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La Femme sur la Lune : le premier grand film visionnaire de science-fiction (en Blu-ray et DVD)

Blu ray La Femme sur la lune 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Selon une obscure théorie scientifique, il y aurait de l'or sur la lune. Wolf Helius décide de mettre sur pieds une expédition pour en avoir le cœur net. Il embarque dans cette aventure spatiale un ingénieur et sa femme Frieda, dont il est secrètement amoureux, mais aussi un vieux scientifique, un jeune garçon et un affairiste louche. Ce qu'ils finissent par découvrir exacerbera amour, jalousie, cupidité ou bien encore lâcheté.

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• Titre original : Frau im Mond
• Support testé : Blu-ray
• Genre : science-fiction
• Année : 1929
• Réalisation : Fritz Lang
• Casting : Willy Fritsch, Gerda Maurus, Klaus Pohl, Fritz Rasp, Gustl Stark-Gstettenbaur, Gustav von Wangenheim, Tilla Durieux, Margarete Kupfer
• Durée : 2 h 49 mn 49
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,33/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 musique de Javier Pérez de Azpeita
• Bonus : Digipack avec le Blu-ray et le DVD du film - En apesanteur (2022, 8 mn 49) - le film vu par Bernard Eisenschitz, historien et spécialiste de Fritz Lang (2022, 37 mn 23)
• Éditeur : Potemkine Films

Commentaire artistique

La Femme sur la lune est un film « Kolossal » que Fritz Lang réalisa en 1929 pour le studio UFA (Universum-Film AG), juste après Les Espions (1928) et qui sera son dernier film muet. Ce film de science-fiction envisageait un voyage vers la Lune avec toute la rigueur des connaissances scientifiques de l’époque. Le roman (1928) et le scénario de Thea von Harbou, l’épouse du cinéaste, ont d’ailleurs bénéficié des conseils du physicien et ingénieur Hermann Oberth, un des initiateurs du vol spatial. D’un minutage exceptionnel, mais variable selon les versions (de 200 à 91 mn !), La Femme sur la lune était si réaliste que le film sera interdit par les nazis en pleine conception des V2 et que les maquettes de la fusée «Friede» seront détruites. Le film a aussi la particularité d’avoir inventé le compte à rebours et, dans le détail, il anticipe la plupart des étapes que la NASA a utilisées pour le lancement de ses fusées Apollo, tout spécialement d’Apollo 11 : hall de montage, remorquage sur le pack de lancement, carburant liquide, lanceur à étages, boosters, départ à l’équateur, pression critique sur les corps (lits à ceinture), sphères de pressurisation, attaches pour la microgravité, etc. La minutie de la reconstitution dans le film traduit l’intérêt unique de Fritz Lang pour la technique : les seules invraisemblances scientifiques flagrantes de son film La Femme sur la lune sont la présence sur la lune d’un air respirable, d’eau liquide et d’or en quantité minière. Le film n’est d’ailleurs pas que scientifique et nous invite à la modernité d’une héroïne cosmonaute interprétée par la jolie Gerda Maurus (Friede), actrice révélée dans le film précédent Les Espions. Deux autres acteurs du film sont repris : Willy Fristsch (Helius) et Fritz Rasp (le méchant Turner), accompagnés d’acteurs nouveaux comme Klaus Pohl (le savant) et le jeune Gustl Stark-Gstettenbaur (Gustav). Le film, articulé en deux parties, décrit dans une longue première partie (plus d’une heure) une multitude d’aventures policières dont Fritz Lang avait la familiarité et dans laquelle il expose les caractères et les motivations de tous les futurs participants du vol spatial. La seconde partie, avec le décollage, clou du spectacle, raconte le vol, l’alunissage et ce qui s’en suivit. Pour reconstituer le sol lunaire dans les immenses plateaux de Babelsberg, le cinéaste veut un matériau meuble et scintillant : ce sera du sable blanc trouvé fortuitement durant son creusement par le chantier du métro de Berlin. À sa sortie le film est un succès public mais consacre aussi la rupture du cinéaste avec le studio UFA. Son prochain opus, financé par la Nero-film, sera M le Maudit (1931), son premier film parlant. Outre sa modernité technique - le premier Spoutnik n’est lancé dans l’espace qu’en 1957 - La Femme sur la lune est un témoignage incomparable sur le cinéma des années 30 de Fritz Lang. Dès la première partie, terrestre et mouvementée, qui rappelle manifestement les péripéties du Docteur Mabuse le joueur (1922) et les Serials, le cinéaste use de tous les procédés disponibles pour rendre sa narration intense et efficace : flash-backs, jeux graphiques sur les titres, travellings et gros plans, superpositions, éclairages, etc. Et si son film joue la carte du romanesque, avec une romance appuyée entre Helius et Friede, son titre demeure toujours très novateur et potentiellement prometteur en 2023 puisqu’il est question d’envoyer une astronaute sur la Lune ! Si dans la longue filmographie de Fritz Lang, La Femme sur la lune ne peut être qualifié de chef-d’œuvre, ce dernier film de la période muette du cinéaste mérite amplement qu’on s’y intéresse car il constitue, incontestablement, le premier grand film de science-fiction moderne et le digne héritier de George Méliès, le précurseur du genre avec son film Le Voyage sur la lune (1902) ! Passionnant.

 

Blu ray La Femme sur la lune

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Commentaire technique

Le film a été restauré en 2000 à la demande de la Friedrich-Wilhem-Murnau Stiftung (Wiesbaden) à partir d’un négatif des archives de Berlin (Bundesarchiv-Filmarchiv). Les intertitres ont été reproduits à l’aide des titres du négatif. L’Immagine Ritrovata (Bologne) a réalisé les travaux de comparaison et de copie. En 2013 la copie-mère positive a servi de base à la numérisation en 2K.

Image : copie HD, belle définition hétérogène, piqué sur les détails malgré une texture argentique prononcée et variable selon les plans (tournage en 35 mm, Master Format 2013 2K), de nombreux défauts subsistent (rayures, taches) bien que la version ait été restaurée, excellent contraste affecté de fluctuations de densité, image lumineuse aux noirs profonds, blancs nuancés, échelle des gris homogène

Son : mixage stéréophonique 2.0, musique omniprésente au piano de Javier Pérez de Azpeita (2005), superbe dynamique qui restitue toute l’énergie de la partition parfois un peu assourdissante, excellente profondeur tonale

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0019901/

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