anticipé par le réalisateur : cf. bonus), renforcé par une dilatation temporelle excessive, Pacifiction demande de la constance pour le regarder jusqu’au bout. Certes, Pacifiction est un film d’auteur, un film expérimental qui cherche une autre voie d’exploration cinématographique, mais qui risque d’égarer son public en ne lui concédant aucune facilité narrative. Entouré d’excellents comédiens et habilement dirigé (oreillette, montage) par son réalisateur, Benoit Magimel livre une solide performance inédite, dans cet enfer exotique et délirant, à des années lumières de son registre habituel. Pour cette interprétation remarquable et pour son approche cinématographique singulière, Pacifiction mérite la vision, bien que celle-ci soit très exigeante et plutôt déstabilisante.

 

Blu ray Pacifiction

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Commentaire technique

Image : copie HD, bonne définition, piqué sur les gros plans, sans texture apparente (tournage en numérique avec caméras Blackmagic Pocket, Master Format 4K), bonne gestion du contraste, en particulier en basse lumière, noirs soutenus, étalonnage et colorimétrie naturalistes aux teintes nuancées

Son : mixage français 5.1, dialogues clairs, excellente dynamique sur les ambiances (boites de nuit, vagues) et sur la musique signée Marc Verdaguer, spatialisation ouverte aux effets surrounds efficaces (pluie, orchestres), LFE ponctuellement énergique (surf)

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile griseetoile grise(2,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt13702796/

 

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