Si j'étais un espion : un thriller kafkaïen réussi pour ce premier film de Bertrand Blier (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Alors qu'il mène une vie tranquille, le docteur Lefèvre se retrouve entraîné dans la traque de l'un de ses patients disparus. Ce dernier, un certain M. Guérin, change souvent d'adresse et de nom, mais on le sait dépressif et hypocondriaque. Il est recherché par une organisation inquiétante, qui espère tirer des informations de Lefèvre par tous les moyens, quitte à s'en prendre à sa fille…
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• Titre original : Si j'étais un espion
• Support testé : Blu-ray
• Genre : thriller, drame
• Année : 1967
• Réalisation : Bertrand Blier
• Casting : Bernard Blier, Bruno Cremer, Patricia Scott, Claude Piéplu, Pierre Le Rumeur, Jacques Sempey, Francis Lax, Jacques Rispal, Suzanne Flon
• Durée : 1 h 34 mn 25
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français, anglais
• Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique français
• Bonus : combo limité à 3000 exemplaires avec le Blu-ray (94 mn 25) et le DVD du film (90 mn 38) - Si j'étais un espion, entretien avec Bertrand Blier par Vincent Roussel, auteur de «Bertrand Blier, cruelle beauté» (2020) (2022, 29 mn 59) - archive : Bernard et Bertrand Blier à propos de leur première collaboration (INA, 1967, 4 mn 05)
• Éditeur : Pathé !
Commentaire artistique
Pour son premier long-métrage de fiction réalisé en 1967, Si j’étais un espion, Bertrand Blier dirige son père Bernard Blier qui incarne le docteur Lefèvre, protagoniste central de cette intrigue troublante qu’il a imaginée avec Antoine Tudal. Filmé à Paris dans un très beau noir et blanc par Jean-Louis Picavet, ce thriller d’espionnage n’a pas encore la singularité du futur style qui caractérisera le film suivant et fameux du jeune cinéaste : Les Valseuses (1974). Mais malgré une forme classique, la mise en scène de Bertrand Blier sert efficacement le propos du récit : celui d’un monsieur Tout-le-Monde brusquement confronté à une situation presque surréaliste dans laquelle un ancien voyage en Pologne le fait soupçonner d’espionnite qui le place sous la surveillance de l’intraitable Matras, puissamment incarné par Bruno Cremer, qui ira jusqu’à menacer sa fille Sylvie, interprétée sans éclat par la séduisante Patricia Scott. Suzanne Flon, Francis Lax et Claude Piéplu jouent les seconds rôles avec intensité ; ce sera le dernier film de Madeleine Geoffroy qui joue la secrétaire du docteur Lefèvre. Malgré tous ces talents respectifs, c’est néanmoins Bernard Blier qui monopolise l’attention par la subtilité et la qualité de son jeu personnifiant ce toubib ordinaire, non exempt d’ambigüité, plongé dans une situation hors norme. Une réelle présence pour défendre le thème central contradictoire du film qui oppose le principe démocratique de la liberté individuelle à l’aliénation provoquée par la surveillance au nom de la sécurité de l’état. Cette dernière est matérialisée avec force par Bruno Cremer, un des acteurs français dont la carrure est suffisante pour figurer la pugnacité de l’administration souterraine qui traque l’espion supposé. Ce duo, au cœur du récit, concrétise admirablement l’angoisse latente d’une situation équivoque que le cinéaste se fait un malin plaisir à ne pas clarifier tout en intensifiant la solitude du docteur (plans de coupe sur les passants et le trafic).. Loin de ses audaces à venir du cinéaste, Si j’étais un espion a été bien reçu par la critique mais dédaigné par le public qui n’a pas été séduit par l’atmosphère kafkaïenne de ce thriller, dont on ignore jusqu’au final si les apparences sont trompeuses ou si le bon docteur Lefevre est un espion de génie. Très bien restauré, Si j’étais un espion mérite la vision pour le suspense tendu de son récit énigmatique et le jeu exceptionnel et délectable de son comédien principal.
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Commentaire technique
Version restaurée 4K en 2021 pour Pathé, avec le soutien du CNC, à partir des négatifs originaux par le laboratoire L'Image Retrouvée Paris-Bologne.
Image : copie HD, superbe définition et piqué très pointu sur les détails, grain argentique discret et homogène (tournage en 35 mm, Master Format 4K), image propre, excellent contraste naturaliste aux noirs francs et aux gris bien étagés, blancs nuancés, image lumineuse
Son : mixage français 2.0 monophonique, excellente clarté des dialogues, équilibrés et sans distorsion, très bonne dynamique qui favorise les ambiances (trafic urbain) et la musique enlevée de Serge Gainsbourg orchestrée par Michel Colombier
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixage sonore : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0183779/
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