Paranoid Park : portrait d’un adolescent perturbé (en Blu-ray)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Alex, un adolescent de l'Oregon, se consacre au monde de la glisse urbaine. Ce jeune skateur a l'habitude de se rendre au skatepark le plus malfamé de Portland, le fameux «Paranoid Park». Un soir, il tue accidentellement un agent de sécurité non loin de là. Il décide de ne rien dire…
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• Titre original : Paranoid Park
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame, policier
• Année : 2007
• Réalisation : Gus Van Sant
• Casting : Gabe Nevins, Daniel Liu, Taylor Momsen, Jake Miller, Lauren McKinney, Winfield Jackson, Scott Patrick Green, Christopher Doyle
• Durée : 1 h 24 mn 26
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 3.1 et 2.0 anglais, français
• Bonus : préface de Luc Lagier, créateur de Blow Up, le web-magazine d'Arte (3 mn 24) - Dans le labyrinthe, retour sur la filmographie de Gus Van Sant et décryptage du film par Luc Lagier (2007, 23 mn 25) - Making Paranoid Park, sur le tournage du film à Portland avec Gus Van Sant, son équipe technique et des jeunes acteurs non professionnels (2007, 26 mn 22) - bande annonce originale (1 mn 36)
• Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
Quatrième et dernier film de la « tétralogie de la mort », après Gerry (2002), Elephant (2003) et Last Days (2005), Paranoid Park est la libre adaptation, écrite en quelques jours par Gus Van Sant, d’un roman de Blake Nelson, auteur qui a grandi à Portland, la ville dans laquelle le réalisateur réside et travaille. À cette époque, alors que certains de ses projets patinent, le thème du rapport de l’adolescence et de la mort abordé dans le roman lui semble effectivement en cohérence avec ses films précédents. Conformément à ses pratiques antérieures, le cinéaste fait appel à des comédiens non professionnels choisis parmi près de 3000 candidatures. Ce seront des ados de la localité, adeptes du skateboard, excepté quelques pros comme la musicienne Taylor Momsen (Jennifer) et Scott Patrick Green (Scott) qui jouera dans cinq de ses films. Le rôle de Tommy, l’oncle du protagoniste principal Alex (Gabe Nevins), est incarné par Christopher Doyle qui est surtout connu comme directeur de la photographie, y compris pour ce film. Comme pour Gerry, Gus Van Sant laisse une immense marge de liberté aux interprètes qui peuvent conserver leurs vêtements et rédiger leurs dialogues : le naturalisme du tournage n’en n’est que plus réussi ! Paranoid Park est tourné en extérieurs dans l’Oregon, notamment dans le Burnside Skatepark de Portland qui sert de décor principal et qui est un authentique skate-park construit illégalement, puis finalement approuvé par la municipalité. Pour son film, Gus Van Sant n’engage pas un compositeur spécifique mais fait un choix éclectique de musiques oppressantes qui va parfois en contradiction avec ce qui est montré à l’écran. Le cinéaste privilégie néanmoins le musicien Ethan Rose dont les morceaux peuvent transformer la perception que le spectateur pourrait avoir uniquement par les images. Comme dans Elephant, le film, loin d’être linéaire brouille la chronologie, enchaine les plans de dos (plage) et les longs plans-séquences animés par de superbes travellings. Le cinéaste ne craint pas s’associer des images ultra nettes en 35 mm et des séquences imprécises (skate-park) tournées en Super 8 ! Tous ces choix artistiques n’ont qu’un seul but subjectif : laisser planer l’incertitude en faisant entrer le spectateur dans la tête du jeune Alex, tiraillé entre sa culpabilité, son déni, ses errements psychiques et son appétence pragmatique de l’existence. Paranoid Park est un film à contre-courant de la thématique morale habituelle parce qu’il s’attache à décrire, selon une forme quasi documentaire, le fossé qui sépare l’ado de son acte jusqu’à une catharsis malsaine, mais réconfortante et terriblement équivoque puisqu’Alex, avec sa «gueule d’ange», n’a pas du tout un profil de meurtrier ! Une œuvre tout au service de l’évocation de la sensibilité et des états d’âme qui régissent intrinsèquement la vie de cet adolescent solitaire, forcément empathique malgré l’ambiguïté de son attitude. Aussi fascinant sur la forme que sur le fond, Paranoid Park est assurément un des films les plus aboutis de son réalisateur qui mérite d’être revu dans cette belle copie haute-définition.
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Commentaire technique
Image : copie HD, superbe définition sur les segments filmés en 35 mm, plus vaporeuse et diffuse sur les plans en Super 8 mm, piqué variable selon ces deux qualités de tournage (tournage en 35 mm et en Super 8 avec caméras Arriflex 435 et 535B, Moviecam Compact, nouveau Master Format 2K restauré), image très bien nettoyée, contraste excellent, image lumineuse mais détaillée en base lumière, noirs soutenus, étalonnage chaud, colorimétrie réaliste aux teintes naturelles nuancées
Son : mixage 3.1 anglais, dialogues clairs et équilibrés, excellente dynamique qui favorise les ambiances (train, skate) et la bande originale éclectique du film, spatialisation frontale large mais limitée en effets surrounds ; VF 3.1, claire et dynamique, doublage soigné mais moins bien intégré aux ambiances
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0842929/
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