Le Sixième enfant : peu plausible mais émouvant et très bien interprété (en DVD et VOD)
Note artistique : 



(3/5)
Synopsis
Franck, ferrailleur, et Meriem ont cinq enfants, un sixième en route, et de sérieux problèmes d'argent. Julien et Anna sont avocats et n'arrivent pas à avoir d'enfant. C'est l'histoire d'un impensable arrangement.
• Titre original : Le Sixième enfant
• Support testé : DVD
• Genre : drame
• Année : 2022
• Réalisation : Léopold Legrand
• Casting : Sara Giraudeau, Benjamin Lavernhe, Damien Bonnard, Judith Chemla, Naidra Ayadi, Olivier Rabourdin, Marie-Christine Orry, Matheo Kabati
• Durée : 1 h 28 mn 14
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,50/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 français
• Bonus : entretien avec l'équipe du film par Cin'écrans (17 mn 25) - discours de remise de prix de Léopold Legrand, Judith Chemla et Sara Giraudeau au Festival du Film Francophone d'Angoulême 2022 (8 mn 22) - court métrage Mort aux codes de Léopold Legrand (2018, 13 mn 55) - bande annonce du film (1 mn 33) - 3 bandes annonces
• Éditeur : Pyramide Vidéo
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https://www.on-mag.fr/index.php/video-hd/blu-ray-dvd/24705-le-sixieme-enfant#sigProIdd36cd1608e
Commentaire artistique
En 2018, Alain Jaspard réalisateur et producteur, publie son premier roman « Pleurer des rivières » dont l’intrigue repose sur un postulat invraisemblable, mais qui se révèle tout à fait possible dans une fiction bien construite : un trafic d’être humain, en l’occurrence un nouveau-né, entre deux familles qui, a priori, n’ont rien en commun et sont issues de classes sociales opposées. Le scénario de Léopold Legrand et Catherine Paillé pour Le Sixième enfant fait le pari de transposer cette histoire au cinéma avec tout ce que l’incarnation charnelle des personnages par des acteurs pourrait avoir d’artificiel en tirant la conjecture narrative vers le stéréotype. En effet si les conséquences morales et existentielles de cet arrangement entre un couple d’avocat et un couple de gitans conduisent à une analyse intellectuellement passionnante, la concrétisation matérialiste par le biais d’une réalisation et d’un jeu d’acteurs a de quoi susciter le doute. Heureusement Le Sixième enfant a eu l’excellente idée de traiter son sujet selon les codes du film à suspense - un « thriller social » comme le définit son réalisateur - et de confier l’incarnation des quatre protagonistes à d’excellents interprètes. Le réalisateur Léopold Legrand avoue avoir été touché par le roman et les thèmes qui y sont abordés, spécialement la maternité, la filiation, le secret, l’illégalité. Pour les deux couples au cœur de l’intrigue, il a disposé d’un casting (cf. bonus) remarquable, réunissant des actrices (Sara Giraudeau, Judith Chemla) et des acteurs (Benjamin Lavernhe, Damien Bonnard) d’une justesse confondante. Avec de tels talents, le récit semble presque plausible et l’on est vite captivé par l’intensité de ce «marché» et de son déroulement. Si l’écriture n’a pas craint ni l’ellipse narrative, ni la neutralité de la caractérisation des personnages, il faut saluer une mise en scène inventive et efficace, au rythme très étudié, qui s’octroie le luxe de travailler certaines scènes comme des tableaux sacrés, même si Le Sixième enfant se garde de toute tentation moralisatrice. Malgré son argument difficilement tenable, ce drame palpitant et poignant a de quoi fasciner, faisant de la mère et de la maternité la figure centrale de cette irrépressible besoin d’enfant qui va rapprocher deux femmes éprouvant la souffrance d’un dilemme existentiel : Meriem, la catho fertile, et Anna, la non-croyante stérile. Un sujet aussi sensible était risqué, mais Le Sixième enfant parvient à en déjouer tous les écueils et à ne jamais verser dans le cliché, si bien que l’on suit son intrigue jusqu’à son terme avec beaucoup d’émotion.
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Commentaire technique
Image : copie SD, définition correcte mais piqué très moyen en raison du support DVD (tournage numérique avec caméra Arri Alexa Mini), respect du format 1,50/1 peu courant, gestion naturaliste du contraste, image lumineuse aux noirs soutenus, étalonnage à tendance chaude, colorimétrie réaliste, teintes naturelles nuancées
Son : mixage français 5.1, dialogues très clairs et équilibrés, bonne dynamique sur les ambiances et la musique tranchée de Louis Sclavis, spatialisation immersive ouverte aux effets surrounds suggestifs, LFE ponctuellement efficace
Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt21028846/
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