Piège de guerre : un film de guerre hors des codes du genre (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Durant la seconde guerre mondiale, à la suite d'une embuscade menée dans un fort par les troupes allemandes, Eugène, soldat allié, se retrouve pris au piège sous terre. Luttant désormais pour sa survie, son destin va se jouer parallèlement à celui d'un autre rescapé. Tous deux vont tenter de trouver les ressources pour s'extirper d'une mort certaine. Ils ignorent qu'à l'extérieur de terribles combats les attendent.

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• Titre original : Piège de guerre
• Support testé : Blu-ray
• Genre : guerre, drame
• Année : 2022
• Réalisation : David Aboucaya
• Casting : Laurent Guiot, Pascal Putet, Adam Aboucaya, Franck Rasamison, Sacha Harter, Manuel Gonçalves
• Durée : 1 h 57 mn 11
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
• Bonus : Making of (76 mn 15) - film annonce (2 mn 05)
• Éditeur : Rimini Éditions

Commentaire artistique

Piège de guerre est un long-métrage du cinéaste indépendant David Aboucaya. Peu connu du grand public, il a, à son actif, plusieurs films de guerre qu’il a écrit, produit et réalisé et qui ont été édités par Rimini Éditions : Enfer 44 (ex The Cross Roads, 2013) et Winter War (2017). Comme détaillé dans le long Making of qui accompagne le blu-ray de Piège de guerre, ce film n’était pas le projet initial du cinéaste, mais le confinement, dû à la Covid 19, l’a contraint à lui substituer ce film plus aisé à mettre en œuvre. En effet l’intrigue de Piège de guerre se déroule partiellement en huis clos et concerne en grande partie un duo d’acteurs, même si, une fois encore, l’auteur situe son histoire durant la Seconde guerre mondiale qui semble le fasciner pour son évident potentiel dramatique et humain. Piège de guerre invite le spectateur à suivre deux soldats en difficulté, Eugène (Laurent Guiot) et Joseph (Pascal Putet). Le premier est piégé sous terre par un bombardement, le second blessé est coincé dans le sous-sol d’une forteresse dont il ne peut s’extirper. Leur situation tragique permet au cinéaste de jongler avec deux sous-genres peu courants dans un film de guerre : l’enterrement vivant et le survival. Dans une longue première partie, Piège de guerre s’attache à dépeindre avec un suspens appuyé la terreur d’être asphyxié sous terre, avec tout ce que cette situation suppose d’angoisse incontrôlable et de panique psychologique. La seconde partie, en extérieurs, va réunir les deux soldats, qui cherchent à s’en sortir par une déambulation au sein d’un territoire contrôlé par les soldats allemands : une quête d’autant plus épuisante qu’Eugène doit porter physiquement son compagnon à bout de force. Naturellement les embûches et les situations stressantes de ce parcours de survie ne vont pas manquer, renforçant la description de la brutalité du conflit et l’humanisme qui peut naître dans le tumulte et l’horreur. D’un film à l’autre, David Aboucaya affine son style et sa maitrise du langage cinématographique : la mise en scène de Piège de guerre parvient à maintenir, sans baisse de tension, la dimension dramatique de l’intrigue, bien secondée par une interprétation impliquée, une photographie naturaliste immersive (cadrée par David Aboucaya) et des effets spéciaux efficaces. En privilégiant une approche peu courante de la Seconde guerre mondiale, qui sert de contexte non précisé à l’action, et en resserrant l’action sur une poignée de personnages, le film combine habilement l’émotion et le suspens, malgré un montage qui manque parfois de concision. Artisanal, indépendant et semi-familial, Piège de guerre bénéficie de l’enthousiasme toujours aussi manifeste de son réalisateur pour le cinéma qui rend son film plutôt plaisant à regarder.

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Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition, piqué sur les détails, restitution naturaliste des textures, très bonne gestion des contrastes, en particulier les scènes souterraines éclairées à la torche, noirs soutenus, étalonnage froid, étalonnage aux teintes naturelles sans éclat, tons nuancés

Son : mixage français 5.1, voix très claires et équilibrées, excellente dynamique qui favorise les nombreuses scènes d’action (tirs, bombardement, craquements souterrains), spatialisation ample et spectaculaire avec de très nombreux effets latéraux sur les surrounds arrières, usage très efficace du canal LFE