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Tout va bien : un film visionnaire (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Tout va bien 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Lui est un cinéaste déçu qui s'est mis au chômage après 1968. Elle est correspondante en France d'une radio américaine. C'est l'histoire de la crise d'un couple dans une société en crise, la France en 1972.

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• Titre original : Tout va bien
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1972
• Réalisation : Jean-Luc Godard, Jean-Pierre Gorin
• Casting : Yves Montand, Jane Fonda, Vittorio Caprioli, Elizabeth Chauvin, Castel Casti, Éric Chartier, Louis Bugette, Yves Gabrielli
• Durée : 1 h 35 mn 35
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique français
• Bonus : Letter to Jane réalisé par Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin (1972, 51 mn 54) - JLC/ADB, interview d’Antoine de Baecque, auteur (2010, 14 mn 01) - JLC/AM, interview d’Armand Marco, directeur de la photo (2010, 15 mn 01) - bande annonce (5 mn 10)
• Éditeur : Gaumont

Commentaire artistique

En 1969, le tournage de Vent d'est brouille les amis anarchistes de Daniel Cohn-Bendit et les amis maoïstes de Jean-Luc Godard. C’est avec son ami Jean-Pierre Gorin qu’il monte le film et fonde le groupe Dziga Vertov pour faire du cinéma politique et faire oublier son statut d'auteur. Entre 1968 et 1973, le duo réalise des films à coloration « maoïste » mais, à l'initiative du jeune producteur Jean-Pierre Rassam (cf. bonus), ils reviennent à un cinéma plus classique avec Tout va bien qui est interprété par des stars de la trempe d’Yves Montand et de Jane Fonda. Le film sortira en avril 1972 et ne rassemblera à Paris que 78 000 spectateurs. C’est pendant la préparation du film, en juin 1971, que Jean-Luc Godard est victime d'un grave accident de moto (bassin fracturé, une semaine de coma) qui le handicape : la réalisation sera surtout assurée par Jean-Pierre Gorin. Tout va bien s’inscrit dans une période d’agitation politique et sociale française et de la fin du collectif Dziga Vertov qui marque le retour du cinéaste à un cinéma de fiction plus classique. Le scénario des deux réalisateurs imagine la présence de stars pour financer un film, mais les deux interprètes vont être piégés dans une usine de charcuterie par une grève avec séquestration du patron : les protagonistes vont alors s’expliquer sur leur ressenti de l’après mai 68 sur leur travail, elle étant chroniqueuse rebelle à la radio, lui étant réalisateur désabusé faisant des films publicitaires. Ce cinéaste engagé en crise existentielle c’est bien sûr Jean-Luc Godard qui s’interroge sur lui-même tout autant que sur son entourage. Le choix des comédiens est parfaitement pertinent dans l’esprit des auteurs de Tout va bien : ils dirigent indubitablement un film subversif qui démonte les mécanismes du système social et économique régissant autant les entreprises que le monde du cinéma. Sous couvert d’une étude de couple et d’une romance passionnelle, Tout va bien décortique l’état de la société, spécialement durant la longue séquence de l’usine dans laquelle s’expriment les employés comme le patron. Cette radiographie est servie par une mise en scène saisissante à base de longs travellings et d’un décor d’usine coupé comme une maison de poupée (une idée déjà exploitée par Jerry Lewis en 1961 dans Le Tombeur de ces dames). Ce parti pris formel au service de la parole (longs témoignages face caméras) est renouvelé dans la séquence finale du supermarché : un triple travelling derrière les caissières laisse imaginer les intérêts économiques de la grande distribution et la fracture sociale engendrée se soldant par un pillage du magasin qu’un militant ne peut endiguer et que les CRS ne parviennent pas à juguler. Avec ce film, ponctué de textes tricolores, le cinéaste de gauche n’a pas dit son dernier mot et conjugue habilement ses aspirations maoïstes avec ses questionnements existentiels selon une réalisation inventive dont il avait le secret. La présence d’Yves Montand, icone de la gauche des années 70, et la personnalité de Jane Fonda, la star hollywoodienne politiquement incorrecte, n’ont pas suffi à convaincre les foules de voir ce film à sa sortie : une injustice à combattre en profitant de la belle copie restaurée de cette comédie socialo-politique savoureuse. Une des œuvres les plus accessibles du cinéaste et dont la modernité n’est plus à démontrer...

 

Blu ray Tout va bien

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Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition et très bon piqué sur les détails, texture argentique homogène (tournage en 35 mm sur pellicule Eastmancolor, Master Format 2K restauré), image propre, bon contraste naturaliste, étalonnage et colorimétrie réalistes aux teintes naturelles et tons saturés

Son : mixage français monophonique 2.0, dialogues et voix off très clairs sans saturation ou distorsion, pas de bruit de fond, excellente dynamique sur les ambiances

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0069398/

 

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