Ironweed - La Force d'un destin : adaptation remarquable du Prix Pulitzer de fiction (en Blu-ray)
Note artistique : 



(3,5/5)
Synopsis
En 1938, Francis Phelan revient dans son Albany natale après avoir passé de longues années à errer comme mendiant. Après le décès accidentel de son fils dont il se sent coupable, et le souvenir de deux hommes morts de ses propres mains, Phelan a tout quitté, y compris sa famille et sa carrière de joueur de base-ball, pour sombrer dans la misère. Autour de la soupe populaire, il retrouve Helen qui fut jadis sa compagne d'infortune…
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• Titre original : Ironweed
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1987
• Réalisation : Hector Babenco
• Casting : Jack Nicholson, Meryl Streep, Carroll Baker, Michael O'Keefe, Tom Waits, Diane Venora, Fred Gwynne, Margaret Whitton
• Durée : 2 h 23 mn 03
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 anglais - DTS-HD MA 1.0 français
• Bonus : bande annonce originale (2 mn 03)
• Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
Prix Pulitzer de la fiction en 1984, « L’Herbe de fer » raconte avec un naturalisme cru la condition de hobo (vagabond SDF) en 1938 dans les années qui suivent la grande Dépression. La particularité du roman réside dans sa dimension introspective qui invite le lecteur à entrer dans les pensées du protagoniste principal Francis brouillées par l’alcoolisme et le remord. Adaptant lui-même son livre, William J. Kennedy a écrit un scénario très fidèle à son roman. Le long métrage a été réalisé par le cinéaste brésilien d’origine argentine Hector Babenco dont le film Le Baiser de la femme araignée (1985) avait assuré sa notoriété après avoir remporté l’oscar du meilleur acteur et le Prix d’interprétation masculine à Cannes pour William Hurt. Filmé en grande partie sur les lieux de l’action (Albany dans l’état de New York), Ironweed. La Force d’un destin bénéficie d’un casting de prestige qui réunit Jack Nicholson (Francis Phelan) et Meryl Streep (Helen Archer). Les deux stars, professionnels habitués aux rôles de composition, sont à leur affaire avec cette intrigue qui joue constamment sur l’émotion générée par leurs personnages : ils ont été tous deux à un cheveu de l’Oscar pour leur performance en jouant les clodos plus vrais que nature. Les autres personnages n’ont rien à leur envier, spécialement Tom Waits impressionnant en SDF (Rudy) au bout du rouleau et Carroll Baker excellente en ex-épouse (Annie) tolérante et compréhensive. Le soin apporté à la reconstitution (tram, voitures, costumes…) complète à merveille l’intensité de jeu donné par les deux interprètes principaux qu’un habile maquillage a physiquement transformé. Fort heureusement, dans un registre d’ivrogne dans lequel ils auraient pu surjouer et en « faire des tonnes », les comédiens sont restés dans le vraisemblable et suggèrent, plus qu’ils le montrent, leur culpabilité mal digérée. Avec leur talent respectif, chaque scène de Ironweed. La Force d’un destin possède une intensité palpable bien que l’intrigue soit rarement sujette aux scènes d’action, mais cette atonie narrative est largement compensée par la qualité du jeu et de la mise en scène. La scène dans laquelle Helen chante est vraiment mémorable d'autant plus qu’Hector Bebenco joue habilement de la différence entre la scène vécue et la scène fantasmée. D'ailleurs à plusieurs reprises, le cinéaste comme dans son film précédent) montre, sans transition, comment Francis (Jack Nicholson) est confronté à la réalité triviale et à celle plus fantomatique de son esprit. C’est sans doute ce parti pris d’alternance entre la description naturaliste de la vie du hobo Francis et sa perception imaginaire des choses formulées dans son cerveau imbibé qui assure intelligemment l’adaptation du contenu introspectif du roman. Parfois un peu long mais très prenant Ironweed. La Force d’un destin est une adaptation pessimiste et poignante du destin des laissés-pour-compte de l’Amérique.
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Commentaire technique
Image : copie HD, bonne définition mais piqué amoindri par un grain argentique très présent (tournage en 35 mm avec cameras Panavision, Master Format 2K), copie propre mais pas exempte de défauts, bon gestion du contraste, image claire, noirs soutenus, étalonnage et colorimétrie naturalistes aux teintes chaudes, tons saturés
Son : mixage anglais 2.0 (Dolby Stéréo au cinéma), dialogues clairs, bonne dynamique sur les ambiances et la belle partition romantique de John Morris, spatialisation frontale limitée à une stéréo procurant des effets latéraux et accompagnant les mouvements (grève, bastonnade) ; VF 1.0 monophonique, claire et sans distorsion, doublage soigné
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (0,5/5)
Packaging : (2,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0093277/
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