Birdy : deux amis, traumatisés par la guerre, en quête de liberté (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Deux amis inséparables reviennent du Vietnam marqués à jamais. Malgré un long séjour à l'hôpital, Birdy ne sort plus de son mutisme. Prostré, isolé, il passe des heures à fixer le ciel et à rêver de pouvoir voler comme un oiseau. Son ami Al, qui a perdu son visage dans cette guerre, décide alors d'entrer dans son jeu pour l'aider à s'évader…

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• Titre original : Birdy
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1984
• Réalisation : Alan Parker
• Casting : Matthew Modine, Nicolas Cage, John Harkins, Sandy Baron, Karen Young, Bruno Kirby, Nancy Fish, George Buck, Dolores Sage
• Durée : 2 h 00 mn 16
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 anglais, français
• Bonus : combo avec le Blu-ray et le DVD du film - livret écrit par François Cau et illustré de photos d'archives (40 pages)
• Bonus de 2019 en VOST sur le Blu-ray : L'abstraction de la guerre, entretien avec Matthew Modine (24 mn 24) - Haut vol, entretien avec les scénaristes Jack Behr et Sandy Kroopf (Learning to Fly, 13 mn 46) - Prendre la plume, le réalisateur Keith Gordon évoque William Whalton, auteur du roman (Bird Watching, 16 mn 42)
• Bonus de 2022 sur le Blu-ray : Peter Gabriel, la musique réinventée, entretien avec Peter Gabriel (VOST, Peter Gabriel on Making the Music of Birdy, 6 mn 13) - Birdy et l'ange Gabriel, Christophe Geudin journaliste musical raconte la collaboration Alan Parker et Peter Gabriel (VF, 16 mn 18) - film annonce (2 mn 45)
• Éditeur : Wild Side Video

Commentaire artistique

Grand Prix spécial du jury au festival de Cannes 1985, Birdy d’Alan Parker n’a pas suscité à sa sortie l’enthousiasme du public américain, contrairement à celui de la France, bien que ce film possède plus d’un atout. À l’origine « Birdy » est le premier roman (1978) de William Wharton qui traite, par le biais de deux amis, du traumatisme de la guerre et de la solidité de l’amitié par-delà l’obsession de la folie. Le romancier s’est en partie inspiré de sa jeunesse à l’armée durant la Seconde guerre mondiale que le scénario du film va moderniser en faisant référence à la guerre du Vietnam. Initialement prévu pour être dirigé par Jonathan Demme, cinéaste encore peu connu à l’époque, Birdy sera finalement confié à Alan Parker qui avait fait impression en 1978 avec Midnight Express, film aux deux Oscars, et qui sortait du tournage compliqué de The Wall en 1982. Parmi les nombreuses chances dont profita le film, il faut saluer le flair d’Alan Parker pour avoir su dénicher deux jeunes acteurs méconnus, Matthew Modine et Nicolas Cage, parfaits dans leur interprétation de Birdy et de Al et pour avoir eu l’intelligence d’inverser leurs rôles car Nicolas Cage devait jouer Birdy ! Atout supplémentaire, la bande originale éthérée et énergique de Peter Gabriel, sa première (cf. bonus), a marqué le film d’une ambiance musicale inoubliable. Le troisième atout de ce drame, réalisé par un cinéaste habitué aux clips publicitaires, c’est son univers visuel unique aux éclairages très sophistiqués obtenus grâce au talent de Michael Seresin, le directeur de la photographie. Il est surtout le responsable de deux séquences subjectives mémorables tournées avec une caméra montée sur une structure à câbles comme une sorte de tyrolienne (Skycam inventée par Garret Brown) : on imagine le tour de force à une époque dépourvue de CGI. Tous ces éléments auraient dû aboutir à un film commercial bien ficelé, très bien joué et agréable à regarder. Curieusement Birdy n’a pas plu et a été finalement étiqueté film d’auteur, peut-être en raison de son montage alterné et en flash-back, ce qui implique un minimum de réflexion. Certes tout son contenu oscille entre insolite et surréalisme, avec cet ado qui se prend pour un oiseau, mais le film ne lésine pas sur les scènes d’action spectaculaires (envol, hôpital, guerre, oiseaux) traitées comme un divertissement. L’adaptation, sans être totalement fidèle au roman, a cependant bien restituée l’esprit du livre, excepté la conclusion que certains trouvent sarcastique, mais qui conclue habilement le film en détournant la fin prévisible de ce drame. Dans sa superbe version restaurée, il faut redécouvrir cette très belle intrigue sur l’amitié entre deux amis dissemblables (un introverti et un extraverti) et leur désir de liberté avec, à la clé, une évocation crue de la schizophrénie (avec claustration) et en filigrane le traumatisme de la guerre du Vietnam. Birdy atteste du talent indéniable d’Alan Parker (qui avait une phobie pour les oiseaux !) à diriger ses acteurs et à susciter les émotions, même si sa réalisation parait aujourd’hui très typée et marquée par l’esthétique de la publicité. Captivant.

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Commentaire technique

Image : copie HD, nouvelle restauration approuvée par le réalisateur et le directeur de la photographie, excellente définition, belle profondeur de champ et piqué sur les détails, texture argentique fine et homogène (tournage en 35 mm avec caméras Panaflex, Master Format restauré 2K), image propre, superbe gestion du contraste, image lumineuse avec éclairages tranchés et noirs soutenus, étalonnage réaliste, colorimétrie nuancée aux teintes naturalistes

Son : mixage anglais 2.0 (Dolby Stéréo au cinéma), dialogues clairs et équilibrés, très belle dynamique profitant aux ambiances (oiseaux) et la musique planante de Peter Gabriel, spatialisation essentiellement frontale avec, ponctuellement, quelques effets surrounds arrières efficaces (oiseaux, guerre du Vietnam) ; VF 2.0 claire et dynamique, doublage soigné, spatialisation semblable à l’original