Aguirre, la colère de Dieu : la quête dérisoire et risquée de la renommée (en Blu-ray)
Note artistique : 
(4/5)
Synopsis
En 1560, une expédition espagnole quitte les hauts plateaux péruviens pour s'enfoncer dans la forêt amazonienne à la recherche du mythique Eldorado. L'entreprise est démente mais Aguirre, commandant en second, refuse de renoncer. Il renverse son chef et prend la tête du groupe. Dès lors, ses hommes devront le suivre, quoi qu'il en coûte : Aguirre s'est mis en tête de se tailler un empire autour de la fabuleuse cité d'or et d'y fonder une dynastie…
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• Titre original : Aguirre, der Zorn Gottes
• Support testé : Blu-ray
• Genre : historique, aventure
• Année : 1972
• Réalisation : Werner Herzog
• Casting : Klaus Kinski, Helena Rojo, Del Negro, Ruy Guerra, Peter Berling, Cecilia Rivera, Daniel Ades, Edward Roland
• Durée : 1 h 29 mn 58
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,33/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 allemand - DTS-HD MA 2.0 monophonique français
• Bonus : boîtier Blu-ray métal Futurepak, commentaire audio par Werner Herzog (VOST) - présentation du film par Hervé Aubron (2014, 6 mn 01) - courts métrages de Werner Herzog : Derniers mots (1968, Letze Worte, 12 mn 42) et Mesures contre les fanatiques (1969, Massnahmen gegen Fanatiker, 10 mn 38) - Herzog, la surréalité, entretien avec Pierre-Henri Deleau, fondateur de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes (2014, 21 mn 58)
• Éditeur : Potemkine
Commentaire artistique
Aguirre, la colère de Dieu, l’un de ses premiers longs métrages, a assuré la notoriété au cinéaste allemand Werner Herzog dans les années 70. Comme avec Fitzcarraldo (1982), ce film culte est typique des tournages aventureux chers au réalisateur qui se confrontait autant à la personnalité exubérante de ses acteurs qu’aux réelles difficultés de tournages en décors naturels dans un milieu hostile. Le scénario de Werner Herzog est en grande partie fictif : le réalisateur a avoué avoir tout inventé, ou presque. Il s’est inspiré des chroniques du missionnaire Gaspar de Carjaval (incarné par Del Negro), qui participa à l’expédition de Gonzalo Pizarro (1540) et raconta la découverte du fleuve Amazone. Son autre source historique a été la personnalité dérangée et cruelle du conquistador Lope de Aguirre (Klaus Kinsky) qui participa à une expédition (1559) à la recherche de l’Eldorado au Pérou et se mutina contre son chef Pedro de Ursúa (Ruy Guerra). Les deux personnages féminins du film ont aussi existé : Inès de Alienza (Helena Rojo) était la maitresse de Pedro de Ursúa et Flores de Aguirre (Cecilia Rivera) la fille du mutin. Avec son équipe de comédiens et techniciens, Werner Herzog va alors se lancer dans l’aventure éprouvante d’un tournage en décors naturels dans la région de Cuzco au Pérou. Son intention artistique est d’obtenir une apparence de réalisme qui dépasse de loin la sobriété de l’intrigue narré en voix off par Gaspar de Carjaval : effectivement, le naturalisme recherché dépassera ses espérances grâce à une aventure physique qui va être réellement éprouvée par tous les membres du tournage et qui est visible dans chaque plan souvent proche de la technique du documentaire. Il va rencontrer de nombreux problèmes dénoncés par certains acteurs et figurants qui se sont plaints de prendre des risques lors du tournage dans les rapides et de prises de décision jugées dangereuses. Le choix et la présence de Klaus Kinski participent à la folie générale de l’entreprise. L’acteur hystérique terrorisait les figurants indiens et invectivait le cinéaste (qui s’était même armé au cas où…). Si leurs heurts légendaires ont été largement documentés, sans ce sublime acteur frénétique Aguirre, la colère de Dieu n’aurait probablement jamais eu sa fougue et son authenticité. Le résultat est saisissant : le spectateur est littéralement plongé dans la moiteur de la jungle amazonienne et assiste aux progrès de l’aliénation qui gangrène l’aventurier avant qu’il ne bascule définitivement dans la folie. Chaque plan, formellement admirable, dégage un réalisme intense magnifié par une construction filmique très aboutie et par le jeu intense de tous les comédiens, même si Klaus Kinski monopolise le regard. Avec, in fine, une vision extrêmement critique sur les dérives de la société occidentale dont la cupidité et l’ambition, masquées par les principes de morale, de religion et de civilisation, révèlent son absurdité, confrontée à la virginité naturelle de la jungle amazonienne. Une fable visuelle fascinante sur la chimère de la quête de gloire et de renommée.
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Commentaire technique
Image : copie HD, version restaurée, très bonne définition avec un excellent piqué sur les détails et les gros plans, texture argentique très présente mais homogène (tournage en 35 mm, Master Format 2K), image très propre et stable, excellente gestion du contraste aux éclairages naturalistes et noirs solides, étalonnage et colorimétrie réalistes aux teintes vives et tons saturés
Son : mixage allemand 5.1 (remix : son monophonique), dialogues clairs et sans distorsion, excellente dynamique sur les ambiances naturelles et la musique aérienne de Florian Fricke jouée par Popol Vuh, spatialisation mesurée qui favorise quelques séquences d’action (fleuve) et rend la musique plus immersive, LFE très ponctuels ; VF 2.0, claire, dynamique, doublage soigné et équilibré
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : 
(3,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0068182/
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