Soudain dans la nuit : chronique d’une possession (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Épouse comblée d’un professeur de biologie, mère d’une charmante petite fille, Seon-hee mène une vie de parfaite femme au foyer. Un jour, son mari revient accompagné de Mi-ok, une jeune orpheline qu’il souhaite engager comme domestique. Cette séduisante fille de chamane a pour seul bagage une étrange poupée en bois censée la protéger contre le mauvais sort. Mais Seon-hee est persuadée que Mi-ok s’en sert pour faire entrer des esprits maléfiques chez elle, prêts à tout pour détruire sa famille…
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• Titre original : Gipeun bam gabjagi (깊은밤 갑자기)
• Support testé : Blu-ray
• Genre : horreur
• Année : 1981
• Réalisation : Go Yeong-nam
• Casting : Kim Young-ae, Yoon Il-bong, Lee Gi-seon, Hyun Hye-ri, Kim Geun-hee
• Durée : 1 h 40 mn 54
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 1.0 monophonique coréen
• Bonus : Possession, entretien avec Antoine Coppola, historien et professeur de cinéma à l'université Sungkyunkwan de Séoul, auteur du « Dictionnaire du cinéma coréen », éditions Nouveau Monde (HD, 2022, 28 mn 03)
• Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
En 1961, La Servante, film sud-coréen de Kim-ki Young décrivait l’emprise érotique et destructrice d’une servante embauchée dans une famille sans histoire. Ce film allait devenir une pierre angulaire du cinéma d’horreur coréen et marquer les cinéastes plus récents tels que Im San-soo qui réalisera un remake The Housemaid (2010) ou Bong Joon-ho qui s’en souviendra pour son film Parasite (2019). Soudain dans la nuit (1981) de Go Yeong-nam peut être aussi considéré comme un héritier du film de 1961. Cependant contrairement à son modèle produit durant les années de dictature de Park Chung-Hee et de sa politique de censure, Soudain dans la nuit est réalisé sous la présidence du général Chun Doo-hwan qui prône les trois « S » (screen, sex and sport, cf. bonus) pour détourner le public des méfaits de sa politique intérieure. Cette théorie consistant à inviter les manifestants potentiels à préférer les salles de cinéma en proposant des films érotiques à petit budget n’est cependant pas attestée dans les archives mais reste convaincante. Soudain dans la nuit, qui se situe peu avant cette vague, anticipe la libéralisation en combinant un soupçon d’horreur, en fait surtout psychologique, et en dénudant sans excès la jeune fille adoptée. Tout se passe semble-t-il dans la tête de madame Seon-hee (Kim Young-ae) qui s’imagine de manière obsessionnelle que son mari entomologiste Yu-jin (Yoon Il-bon) la trompe sous son propre toit avec la jeune servante Mi-ok de 19 ans au physique impeccable (Lee Gi-seon). Celle-ci, fille d’une chamane qui a péri dans l'incendie de sa maison, a apporté une bizarre poupée en bois qui semble dotée de pouvoirs surnaturels au point d’apparaître dans un diaporama scientifique juste avant que la servante ne soit trouvée dans les bois par le mari, collectionneur de papillons qui la ramène au domicile conjugal dans sa superbe 4L ! Le film traite son sujet avec une vraie recherche formelle, usant d’une palette de couleurs vives et d’images prises au kaléidoscope qu’on n’attendait pas dans ce genre de film. L’étrangeté nait bien plus de ces partis-pris surréalistes que des nombreuses scènes subjectives, déjà vues ailleurs, d’intrusion de la poupée qui semble avoir pris possession de l’esprit de la mère de famille. Quoiqu’il en soit, Soudain dans la nuit est considéré comme un classique de l’horreur dans le cinéma coréen des années 80 avec son mémorable plan final ambigu. Tout le film étant narré de manière subjective, il faut saluer la performance de Kim Young-ae qui parvient à nous convaincre de son obsession et de la frayeur sourde qui l’envahit en l’entrainant peu à peu à perdre toute perception concrète de la réalité. Il faut saluer la réalisation de Go Yeong-nam, à la filmographie pléthorique (111 titres), qui joue habilement du détail significatif présenté dans un montage rigoureux pour un traitement remarquable de l’hallucination qui a fait date.
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Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition, piqué constant sur les détails, texture argentique très discrète (tournage en 35 mm, nouveau Master Format restauré par Korean Film Archives), superbe gestion du contraste, image très lumineuse, propre et aux noirs denses, étalonnage chaud et pimpant, colorimétrie chatoyante aux teintes vives et tons nuancés
Son : mixage coréen 1.0 monophonique, dialogues équilibrés et clairs sans distorsion ni bruit de fond, excellente dynamique qui profite surtout à la musique singulière de Jong-hyeok Choi jouant sur l’étrangeté par usage de la réverbération
Notre avis
Image : (4/5)
Mixage sonore : 
(3,5/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0301345/
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